« Mais il n’y aura pas pour toujours des ténèbres sur ce pays envahi par l’angoisse… Le peuple qui vivait dans les ténèbres verra briller une grande lumière… » (Isaïe 8,23 ; 9,1).
« La Parole est faite chair et la lumière de Dieu vient briller dans les ténèbres de notre humanité » (Isaïe 9,5-6 ; Jean 1,1-5).
Passages bibliques cités par Augustin Nkundabashaka dans le Bulletin de Noël 2023 du M.I.R.-France (branche française du Mouvement International de la Réconciliation), qui présente le travail de plusieurs des personnes avec qui je collabore étroitement :
« Il y avait une fois un couple, un soir, en hiver, au coin de leur feu. Apparut une belle dame, qui leur dit : « Je suis une fée, je vous promets de vous accorder les trois premières choses que vous souhaiterez mais, prenez-y garde, après avoir souhaité ces trois choses, je ne vous accorderai plus rien. »
La fée ayant disparu, cet homme et cette femme furent très embarrassés. « Y a-t-il mieux que d’être riche ? », dit la femme. « Être en bonne santé », enchaîna le mari. La femme prit les pincettes et raccommoda le feu. Voyant les charbons encore bien allumés, elle dit sans trop réfléchir : « Voilà un bon feu ! je voudrais avoir une aune de boudin pour notre souper, nous pourrions le faire cuire bien aisément. » À peine eut-elle achevé ces paroles, qu’il tomba une aune de boudin par la cheminée. « Peste soit de la gourmande avec son boudin ! dit le mari ; ne voilà-t-il pas un beau souhait ! nous n’en avons plus que deux à faire. Pour moi, je suis si en colère, que je voudrais que tu eusses le boudin au bout du nez. » Dans le moment, l’homme s’aperçut qu’il était encore plus fou que la femme ; car, par ce second souhait, le boudin sauta au bout du nez de cette pauvre femme qui ne put jamais l’arracher. « Que je suis malheureuse ! s’écria-t-elle ; tu es un méchant, d’avoir souhaité ce boudin au bout de mon nez. — Je te jure, ma chère femme, que je n’y pensais pas, répondit le mari. Mais que ferons-nous ? Je vais souhaiter de grandes richesses, et je te ferai faire un étui d’or pour cacher ce boudin. — Gardez-vous-en bien, reprit la femme ; car je me tuerais s’il fallait vivre avec ce boudin à mon nez. Croyez-moi, il nous reste un souhait à faire, laissez-le-moi, ou je vais me jeter par la fenêtre. » En disant ces paroles, elle courut ouvrir la fenêtre, et son mari, qui l’aimait, lui cria : « Arrête, ma chère femme ! je te donne la permission de souhaiter tout ce que tu voudras. — Eh bien, dit la femme, je souhaite que le boudin tombe à terre. » À l’instant le boudin tomba, et la femme, qui avait de l’esprit, dit à son mari : « La fée s’est moquée de nous, et elle a eu raison. Peut-être aurions-nous été plus malheureux étant riches que nous ne le sommes à présent. Crois-moi, mon ami, ne souhaitons rien, et prenons les choses comme il plaira à Dieu de nous les envoyer. En attendant, soupons avec notre boudin, puisqu’il ne nous reste que cela de nos souhaits. » Le mari pensa que sa femme avait raison ; ils soupèrent gaiement, et ne s’embarrassèrent plus des choses qu’ils avaient eu dessein de souhaiter » (Conte des trois souhaits, par Jeanne Marie Leprince de Beaumont et Eugénie Foa, 1843 ; j’ai raccourci le début).
« J’ai vu des miracles se produire, quand les gens disent la vérité. Pas la “belle” vérité. Pas la vérité qui cherche à plaire ou à réconforter. […] La vérité que tu as peur de dire. L’horrible vérité sur toi que tu caches pour “protéger” les autres. Pour éviter d’être “trop”. Pour éviter d’avoir honte et de te sentir rejeté. Pour éviter d’être vu. La vérité de tes sentiments les plus profonds. La rage que tu as ressassée, dissimulée, maîtrisée. Les terreurs dont tu ne veux pas parler. Les pulsions sexuelles que tu as essayé d’engourdir. Les désirs primaires que tu ne peux supporter de formuler. Les défenses se décomposent enfin, et ce matériel “dangereux” émerge du plus profond de l’inconscient. […] Pas une vérité abstraite. Pas une vérité “spirituelle”, soigneusement formulée et conçue pour prévenir l’offense. Pas une vérité habilement emballée. Mais une vérité humaine désordonnée, enflammée, bâclée. Une vérité sanglante, passionnée, provocatrice, sensuelle. Une vérité mortelle, indomptée et sans fard. Et fragile, collante, suante, vulnérable. La vérité qui permet à l’autre de te voir à l’état brut. La vérité qui fait haleter, qui fait battre ton cœur. C’est la vérité qui te libérera.
