L’image ci-jointe reprend le tableau de Viktor Vasnetsov (1887) mettant en scène les quatre cavaliers de l’Apocalypse : Mort, Famine, Guerre et Conquête, surplombées par l’Agneau, dans sa victoire pascale, dans sa paix et sa confiance en décalage complet avec leurs maux et violences.
Paix et confiance !
« Alors j’entendis dans le ciel une voix forte, qui proclamait : « Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ! Car il est rejeté, l’accusateur de nos frères, lui qui les accusait, jour et nuit, devant notre Dieu ». Eux-mêmes l’ont vaincu par le sang de l’Agneau, par la parole dont ils furent les témoins ; détachés de leur propre vie, ils sont allés jusqu’à mourir. Cieux, soyez donc dans la joie, et vous qui avez aux cieux votre demeure ! Malheur à la terre et à la mer : le diable est descendu vers vous, plein d’une grande fureur ; il sait qu’il lui reste peu de temps » (Apocalypse 12,10-12).
Avez-vous connaissance des travaux du Docteur Elisabeth Chevassus sur Marthe Robin, qui mettent à jour son profil psychologique perturbé et mettent en cause les miracles de sa vie spirituelle ? Voir https://www.facebook.com/profile.php?id=61564663104594 ou https://youtu.be/vVlPU6RBpGsmystique.
L’intérêt de tels travaux est d’avertir des dangers du faux prophétisme quand, par réputation, ‘on’ attribue à un être humain la grâce d’être dépositaire d’une parole divine (Dieu parle par sa bouche) et on le laisse exercer un pouvoir sur le for interne de personnes accompagnées (« j’entends un appel à ce que tu deviennes prêtre / religieuse ») ou on accepte des déviances communautaires (« il est normal que tu travailles gratuitement dans la communauté » ; « il est bon qu’en y entrant, tu donnes tout ton argent »…).
Elisabeth Chevassus insiste sur les manières de Dieu qui collabore avec chaque personne devant un choix à faire, dans un réel respect de son libre-arbitre et un profond désir de son accomplissement. Attention dans ce discernement aux subtiles manipulations d’une tierce personne, sous couvert du charisme de prophétie !
La Bible nous enseigne que la lumière de la Vérité et de l’Amour l’emporte sur les Forces du Mal à la manière de l’aube : un doux lever de jour dissipant les ténèbres, sans combat, sans fracas, sans bruit, humblement ET en même temps irrésistiblement, dans la force tranquille de la bonne puissance. Cela nous est raconté dans le tout dernier livre de la Bible. Cf. mon article : L’Apocalypse révèle la radicale asymétrie de fins et de moyens entre le Dieu de Jésus-Christ et le Prince de ce monde. Extrait :
« La « der des der » des guerres ressemblera à l’implosion d’un château de cartes. Le dernier Livre de la Bible, l’Apocalypse de Saint Jean, évoque à la fin des temps la bataille d’Armageddon. Spontanément, nos imaginaires s’attendent à ce que cette bataille finale entre les Forces du Bien et du Mal soit grandiose, à la hauteur des récits mythologiques les plus sanglants. Le septième art l’a mis en spectacle, les effets spéciaux des films les plus récents en accroissent l’horreur. Pourtant, le texte biblique raconte sobrement un non-combat : « Les esprits de démons les rassemblèrent à Armageddon. Du temple, sortit une voix forte venant du trône : c’en est fait ! La grande cité se brisa en 3 parties et les cités des nations s’écroulèrent » (Ap 16,16-19). La voix forte signale la venue de Dieu, devant laquelle tout ce qui n’a pas valeur d’éternité s’écroule comme un château de cartes, fragile intérieurement. Il implose à partir de son ventre creux, de son inanité. En voici le commentaire de Wilbert Kreiss : « Étrange ! On assiste à une mobilisation générale et on s’attend à un affrontement terrible, une guerre proprement apocalyptique, et il ne se passe rien ! Il n’y a pas de combat. Il n’y a pas de guerre eschatologique entre le Christ entouré de ses anges et les hordes infernales mobilisées par Satan. Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de bataille sur la montagne de Megiddo. La bataille d’Armageddon, violon d’Ingres des millénaristes, n’est pas un événement, mais un non-événement, et c’est bien la raison pour laquelle elle n’est pas racontée dans le texte. Pas plus que n’est raconté le simulacre de guerre évoqué dans Apocalypse 20,7-10 qui n’est qu’une farce. »
Dans les chapitres qui précèdent cette drôle de guerre, la Lettre johannique nous avait plongé dans un effroyable déchaînement de violences, avec son cortège de souffrances et d’oppressions. Mais leur rage frénétique, mimée jusqu’à son paroxysme, est l’annonce même de leur imminente autodestruction, à la manière d’un feu qui meurt d’inanition. Ne trouvant plus rien à brûler, il s’épuise au bout de sa course folle. À la fin des temps, le Mal ne trouvera plus le répondant dont il a besoin pour survivre. Tout le temps de l’Histoire, il a réussi à enflammer les cœurs et les esprits, qui ont alimenté son brasier infernal. Il a séduit le monde, il a dévoyé également des Forces de l’Église, les entraînant dans cette course qui mène à sa perte. Dans la même veine apocalyptique, le livre de Daniel avait aussi prévenu de cette fureur liée à la fin du monde, de ces ultimes soubresauts d’une bête qui meurt après avoir craché son venin. Après les gesticulations de son dernier baroud d’honneur, le mal ne pourra plus atteindre son but, qui est de générer du mal. Il se retrouvera seul, dans la prison qu’il s’est construite.
