Merci – pardon – s’il te plaît

Terminer la journée ensemble par ce simple rituel du « merci – pardon – s’il te plaît » (cf. https://etiennechome.site/merci-pardon-sil-te-plait/). Cette habitude nourrit notre complicité et amorce une douce nuit.

Une variante de ce rituel est “oy and joy” : exprimer ce qui a pesé dans la journée (oy) et ce qui a apporté de la joie (joy). Cette hygiène relationnelle est aussi précieuse que le brossage des dents pour prévenir le développement des bactéries !

Bons rituels porteurs de Vie…

Résistons, réconcilions, transformons

La prochaine conférence internationale de Church and Peace se vivra ces 24-26 octobre 2025 à Herrnhut (à la frontière de l’Allemagne de l’Est + Pologne + Tchéquie). Cf. https://www.church-and-peace.org/fr/2025/06/tu-ne-te-laisseras-pas-endurcir/. En voici le menu.

Les premiers paroles de la chanson « Ermutigung », écrite par le compositeur-interprète est-allemand Wolf Biermann – à qui il était interdit de se produire en public – sont : « Toi, ne te laisse pas endurcir par ces temps durs ». La tradition œcuménique, elle aussi, compte de telles figures courageuses : les 500 ans du mouvement anabaptiste, les plus de 300 ans des Frères moraves de Herrnhut, les 100 ans des quakers en Allemagne, les 35 ans de la réunification allemande… autant d’occasions de rendre hommage à ces hommes et femmes pacifistes et engagés qui, hier comme aujourd’hui, ont incarné et incarnent encore la résistance, la réconciliation et le changement non-violent. Aujourd’hui encore, nous vivons une époque troublée, où les positions se raidissent dangereusement. La tentation serait de nous laisser nous aussi endurcir, au risque de perdre ce dont nous avons le plus besoin : notre capacité à voir au-delà des idéologies et des peurs, et notre force créatrice pour agir de manière non-violente. Résister, réconcilier et transformer ne sont pas ici conçues comme un processus linéaire, mais comme une dynamique. Et la réconciliation – même si le terme peut sembler politiquement provocant en ces temps – reste un horizon biblique, humain et politique. Pour tout cela, Dieu nous promet une force spirituelle toujours renouvelée, qui veut agir dans un cœur de chair : le nôtre. Nous voulons nous encourager mutuellement – avec les membres du vaste réseau de Church and Peace et avec tant d’autres qui partagent leurs expériences avec nous : Marie Anne Subklew, du centre de travail « Théologie des Églises de Paix » ; Friedrich Kramer, délégué à la paix du Conseil de l’Église évangélique en Allemagne (EKD) et évêque de l’Église évangélique de Mitteldeutschland ; et Hana Tonzarova, chargée des questions œcuméniques au sein de l’Église hussite tchécoslovaque et professeure de théologie. Nous nous inspirerons aussi de musiques résistantes et des textes de la théologienne et poétesse Dorothee Sölle…

Flyer : https://www.church-and-peace.org/wp-content/uploads/2025/08/2025-Flyer-FR_0825.pdf.

Le genre parabolique est un trésor

L’atelier que j’aime le plus animer porte sur les paraboles. Ce genre littéraire est d’une telle puissance trans-formatrice. Voici un extrait de mon livre sur les paraboles :

« Face à une nuque raide, la parabole fait un détour. Elle recourt au déguisement, du fait que son destinataire est mauvais juge sur lui-même. Il ne s’agit pas de « révélation réticente » qui s’emploierait à voiler ce qu’elle veut dire. La parabole pose une énigme, qui met un voile sur la révélation en jeu. Non pas pour le plaisir ni pour se livrer à quelque ésotérisme. Le but n’est pas de cacher mais de laisser l’interlocuteur prendre l’initiative de soulever lui-même un coin du voile. Et en frappant à la porte de son imagination, ce couple voiler/révéler le met efficacement en route.

C’est de ce genre littéraire que relève la fable du corbeau et du renard de La Fontaine, qui dénonce les courbettes de la cour royale à Versailles devant sa Majesté le roi-Soleil. Si Jean de La Fontaine avait parlé de Louis XIV et non d’un certain corbeau, il aurait été tout droit en prison !

De même, Alexandre Soljenitsyne s’en est sorti en Union soviétique tant qu’il s’est servi de la fiction et de la poésie pour critiquer la dictature communiste. Mais en publiant L’Archipel du Goulag, en 1974, il a dû s’exiler de Russie, car son message n’était plus voilé… Les récits de fiction, dont les paraboles, peuvent être de redoutables instruments subversifs de dénonciation !