J’ai vu des dépressions chroniques et des angoisses permanentes s’effacer du jour au lendemain. J’ai vu s’évaporer des traumatismes profondément enracinés. J’ai vu de la fibromyalgie, des migraines à vie, de la fatigue chronique, des maux de dos insupportables, des tensions corporelles, des troubles de l’estomac, disparaître, ne jamais revenir. […] Pense à toute la tension dans le corps, et aux dommages causés à notre système immunitaire, quand nous vivons dans la peur de “nous montrer”.
Prends le risque de dire ta vérité. […] Trouve une personne sûre, un ami, un thérapeute, un conseiller, toi-même, et laisse-les entrer. Laisse-les te tenir alors que tu te brises. Laisse-les t’aimer alors que tu pleures, rages, trembles de peur, que tu es en plein gâchis. Dis ta putain de vérité à quelqu’un, cela pourrait simplement te sauver la vie, te guérir du plus profond de toi et te connecter à l’humanité d’une manière que tu n’avais jamais imaginée » (Jeff Foster).
La « galette des rois » est une tradition bien vivante chez nous : le premier dimanche de janvier, pour l’Épiphanie, on “tire les rois” en famille. Cette année, nous avons la joie de vivre cette tradition avec des Mauriciens qui ne connaissent rien de cette tradition. Alors, je la raconte ici.
Le clou de la fête est au dessert, autour de la galette à frangipane (en forme de couronne) qui a été cuite pour l’occasion avec, en son sein, une fève cachée : aussitôt que la personne dont la part de gâteau contient la fève la découvre, elle est reconnue reine/roi et elle choisit qui sera roi/reine avec elle, pour toute la journée. Et on leur met une couronne royale dorée sur la tête. Au moment de la découpe de la galette, comme tous prennent un malin plaisir à repérer dans quelle part se trouve la fève, la personne la plus jeune d’entre nous est envoyée sous la table pour être la voix innocente : la maîtresse de maison pointe une part de gâteau en lui demandant à qui attribuer cette part…
Cette fête existait avant le christianisme. Après le solstice d’hiver, les Romains fêtaient le retour de la lumière de cette manière : maîtres et esclaves de la même maisonnée partageaient un gâteau, souvent fourré de miel et de datte, dans lequel était cachée la fève, sorte de tirage au sort de la personne honorée en roi/reine pour un jour.
Ce que les chrétiens ont apporté à cette fête, c’est un sens neuf de la royauté, de la couronne (forme qu’ils vont donner à la galette) et de la lumière.
Il y a les rois, au sens des chercheurs de l’essentiel qui ont la joie de connecter le Ciel et qui auront la surprise d’être illuminés de l’intérieur d’une étable : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
Il y a Hérode, le roi-politicien, qui cherche à éliminer le rival : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, avertissez-moi pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
« Avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, les sages d’Orient regagnèrent leur pays par un autre chemin » (Mt 2, 1-12).
Il y a ce bébé innocent dans la mangeoire, dont tout l’être irradie d’une lumière nouvelle, dont la couronne royale deviendra couronne d’épines… Et la Passion commence déjà dès sa naissance : à tour de bras, le roi Hérode crucifie de saints innocents, hier comme aujourd’hui encore !
Je nous souhaite belle réception de cette lumière autre que celle du soleil extérieur et bonne royauté alternative !
En pâtisserie, le merveilleux est un gâteau cylindrique à plusieurs couches de meringues sèches soudées ensemble et recouvertes par une ganache, le tout roulé dans des copeaux de chocolat. Le merveilleux s’invite le mieux au cœur de l’hiver.
Saviez-vous que le merveilleux a été créé en référence aux Merveilleuses de l’Ère directoire (1795-1799) ? Ces femmes avaient un goût prononcé pour la mode (perruques, plumes, bijoux, décolletés…) et les plaisirs de la vie. Ce petit gâteau meringué est originaire de Belgique. C’est aussi un classique dans le Nord de la France, où on l’appelle – paraît-il – « boule meringuée au chocolat », « boule choco » ou « arlequin » !
