Aucun domaine tabou qui serait interdit à l’étude

Isaac Newton est souvent présenté comme un physicien. Il l’était mais son activité principale était l’alchimie ! Des bien-pensants firent tout pour occulter son labo d’alchimiste, sa bibliothèque sulfureuse…

« Je pense qu’il n’y a aucun domaine tabou, interdit à l’étude. Ce serait là, au contraire, faire montre d’obscurantisme » (Marie Curie dans la BD ‘Marie et les Esprits’). Le couple Pierre et Marie Curie ont reçu ensemble le Prix Nobel de Physique en 1903, et Marie le Prix Nobel de Chimie en 1911. Ces grands scientifiques se sont aussi intéressés au spiritisme. Ils ont organisé des séances avec une médium dans un hôtel particulier à Paris, avec d’autres grands esprits, comme Charles Richet (prix Nobel de médecine, 1913) et Henri Bergson (prix Nobel de littérature, 1927). Cf. la BD ‘Marie et les Esprits’ : dessinée par le français Olivier Roman, éditée par le belge Nicolas Anspach.

Voici les sages près des fous

Quelques fleurs d’Omar Khayyam :

Quiconque arrose dans son coeur la plante de l’Amour
n’a pas un seul jour de sa vie qui soit inutile.

Rapide passe la mystérieuse caravane de la vie.
Que pas une respiration de tes jours ne soit sans joie. 

Personne ne peut passer derrière le rideau qui cache l’énigme.
Nul esprit ne sait ce qui vit sous les apparences.
Sauf au cœur de la terre, nous sommes sans asile…
Bois du vin ! Ignores-tu qu’à de tels discours il n’y a pas de fin ?

Cette poussière, cette ordure
Ces os épars étaient jadis
La forme lumineuse et pure
D’une femme aux blancheurs de lys.
Jetant des rayons de tendresse […]
Ce que vous êtes, nous l’étions ;
Vous serez ce que nous sommes.
Voici les sages près des fous ;
Plus de brunes ici, ni de blondes.
Vous qui passez, regardez-nous,
C’est le dénouement de ce monde.

S’éveille la lumière

« Sur les chemins de transhumance,
Mouillés de bruit et de poussière,
Où l’homme, vaniteuse indigence,
Erre, giberne en bandoulière,
Il faut à l’être des déserts
Où, abrité dans le silence,
Il s’achemine en solitaire.
Dans cette contrée étrangère,
Peuplée de muses et de chimères,
L’amant bâtit sa résidence,
Tombeau vivant de son enfance.
Alors, des ombres éphémères,
Dans un ultime saut de danse,
Il voit s’éveiller la lumière »
(Olivier Terlinden, Hommage à H.-D. Thoreau).

T’es fêlée ?

Fêler = fendre un objet sans que les parties se séparent.
Être fêlé = avoir le cerveau fêlé,
être un peu fou.

« La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles » (Gustave Flaubert).

« Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière » (Michel Audiard).

Se déposer dans l’infinie terre aimante de Dieu

« Habiter la terre, enfin.
Accepter d’être là, enfin.
Revenir de tous nos ailleurs, de nos fugues.
Revenir de nos refus.
Cesser de réclamer des comptes à la vie,
de lui donner des ordres, ne rien exiger d’elle.
Renoncer au marchandage,
l’acquitter de toute dette, la délivrer de nos impératifs.
Acquiescer à la vie telle qu’elle se donne.
Dans tout ce que nous ne pouvons pas changer,
dans tous de que nous ne pouvons pas choisir,
il y a cela que nous pouvons : dire « oui » à ce qui est.
Consentir sans raison. Faire le saut de consentir, à tout.
Elle est si étroite la cellule où nos exigences nous enferment.
Déplions nos mains et laissons se défaire
la corde qui nous suspend hors de la vie.
Laissons-nous déposer au sol de la vie telle qu’elle est.
Ce n’est pas dans le vide que nous allons tomber.
Ce n’est pas dans la boue amère de la résignation.
C’est dans l’infinie terre aimante de Dieu » 
(Marie-Laure Choplin, Un cœur sans rempart).

Respons – abilités !

L’Assemblée d’une Église protestante accepta, au moment d’embaucher son nouveau pasteur, d’augmenter sa paie chaque fois que sa famille s’agrandira. Après la naissance du 6ème enfant, comme il commence à coûter vraiment cher, on rediscute longuement cette décision. Après avoir écouté plus d’une heure, le pasteur se lève et dit d’une voix solennelle :
« LES ENFANTS SONT UN DON DE DIEU,
ET NOUS EN PRENDRONS AUTANT
QU’IL NOUS EN DONNERA ! »
Un lourd silence tomba alors sur l’assemblée.
Au fond du temple, se lève
la voix d’une vieille dame :
« LA PLUIE AUSSI EST UN DON DE DIEU.
MAIS QUAND NOUS EN RECEVONS TROP,
SON ESPRIT NOUS A OFFERT DES RESSOURCES POUR ENFILER DES IMPERMÉABLES ! »

Miracle

Pierre De Rudder, ouvrier agricole, a eu la jambe broyée par la chute d’un arbre. De multiples fractures ne se sont pas ressoudées et la gangrène s’y est mise. Les médecins disent la nécessité d’amputer la jambe pour sauver le reste. Malgré son état catastrophique, Pierre refuse en disant qu’il veut d’abord aller en pèlerinage dans un nouveau lieu près de chez lui : c’est une réplique de la grotte de Lourdes qui vient d’être inaugurée (le 7 avril 1875) à un kilomètre et demi de chez lui, à Oostakker (près de Gand ; vous savez là où est né le plus grand empereur européen, Charles Quint). Il mettra des heures pour parcourir ces 1.500 mètres sur ses béquilles. Il finit par arriver dans ce décor d’imitations agglomérées. Las, là, il lâche ses béquilles et tombe à genoux. Quand il se relève, il est guéri… Tous les témoins, y compris son médecin, l’attestent : les os se sont ressoudés, la gangrène s’en est allée. Pierre reprend simplement son travail, encore 35 ans. Ce miracle sera authentifié par l’Église comme le huitième miracle officiel de Lourdes (qui se trouve à 1111 kms de là). Il faut savoir qu’autour de Lourdes, la médecine rigoureusement scientifique a authentifié 7.200 cas de guérison instantanée et complètement inexplicable. 1 % seulement de ces cas (70) a été reconnu comme miracle officiel par l’Église, qui est extrêmement prudente et attentive à l’esprit (éviter toutes formes de superstition idolâtrique, de culte de la personnalité…).

Histoire racontée par Didier van Cauwelaert,  dix-huit miracles présentés dans le livre « L’insolence des miracles ».

L’étymologie de ‘Dieu’ lumière

« Aucun effort d’attention véritable n’est perdu.
Toujours il est pleinement efficace spirituellement,
et par suite aussi, par surcroît, sur le
plan inférieur de l’intelligence,
car toute lumière spirituelle
éclaire l’intelligence »
(Simone Weil, Attente de Dieu, p. 117).

« Un conte esquimau explique ainsi
l’origine de la lumière : le corbeau
qui, dans la nuit éternelle, ne pouvait
pas trouver de nourriture, désira
la lumière, et la terre s’éclaira »
(Simone Weil, Attente de Dieu, p. 118).a