Voici un extrait d’une vidéo que je reçois d’une de mes anciennes étudiantes, originaire de mon pays natal… Quand j’étais petit, j’avais eu l’honneur d’être équipé en « Intore » (prononcer [Intoré]) : avec ma crinière de feu sur la tête, mes grelots aux chevilles + lance et bouclier (je les avais ramenés en Belgique)…
« Intore » signifie étymologiquement : « les meilleurs » (danseurs-guerriers au Ruanda-Urundi, jeunes combattants d’élite éduqués à la cour royale du mwami).
Mes voeux 2025 : comme nous y invite la liturgie dans cette vidéo, que nos élans de combativité soient déposés au pied de l’autel en vue de leur conversion de nos guerres contre les autres vers la guerre à mener pour plus de paix dans la justice, plus de vérité dans l’amour…
Après https://etiennechome.site/paix-selon-francois-partie-1-le-jubile/, voici la suite de quelques passages que je tire du message en ce 1er janvier 2025 du pape François, pour la 58ème journée mondiale de la paix (je n’ai pas réussi à raccourcir davantage) :
« Je ne me lasse pas de répéter que la dette extérieure est devenue un instrument de contrôle par lequel certains gouvernements et institutions financières privées des pays les plus riches n’hésitent pas à exploiter, sans discernement, les ressources humaines et naturelles des pays les plus pauvres, afin de satisfaire les besoins de leurs propres marchés. À cela s’ajoute le fait que plusieurs populations, déjà accablées par la dette internationale, se voient contraintes de supporter également le fardeau de la dette écologique des pays les plus développés. Dette écologique et dette extérieure sont les deux faces d’une même médaille, de cette logique d’exploitation qui culmine dans la crise de la dette. Profitant de cette année jubilaire, j’invite la Communauté internationale à agir pour remettre la dette extérieure, en reconnaissant l’existence d’une dette écologique entre le Nord et le Sud. C’est un appel non seulement à la solidarité, mais surtout à la justice.
[…] L’appel a été lancé par Jean-Paul II lors du Jubilé de l’an 2000, à penser à une « réduction importante, sinon à un effacement total, de la dette internationale qui pèse sur le destin de nombreuses nations ». En reconnaissant la dette écologique, puissent les pays les plus riches se sentir appelés à tout mettre en œuvre pour remettre les dettes des pays qui ne sont pas en mesure de rembourser ce qu’ils doivent. Certes, pour qu’il ne s’agisse pas d’un acte de charité isolé qui risquerait ensuite d’enclencher à nouveau un cercle vicieux financement-dette, il faut, dans le même temps, développer une nouvelle architecture financière conduisant à la création d’une Charte financière mondiale, basée sur la solidarité et l’harmonie entre les peuples. […] Utilisons un pourcentage minimum fixe de l’argent dépensé aux fins d’armements pour la création d’un Fonds mondial qui élimine définitivement la faim et facilite les activités éducatives dans les pays les plus pauvres, afin de promouvoir le développement durable, en luttant contre le changement climatique.
L’objectif de la paix : ceux qui entreprendront, à travers les gestes suggérés, le chemin de l’espérance pourront voir s’approcher l’objectif tant désiré de la paix. Le psalmiste nous confirme cette promesse : quand « amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent » ( Ps 85, 11). Lorsque je me dépouille de l’arme du crédit et que je rouvre la voie de l’espérance à une sœur ou à un frère, je contribue au rétablissement de la justice de Dieu sur cette terre et je marche avec cette personne vers la paix. Comme le disait saint Jean XXIII, la paix véritable ne pourra venir que d’un cœur désarmé de l’angoisse et de la peur de la guerre. Que 2025 soit une année où progresse la paix ! Cette paix véritable et durable qui ne s’arrête pas aux querelles des contrats ni aux tables des compromis humains. Cherchons la paix véritable, celle que Dieu donne à un cœur désarmé : un cœur qui ne calcule pas ce qui est à moi et ce qui est à toi ; un cœur qui défait l’égoïsme par l’empressement à aller à la rencontre des autres ; un cœur qui n’hésite pas à se reconnaître débiteur de Dieu et qui est prêt pour cela à remettre les dettes