Aux personnes qui me lisent de l’hémisphère Nord, bonnes calories pour faire face au froid de l’hiver… Aux personnes qui me lisent de l’hémisphère Sud, je gage que la photo jointe vous fasse un peu sentir l’ambiance de notre ‘mer du Nord’ en hiver…
Merci, mon âme-mie, Françoise, de m’avoir envoyé cette photo qui m’inspire ce matin ce merveilleux sur mer / mère veilleuse…
En littérature, « épiphanie d’une réalité » se dit d’une prise de conscience soudaine et lumineuse de la nature profonde de cette réalité : on parle d’une épiphanie de la musique, de l’épiphanie d’une amitié…
Dans son sens philosophique, « épiphanie » convient pour l’expérience d’une personne qui découvre une nouvelle information ou expérience, souvent insignifiante en elle-même, qui illumine de façon fondamentale l’ensemble. C’est voir la chose dans son intégralité, après avoir rassemblé toutes les pièces du puzzle ; genre Archimède s’écriant « Eurêka / J’ai trouvé ».
Fêter l’épiphanie, le 6 janvier, serait-ce donc célébrer la joie que les pièces du puzzle biblique sont désormais toutes assemblées ? Les mages, en quête du sens premier de la vie, partent de chez eux, quatre à quatre. Les voici à côté d’un bœuf et d’un âne, pour reconnaître et honorer le Fond de l’être, que ce bébé incarne si bien et que nous pouvons percevoir, en déployant notre stéthoscope divin, avec ses antennes célestes et capteurs terrestres…
C’est parti, nous serons bis-sextiles cette année sexy-tilt : trois-six-six bons jours ; crois, si si bonjour !
« Dieu à double visage, c’est de toi que part l’année pour s’écouler sans bruit. toi qui, sans tourner la tête, vois ce que nul autre dieu ne peut voir, montre-toi propice aux chefs dont l’active sollicitude donne le repos à l’Océan et la sécurité à la terre, qui nous prodigue ses trésors. Montre-toi propice à tes sénateurs, au peuple romain, et, d’un signe, serre les portes de ton candide sanctuaire » (Ovide pas odieux quand il prie au dieu Janus pas au vide ?).
« L’univers est un parchemin, un endroit et un envers. Ce côté-là, c’est le mien. C’est sur celui-là que j’erre. Et ce temps qui nous transperce, ces illusions qui nous bercent, n’ont pas le même pourquoi sur l’envers et sur l’endroit » (l’astrophysicien Jean-Pierre Petit brodant sur son modèle de Janus).
« Les développements technologiques qui ne conduisent pas à une amélioration de la qualité de vie de l’ensemble de l’humanité, mais qui au contraire exacerbent les inégalités et les conflits, ne pourront jamais être considérés comme un véritable progrès » (Pape François, Intelligence artificielle et paix, 57ème journée mondiale de la paix célébrée le 1er janvier 2024).
Banané 2024, vou zot tou ! Et-tiennent chauds-mets pour vous les servir…
« Mari chouette les veillées » : en créole mauricien, « mari » est un adverbe qui signifie « très » / « tellement ». Exemples : « Mari top ça », « Mari bon ça », « Mari loin ça ».
Bonnes fêtes de la Saint-Sylvestre et de la Sainte Famille, avec les mages d’Orient = d’Est !
Dans l’image, encore un dernier anagramme 23 pour la route 24 !
Nota Bene : Profitons car le fait que ces deux fêtes tombent le même jour n’arrive que 11 à 12 fois dans une vie de 80 ans : 1967, 1972, 1978, 1989, 1995, 2000, 2006, 2017, 2023, 2028, 2034, 2045, 2051, 2056, 2062, 2073, 2079, 2084, 2090, 2102 ; c-à-d tous les 5, 6 ou 11 ans ! Amazing, non ?).
Le froid invite la sève des arbres à retourner aux racines. La nuit prie l’attention de descendre des yeux vers ce qui ne se voit pas d’habitude. Émerge lentement ce qui EST (l’été, c’est souvent enfoui, caché sous la surface). La nature vit un retour à l’essence-Ciel de sa Terre. Sa vraie nature se révèle dans les profondeurs, à l’intérieur.
Car seul le cœur de mon cœur peut embrasser tout ce que je suis, avec un amour inconditionnel, sans rejeter les aspects de moi que d’autres parts en moi n’aiment pas…