Inanité pour va-nu-pieds ou vahinés ?

« Va courir, si tu veux, l’un et l’autre hémisphère.
Tu n’y trouveras rien qui ne soit vanité,
rien qui ne soit sujet à l’instabilité,
rien dont ton âme, enfin, se doive satisfaire.

N’vois-tu pas du mondain la sensible misère ?
L’avare, avec son or, est en captivité.
L’ambitieux gémit, sous sa prospérité.
Et des plus doux plaisirs la fin devient amère.

Tu cherches donc, d’un œil vainement curieux,
le suprême bonheur sous la voûte des Cieux !
En vain, ton cœur aveugle ici bas s’enracine.

Mortel, écoute-moi ; viens apprendre en ce lieu
que pour remplir une âme immortelle et divine,
aucun bien ne suffit qui soit moindre que Dieu »

(Laurent Drelincourt, La vanité, dans Les sonnets chrétiens, 1677).

Chômer le dimanche : origine et sens

Le mot « chômer » provient du latin populaire du XIIIe siècle, repris en Occitan : « caumare », lui-même dérivé du grec ancien « καυμα » (kauma) signifiant « chaleur ». Chômer, c’est se reposer ou laisser reposer une activité pendant la chaleur.

À la Révolution française, mon aïeul, le Marquis de Chaume, a quitté en 1789 son domaine en Île-de-France et refit sa vie à Anvers. Pour ne pas avoir la tête coupée, il a coupé son nom : de Chaume est devenu Chomé ! Il a choisi ce nom qui avait, à son époque, une excellente aura car l’augmentation des temps chômés, c’est-à-dire des temps de repos, représentait un grand progrès pour l’humanité : libération des durs labeurs. La plaie du chômage que nous connaissons aujourd’hui n’est venue qu’après, avec la révolution industrielle, laquelle d’ailleurs a cherché à faire travailler même le sacrosaint jour du dimanche (dies Dominici : le jour du Seigneur). 

Fêter le travail le 1er mai par un jour chômé : quelle belle mise à pied pour prendre son pied ! Vivent nos temps chômés qui nous offrent congé
et tiennent chaud met / Étienne Chomé…

Cœur sur la main

« Je compris que lorsque je croyais mes pensées, je souffrais, mais que lorsque je ne les croyais pas, je ne souffrais pas, et que cela était vrai pour tous les êtres humains. La liberté est aussi simple que cela. Je découvris que la souffrance était optionnelle. Je découvris en moi une joie qui n’a pas disparu depuis, pas un seul instant. Cette joie est en chacun, toujours » (Byron Katie).

Devinette Zen :
— Si tu es prisonnier dans un bloc de granit, comment sors-tu ?
— Je fais un pas en avant et je sors de ta question.

Jean Pic de la Mirandole

Pic de La Mirandole, Oratio de hominis dignitate :

« Je ne t’ai donné ni visage, ni place qui te soit propre, ni aucun don qui te soit particulier, ô Adam, afin que ton visage, ta place, et tes dons, tu les veuilles, les conquières et les possèdes par toi-même. Nature enferme d’autres espèces en des lois par moi établies. Mais toi, que ne limite aucune borne, par ton propre arbitre, entre les mains duquel je t’ai placé, tu te définis toi-même. Je t’ai placé au milieu du monde, afin que tu pusses mieux contempler ce que contient le monde. Je ne t’ai fait ni céleste ni terrestre, mortel ou immortel, afin que de toi-même, librement, à la façon d’un bon peintre ou d’un sculpteur habile, tu achèves ta propre forme. »

« Nec certam sedem, nec propriam faciem, nec munus ullum peculiare tibi dedimus, o Adam, ut quam sedem, quam faciem, quae munera tute optaveris, ea, pro voto, pro tua sententia, habeas et possideas. Definita ceteris natura intra praescriptas a nobis leges coercetur. Tu, nullis angustiis coercitus, pro tuo arbitrio, in cuius manu te posui, tibi illam praefinies. Medium te mundi posui, ut circumspiceres inde commodius quicquid est in mundo. Nec te caelestem neque terrenum, neque mortalem neque immortalem fecimus, ut tui ipsius quasi arbitrarius honorariusque plastes et fictor, in quam malueris tute formam effingas. »

(repris par Marguerite Yourcenar, dans l’Épigraphe de L’Œuvre au noir).

De l’Amour, nous venons. Vers l’Amour, nous tendons

« Ton âme est faite pour aimer avec la pureté et l’ardeur des anges » (Victor Hugo).

« Ma nature est Feu. Si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le Feu au monde entier ! » (Sainte Catherine de Sienne, qui en faisait des…).

« Pour moi, la plus belle des choses, c’est de voir quelqu’un aimer quelqu’un » (Σαπφώ / Sapphṓ, poétesse grecque).

L’essentiel invisible aux yeux

« Avant sa venue, j’avais, pour ainsi dire, sommeillé, noyé dans je ne sais quelle pénombre. Mais elle avait paru, m’avait réveillé et conduit à la Lumière. Sa présence avait lié tout ce qui m’entourait d’un fil continu, elle avait tendu entre l’ambiance et mon âme une passerelle de Lumière. Et, du coup, elle était devenue à jamais l’amie la plus proche de mon cœur, l’être le plus compréhensible et le plus cher. Ce fut son Amour désintéressé de l’Univers qui m’enrichit et m’imprégna de cette force invincible dont j’eus besoin pour passer les heures difficiles » (Maxime Gorki).

Milliers de paniers à ne pas nier

Si tu te sens sans vie, demande-toi depuis quand tu n’as pas plongé
tes mains dans la terre, pour prendre soin de ton jardin ?
Et depuis quand tu ne t’es pas arrêté pour contempler un coucher de soleil ?
Quand était-ce la dernière fois où tu as dansé ?
Quand était-ce la dernière fois où tu as chanté ?
Quand était-ce la dernière fois où tu t’es plongé dans une histoire féerique ? Quand était-ce la dernière fois où tu as passé
plusieurs heures à savourer le silence ?

L’amour inconditionnel ; flamme sacrée en notre centre

« Le voyage mystique nous conduit à l’intérieur de nous, à une Flamme sacrée en notre centre » (Marianne Williamson).

« Ton rayonnement a allumé un Feu dans mon cœur, et tu as rendu radieux pour moi la Terre et le Ciel. Mon âme brûle, chaque fibre de mon être est amoureuse de Toi » (Rûmî).