qui oppriment le prochain ; un cœur qui surmonte le découragement face à l’avenir par l’espérance que chacun est une richesse pour ce monde. Le désarmement du cœur est un geste qui concerne tout le monde, des premiers aux derniers, des petits aux grands, des riches aux pauvres. Parfois, il suffit de quelque chose de simple comme « un sourire, un geste d’amitié, un regard fraternel, une écoute sincère, un service gratuit ». Avec ces petits et grands gestes, nous nous rapprochons de la paix, et nous y arriverons d’autant plus vite que, cheminant aux côtés de nos frères et sœurs retrouvés, nous découvrirons que nous avons déjà changé par rapport au départ. La paix n’advient pas seulement du fait de la fin de la guerre, mais par le commencement d’un monde nouveau, un monde où nous nous découvrons différents, plus unis et plus frères que nous ne l’aurions imaginé. Accorde-nous ta paix, Seigneur ! Et remets-nous nos dettes, comme nous les remettons à nos débiteurs, et, dans ce cycle de pardon, accorde-nous ta paix, cette paix que Toi seul peux donner à ceux qui se laissent désarmer le cœur, à ceux qui, avec espérance, veulent remettre leurs dettes à leurs frères, à ceux qui confessent sans crainte qu’ils sont tes débiteurs, à ceux qui ne restent pas sourds au cri des plus pauvres. »
Voici quelques passages que je tire du message en ce 1er janvier 2025 du pape François, pour la 58ème journée mondiale de la paix (je n’ai pas réussi à raccourcir davantage) :
« En 2025, nous allons célébrer le Jubilé, qui remonte à une ancienne tradition juive où le son d’une corne de bélier (en hébreu yobel) annonçait, tous les quarante-neuf ans, une année de clémence et de libération pour le peuple (cf. Lv 25, 10). Cet appel solennel devait en théorie se répercuter dans le monde entier (cf. Lv 25, 9), afin de rétablir la justice de Dieu dans les différents domaines de la vie : l’usage de la terre, la possession des biens, les relations avec le prochain, en particulier les plus pauvres et ceux qui étaient tombés en disgrâce. Le son de la corne rappelait à tout le peuple, aux riches comme aux pauvres, que personne ne vient au monde pour être opprimé : nous sommes frères et sœurs, enfants d’un même Père, nés pour être libres selon la volonté du Seigneur (cf. Lv 25, 17.25.43.46.55).
Aujourd’hui encore, le Jubilé est un événement qui nous pousse à rechercher la justice libératrice de Dieu sur la terre. Nous voudrions au début de cette Année de Grâce entendre, non pas la corne, mais l’« appel à l’aide désespéré » qui monte de nombreuses parties du monde et que Dieu ne cesse d’entendre, comme la voix du sang d’Abel le juste (cf. Gn 4, 10). À notre tour, nous nous sentons appelés à être la voix de si nombreuses situations d’exploitation de la terre et d’oppression du prochain. Ces injustices prennent parfois l’allure de ce que saint Jean-Paul II a appelé des « structures de péché » (Lett. enc. Sollicitudo rei socialis, 30 décembre 1987, n° 36) puisqu’elles ne sont pas seulement dues à l’iniquité de quelques-uns mais se sont, pour ainsi dire, enracinées et reposent sur une large complicité. […] L’événement jubilaire nous invite à entreprendre des changements pour affronter la situation présente d’injustice et d’inégalité, en nous rappelant que les biens de la terre sont destinés non seulement à quelques privilégiés, mais à tous. Il peut être utile de rappeler ce qu’écrivait saint Basile de Césarée : « Qu’y a-t-il, dis-moi, qui t’appartienne ? Où as-tu pris quelque chose pour l’introduire dans ta vie ? […] N’es-tu pas sorti nu du sein de ta mère ? Ne t’en retourneras-tu pas nu encore dans la terre ? Les biens présents, d’où te sont-ils venus ? Si tu dis que c’est du hasard, tu es un impie, car tu ignores le Créateur et tu n’as pas de reconnaissance pour Celui qui t’a pourvu ». Lorsque la gratitude disparaît, l’homme ne reconnaît plus les dons de Dieu. Mais, dans son infinie miséricorde, le Seigneur n’abandonne pas les hommes qui pèchent contre Lui : Il confirme plutôt le don de la vie par le pardon du salut, offert à tous par Jésus-Christ. C’est pourquoi, en nous enseignant le “Notre Père”, Jésus nous invite à demander : « Remets-nous nos dettes » (Mt 6, 12).