[… Le prince des ténèbres et ses émissaires ne peuvent rien donner, sinon des choses reçues de leur Créateur, dévoyées. Satan voudrait tant qu’on le prenne pour le Sauveur du monde mais il est le loup déguisé en grand-mère du petit Chaperon rouge… L’Apocalypse nous met en garde en révélant l’inconsistance et la malfaisance de son anti-projet de dé-création. Ses œuvres sont singerie et duperie. C’est du toc. Il sera telle une bête qui meurt après avoir craché son venin. »
Le cordon ombilical est une autoroute biologique très active qui assure la survie et le développement du bébé pendant toute la grossesse.
Vient ensuite la vie sur terre où – comme le montre cette image – plus tu fais le mur, moins tu peux cacher les solides cordons célestes qui te relient à la Vie qui ne finit pas ?
« Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers, Picoté dans les blés, fouler l’herbe menue : Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le vent baigner ma tête nue. Je ne parlerai pas, je ne penserai rien. Mais l’amour infini montera dans l’âme. Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien, Par la nature, heureux comme une femme » (Arthur Rimbaud, Sensation, 1870).
« Celui pour qui le temps est comme l’éternité et l’éternité est comme le temps, celui-là est libéré de toute lutte » (Jacob Boehme, L’Aurore Naissante, 1612).
« Fondateur de l’IFS (Internal Family System), Richard Schwarz propose un protocole de dialogue intérieur à partir de notre « Self », qu’il définit comme cet espace intègre, intact, qui n’a pas été blessé par la vie et où règne le calme, la confiance, la compassion, la curiosité, la créativité, le courage, la clarté, la capacité à entrer en contact. De ce lieu-source en nous, nous pouvons apprendre à pratiquer la culture d’hospitalité pour chaque part de nous, déployer un authentique dialogue avec elle, l’écouter, prendre en considération ce qu’elle nous dit de son vécu, de son besoin, de ses motivations, de son intention positive » (Chomé Étienne, Construire la paix sociale à partir d’un dialogue intérieur non-violent, dans Ensemble, construire l’interculturel, CEAFRI – L’Harmattan, 2019, p. 115).
À Maurice, il y a beaucoup de ‘kalimaye‘ = coins-prière hindous en pleine nature : au départ, c’est un très sommaire tablier de béton servant d’autel où le dévot dépose une statuette et ses offrandes. Au fil du temps, le dévot donne une maisonnette à sa statuette et étoffe son kalimaye, en sacralisant progressivement cet espace jusqu’à y bâtir toujours plus de kalimaye qui, de mailles en mailles, finissent par être tout un temple ! Et ni vu ni connu, comme ça-crée du sacré, la marmaille a occupé l’espace… Well done !
Voici des extraits d’un poème dédié à Kali, la déesse-mère hindoue (auteur : Rampraçad Sen (1718-1775)) : « Ô esprit, ce faste rituel et ce culte sont vains, qui accroissent encore la vanité de l’esprit ! Que ta prière à Kali soit secrète, que nul n’en sache. À quoi bon ces poupées de métal ou de cuivre ou de terre ? Ne sais-tu pas, insensé, que l’univers entier est l’image de la Mère ? Tu apportes une poignée de graines, effronté, comme une offrande à la Mère, à Celle qui nourrit le monde d’aliments délicieux ! À quoi bon, fou, illuminer ainsi de lanternes et de bougies ? Fais plutôt que grandisse la lumière de l’esprit, qu’il dissipe sa propre ténèbre, nuit et jour ».