Le Château intérieur

« Si tu pouvais seulement rester tranquille, te libérer de tes souvenirs et de tes attentes, tu serais capable de discerner la beauté des événements. C’est ton agitation qui cause le chaos » (Nisargadatta Maharaj).

« Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre » (Blaise Pascal).

« Nous pouvons considérer notre âme comme un château, fait d’un seul diamant ou d’un cristal parfaitement limpide, et dans lequel il y a beaucoup d’appartements, comme dans le ciel il y a bien des demeures » (Thérèse d’Avila qui disait : « Ma tête est si faible et il s’y fait un tel bruit que j’ai déjà bien de la peine à écrire pour les affaires indispensables ». Une chance pour traverser les sept demeures de son Château intérieur et s’établir dans la septième ?).

Pénuël face-à-face avec El

Cette nuit-là, quels combats… Comme Jacob dans son Pénuël / face-à-face avec El (Genèse 32, 31), sur cette colline de con-frontation / front contre front. Au départ, quel charivari chaotique : de mon humanité blessée et limitée, tout ce qui sort se plaint dans ses douleurs… Peut alors commencer, dans les profondeurs, la lente transfusion sanguine : goutte à goutte qui renouvelle en douceur tout le système, jusqu’à l’aube : je suis à nouveau, je suis qui je suis, enfant de Dieu. L’accueil de ma divine filiation est re-création et engendrement de vocation. Tout redevient possible, simple, ouvert, paisible. Il y eut un soir de noir, il y eut un matin de bien. Dans le monde arabe, bon-jour = sabah-al-rer = matin de bien !Voici le vitrail de la colline de Pénuël, projet communautaire à côté de chez moi où je souhaite que nous passions
des con-traintes fraternelles
à la Vie fratéternelle :

Vieille branche qui se branche

« La transmission opère par le lien. Si nous coupons le lien, par exemple en cloisonnant le monde, il n’y a plus de transmission » (Céline Alvarez).

« La vie est comme un arbre et les racines sont sa conscience. Lorsque nous prenons soin des racines, l’arbre entier s’en porte mieux » (Deepack Chopra).

Quadragénaire génère

« Nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que nous avions quand nous les avons créés » (Einstein).

« C’est avec une dose d’invisible, d’abstraction et de mystère que je comprends mieux la vie… Quand tout est fait d’avance, c’est que nous sommes déjà sensiblement en retard sur à peu près tout » (Jacques Dor).

…lentement épouse le ciel

« L’arbre, c’est cette puissance qui lentement épouse le ciel. L’arbre n’est point semence, puis tige, puis tronc flexible, puis bois mort. Il ne faut point le diviser pour le connaître. Ainsi de toi, mon petit d’homme. Tu es celui qui s’accomplit, semblable à la branche de l’olivier ; se fera sentir en toi le grand balancement de Dieu qui vient comme un souffle essayer l’arbre. […] Et si tu sais te découvrir branche balancée, bien accrochée à l’olivier, tu goûteras dans tes mouvements l’éternité » (Antoine de St Exupéry, Citadelle).

Présences qui nous portent

« Il y a entre toi et moi comme la serrure d’une porte dont chacun serait la clé. Il y passe les puissances les plus secrètes de l’univers, qui vont et viennent librement quand personne ne les remarque, comme une respiration éternelle, d’un côté puis de l’autre, comme un cœur qui bat, expansion et contraction, comme tout mouvement de vie. La relation est comme les saisons, comme le jour succède à la nuit, tout meurt et tout renaît à chaque seconde.

L’amour serait davantage une rivière éternelle par laquelle on se laisserait traverser, qu’un sentiment fugace auquel il faudrait s’agripper. Une main ouverte sur laquelle tout peut se poser puis s’en aller. Quand la main est vide, elle devient pleine de tout. La relation amoureuse est comme la relation à tout, qui relève davantage d’une chaude pulsation, au rythme de laquelle il conviendrait d’inspirer et d’expirer, plutôt que retenir son souffle de peur de manquer d’air.

La relation alors, ne se termine pas, elle recommence à chaque instant. Elle ne meurt pas, elle monte au ciel pour redescendre comme la pluie. Et cela, quand on le touche du doigt, console de tout » (Stephan Schillinger, La relation).

L’amour de l’ennemi intérieur

« Nourrir ceux qui ont faim, pardonner à ceux qui m’insultent et aimer mon ennemi, voilà de nobles vertus. Mais que se passerait-il si je découvrais que le plus démuni des mendiants et que le plus impudent des offenseurs vivent en moi, et que j’ai grand besoin de faire preuve de bonté à mon égard, que je suis moi-même l’ennemi qui a besoin d’être aimé? Que se passerait-il alors? » (Carl Gustav Jung).

Hiatus incandescent qui les sépare et tout à la fois les unit

« De tous les miracles qui ont jonché ma route, le plus grand m’est apparu dans ce qui se tisse entre deux êtres quand leurs trajectoires se frôlent ; car Celui qui EST et qui tient le monde entre Ses mains a choisi d’agir sur terre par la seule entremise des vivants dans ce hiatus incandescent qui les sépare et tout à la fois les unit » (Christiane Singer, Les 7 nuits de la reine).