Lorsqu’une personne ignore le lien qui l’unit au Père, elle pense que les relations avec les autres peuvent être régies par une logique d’exploitation où le plus fort prétend avoir le droit d’empiéter sur le plus faible (cf. Lett. enc. Laudato si’, 24 mai 2015, n° 123). De même qu’à l’époque de Jésus les élites profitaient des souffrances des plus pauvres, de même aujourd’hui, dans le village mondial interconnecté, le système international, s’il n’est pas nourri par des logiques de solidarité et d’interdépendance, génère des injustices exacerbées par la corruption, qui piègent les pays pauvres. La logique de l’exploitation du débiteur décrit aussi en résumé la “crise de la dette” actuelle qui touche plusieurs pays, en particulier du Sud. »
Ceci est la première partie de mes extraits ! Pour la deuxième partie de mes extraits, cliquer ici : https://etiennechome.site/paix-selon-francois-partie-2-remets-nous-nos-dettes/
Pour tout le texte, voir https://www.vatican.va/content/francesco/fr/messages/peace/documents/20241208-messaggio-58giornatamondiale-pace2025.html
« C’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière » (Edmond Rostand, Chantecler, 1910).
« Noël, c’est le printemps de l’esprit ; c’est tout promesse » (Émile-Auguste Chartier, dit Alain, Les saisons de l’esprit, 1935).
« Que la Sainte Famille de Nazareth soit pour chacun de nous un modèle de vie dans la simplicité et dans la foi, dans l’écoute de la volonté de Dieu et dans la solidarité avec les plus pauvres » (Pape François).
En ce dimanche entre Noël et le Nouvel An, bonne fête de la Sainte famille !
Pour ma part érudite, « El » est le chef des dieux du panthéon cananéen (qui était vénéré dans le Levant). « Elohim » dans la Bible peut se traduire par le dieu des dieux…
Pour ma part potache, en anglais, « No-El » serait la fin des dieux dans la naissance de Dieu ? Noël : nos-ailes de confiance en Lui tandis que nos yeux se sont ouverts sur nos idoles, nos fausses sécurités et chimériques assurances…
« Pourquoi un dattier perd-il ses feuilles en automne ? Pourquoi chaque beau visage devient-il dans la vieillesse ridé comme le dos d’un lézard lybien ? Pourquoi une tête chevelue devient-elle chauve ? Pourquoi est-ce que la force du lion faiblit jusqu’à disparaître ?
Ils ont mis des robes empruntées et prétendu qu’elles étaient les leurs. Dieu reprend les beaux vêtements, pour qu’ils apprennent la fugacité de la robe de l’apparence. Leur lampe est allumée par une autre lampe. Il est temps de le reconnaître et d’en rendre grâce avec gratitude » (Rûmi, La vieillesse).
« Souviens-toi de ton Créateur avant que s’obscurcisse le soleil, au jour où tremblent les gardiens de la maison, où se courbent les personnes vigoureuses qui cessent, l’une après l’autre, de moudre, quand s’éteint la voix de la meule, quand s’arrête le chant de l’oiseau, et quand se taisent les chansons, lorsque l’humain s’en va vers sa maison d’éternité et que les pleureurs sont déjà au coin de la rue, avant que le fil d’argent se détache, que la lampe d’or se brise, que la cruche se casse à la fontaine, que la poulie se fende sur le puits et que la poussière retourne à la terre comme elle en vint, et le souffle de vie à Dieu qui l’a donné. Vanité des vanités, tout est vanité ! » (Qohéleth, 11).
« Les couleurs primaires de la lumière sont le rouge, le vert et le bleu. Si vous les soustrayez du blanc, vous obtenez du cyan, du magenta et du jaune. Le mélange des couleurs génère de nouvelles couleurs. Le mélange de ces trois couleurs primaires génère du noir. À bonne température, les couleurs chaudes se composent d’orange, de rouge, de jaune et de combinaisons de couleurs similaires. Elles font penser au chaud, comme la lumière du soleil et la chaleur. A l’opposé, les couleurs froides sont caractérisées par le bleu et le vert. Là où les couleurs chaudes vous rappellent la chaleur et le soleil, les couleurs froides rappellent l’eau et le ciel, même la glace et la neige.
Les couleurs neutres sont des nuances atténuées qui changent avec l’éclairage comme le beige ou le marron. Elles ne figurent pas sur la roue chromatique mais complètent les couleurs primaires et secondaires » (Adobe.com).
L’image ci-jointe reprend le tableau de Viktor Vasnetsov (1887) mettant en scène les quatre cavaliers de l’Apocalypse : Mort, Famine, Guerre et Conquête, surplombées par l’Agneau, dans sa victoire pascale, dans sa paix et sa confiance en décalage complet avec leurs maux et violences.
Paix et confiance !