Dans Les paraboles de Jésus (Éditions de l’Atelier, p. 15-16), Denis McBride raconte la belle histoire de VRAI qui effrayait tout le monde lorsqu’il parcourait les rues du village, aussi nu que le jour de sa naissance. Tous les villageois allaient s’enfermer à double tour dans leur maison et refusaient d’entrer en relation avec cet être si vulgaire. Heureusement, un jour, VRAI rencontra HISTOIRE, qui était magnifiquement habillée de vêtements de couleurs. Elle accrochait les regards. HISTOIRE proposa à VRAI de s’habiller avec les vêtements qu’elle confectionna pour lui. Ainsi mis en relief par HISTOIRE, VRAI cessa de faire peur aux gens ; ils lui ouvraient désormais leur porte et le faisaient entrer chez eux. HISTOIRE et VRAI se marièrent et eurent cinq enfants : mythe, apologue, action, satire et parabole… » (Chomé Étienne, Le jeu parabolique de Jésus, une étonnante stratégie non-violente, Éditions Lumen Vitae, Collection Connaître la Bible, n° 57, 2009, p. 12).

Bonne rentrée !

« Si, contre la vague, la mer frise,
saute de vent vient en surprise »
(Dicton populaire).

Étonnant comme « nous lisons chaque jour
avec étonnement
des choses que nous voyons chaque jour
sans surprise »
(Philip Chesterfield).

« Celui qui ne peut plus éprouver
ni étonnement ni surprise,
est pour ainsi dire mort :
ses yeux sont éteints »
(Albert Einstein).

De l’art d’ouvrir des possibilités d’imagination et d’action…

Voici le partage de Rachid Benzine interviewé à la radio belge ce 28/8/25 sur son nouveau roman « L’homme qui lisait des livres », qui se déroule à Gaza :
« La littérature ne peut pas arrêter les bombes ni ressusciter les enfants, les femmes, les hommes qui sont morts de manière innocente. Mais comme le dit Nabil, le héros du roman, la littérature peut sauver en silence. Elle va essayer de sauver ce qu’il y a de plus irréductible dans chaque être humain, à savoir son humanité. Le pire est le processus de déshumanisation où nous devenons insensibles pour fuir notre impuissance. Le principe de la littérature (et de tous les arts qui travaillent le langage) c’est d’ouvrir des possibilités d’imagination et, à partir de là, de réouvrir à l’action » (interview complet : https://auvio.rtbf.be/media/le-monde-en-direct-decrypte-votre-actualite-rachid-benzine-auteur-du-roman-l-homme-qui-lisait-des-livres-3374355).

le plus grand voyageur sur cette terre, pèlerin du Paradis

Les sternes arctiques évitent la nuit et cherchent le jour, car qui dit lumière, dit nourriture abondante. Cela les amène à migrer toute l’année : elles se reproduisent côté Pôle Nord, pendant l’été arctique, puis font +/- 40.000 kms au-dessus de l’Atlantique (et parfois 50.000 kms pour celles qui s’offrent le plaisir d’un passage par les îles paradisiaques de l’océan Indien). Puis elles passent leurs vacances dans l’Antarctique, en plein été polaire (lumière garantie 24 heures sur 24)… Et hop c’est reparti pour le voyage retour (de 3 mois) vers l’été polaire de l’Arctique.

Dans une vie de 34 ans, ça fait 3 millions de kms (l’équivalent de 4 Aller-Retour Terre-Lune !)…

Devine quel est le nom scientifique de la sterne arctique ! Réponse dans l’image.

Pour l’explication scientifique de l’alternance jours/nuits polaires, cf.
https://etiennechome.site/couchers-et-levers-du-roi-soleil/.

L’instant présent présente la Présence

Chaque instant est une porte !

« Chaque geste que tu fais peut t’ouvrir
ou te fermer une porte.
Chaque mot que bredouille un inconnu
peut être un message à toi adressé.
À chaque instant, la porte peut
s’ouvrir sur ton destin
et, par les yeux de n’importe quel mendiant,
il peut se faire que le ciel te regarde.
L’instant où tu t’es détourné, lassé,
aurait pu être celui de ton salut.
Tu ne sais jamais.
Chaque geste peut déplacer une étoile »
(Christiane Singer).

pour le meilleur et dans le pire

« Pour le meilleur et pour le pire » ?
Cette formule dans les mariages n’est-elle pas à revoir ?

« Je t’aime pour le meilleur et jusque dans les pires des situations » ?

Dans la relation amoureuse, je vais choisir le partenaire de couple le plus à même d’appuyer sur mes boutons rouges pour que je guérisse et grandisse et que je puisse devenir la personne que je suis appelée à être pleinement. Même sans le savoir, ce partenaire va me montrer la voie pour que je répare ce qui a été abîmé et déploie ce qui a été empêché, en lui offrant restauration et confirmation. Il s’agit de trouver la belle présence ET la bonne distance pour ce chemin initiatique. L’espace de la relation est là pour ce laboratoire de croissance et de guérison qu’est l’aventure de couple. Merci à Florentine d’Aulnois-Wang de faire connaître ces vérités à une large audience par ses podcasts de qualité.

Une brise qui ne brise

C’est l’équilibre en dedans qui calme, et non le silence autour.
Plus je me centre, plus je suis bercé par la brise intérieure,
moins je suis tiré par les vents qui soufflent au dehors,
plus mes chaos qui me mettent KO sont @tirés par
la chorégraphie de l’univers, du Vivant : il cesse
d’apparaître comme un adversaire qui me défie,
il révèle ses talents d’accompagnateur
patient et compréhensif.