« Alors j’entendis dans le ciel une voix forte, qui proclamait : « Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ! Car il est rejeté, l’accusateur de nos frères, lui qui les accusait, jour et nuit, devant notre Dieu ». Eux-mêmes l’ont vaincu par le sang de l’Agneau, par la parole dont ils furent les témoins ; détachés de leur propre vie, ils sont allés jusqu’à mourir. Cieux, soyez donc dans la joie, et vous qui avez aux cieux votre demeure ! Malheur à la terre et à la mer : le diable est descendu vers vous, plein d’une grande fureur ; il sait qu’il lui reste peu de temps » (Apocalypse 12,10-12).
La Bible nous enseigne que la lumière de la Vérité et de l’Amour l’emporte sur les Forces du Mal à la manière de l’aube : un doux lever de jour dissipant les ténèbres, sans combat, sans fracas, sans bruit, humblement ET en même temps irrésistiblement, dans la force tranquille de la bonne puissance. Cela nous est raconté dans le tout dernier livre de la Bible. Cf. mon article : L’Apocalypse révèle la radicale asymétrie de fins et de moyens entre le Dieu de Jésus-Christ et le Prince de ce monde. Extrait :
« La « der des der » des guerres ressemblera à l’implosion d’un château de cartes. Le dernier Livre de la Bible, l’Apocalypse de Saint Jean, évoque à la fin des temps la bataille d’Armageddon. Spontanément, nos imaginaires s’attendent à ce que cette bataille finale entre les Forces du Bien et du Mal soit grandiose, à la hauteur des récits mythologiques les plus sanglants. Le septième art l’a mis en spectacle, les effets spéciaux des films les plus récents en accroissent l’horreur. Pourtant, le texte biblique raconte sobrement un non-combat : « Les esprits de démons les rassemblèrent à Armageddon. Du temple, sortit une voix forte venant du trône : c’en est fait ! La grande cité se brisa en 3 parties et les cités des nations s’écroulèrent » (Ap 16,16-19). La voix forte signale la venue de Dieu, devant laquelle tout ce qui n’a pas valeur d’éternité s’écroule comme un château de cartes, fragile intérieurement. Il implose à partir de son ventre creux, de son inanité. En voici le commentaire de Wilbert Kreiss : « Étrange ! On assiste à une mobilisation générale et on s’attend à un affrontement terrible, une guerre proprement apocalyptique, et il ne se passe rien ! Il n’y a pas de combat. Il n’y a pas de guerre eschatologique entre le Christ entouré de ses anges et les hordes infernales mobilisées par Satan. Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de bataille sur la montagne de Megiddo. La bataille d’Armageddon, violon d’Ingres des millénaristes, n’est pas un événement, mais un non-événement, et c’est bien la raison pour laquelle elle n’est pas racontée dans le texte. Pas plus que n’est raconté le simulacre de guerre évoqué dans Apocalypse 20,7-10 qui n’est qu’une farce. »
Dans les chapitres qui précèdent cette drôle de guerre, la Lettre johannique nous avait plongé dans un effroyable déchaînement de violences, avec son cortège de souffrances et d’oppressions. Mais leur rage frénétique, mimée jusqu’à son paroxysme, est l’annonce même de leur imminente autodestruction, à la manière d’un feu qui meurt d’inanition. Ne trouvant plus rien à brûler, il s’épuise au bout de sa course folle. À la fin des temps, le Mal ne trouvera plus le répondant dont il a besoin pour survivre. Tout le temps de l’Histoire, il a réussi à enflammer les cœurs et les esprits, qui ont alimenté son brasier infernal. Il a séduit le monde, il a dévoyé également des Forces de l’Église, les entraînant dans cette course qui mène à sa perte. Dans la même veine apocalyptique, le livre de Daniel avait aussi prévenu de cette fureur liée à la fin du monde, de ces ultimes soubresauts d’une bête qui meurt après avoir craché son venin. Après les gesticulations de son dernier baroud d’honneur, le mal ne pourra plus atteindre son but, qui est de générer du mal. Il se retrouvera seul, dans la prison qu’il s’est construite.
[… Le prince des ténèbres et ses émissaires ne peuvent rien donner, sinon des choses reçues de leur Créateur, dévoyées. Satan voudrait tant qu’on le prenne pour le Sauveur du monde mais il est le loup déguisé en grand-mère du petit Chaperon rouge… L’Apocalypse nous met en garde en révélant l’inconsistance et la malfaisance de son anti-projet de dé-création. Ses œuvres sont singerie et duperie. C’est du toc. Il sera telle une bête qui meurt après avoir craché son venin. »