« Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qu’il est possible de faire et tu réaliseras l’impossible sans t’en apercevoir » (Saint François d’Assise).
« Tu apprendras que le temps ne peut revenir en arrière. Cultive ton propre jardin et décore ton âme, au lieu d’attendre que les autres te portent des fleurs… » (William Shakespeare).
En grec, le verbe « oikeo » signifie « habiter » et a donné écologie, économie et ecoumène. L’écoumène est la partie de la terre habitable, amène pour la communauté humaine. La planète constitue pour l’humanité une matrice qui l’engendre et la rend vraiment humaine, si elle est reconnue dans son rôle d’entrailles maternelles sensibles.
« Entre moi et moi-même, il y a la Terre » (Jean-Marc Besse).
« Si l’œuvre humaine a un rôle dans le poème du monde, un rôle nécessaire, elle perd tout son sens lorsqu’elle prétend s’en détacher. Nécessaire, elle l’est parce qu’en disant le poème, elle le porte plus loin ; mais nullement suffisante, car elle ne serait rien si le poème ne la portait déjà, comme une houle plus longue et plus profonde porte une vague au déferlement qui la dépasse elle-même » (Augustin Berque, Ecoumène et Médiance, dans l’Introduction). Cf. aussi : « L’existence humaine dans sa plénitude », entretien avec Augustin Berque :
Étape 2 du parcours de formation C-R-I-T-E-R-E : remplacer toute punition par une sanction.
La sanction-réparation (S) se distingue radicalement de la punition-répression (P).
1) S se décide hors crise et se décide avant tout délit < > P se décide après coup ou, pire, sur le coup.
2) S = force de la loi et du droit (dispositif juste, application dépersonnalisée) < > P = loi et droit du plus fort (mesure subjective et arbitraire).
3) C’est l’acte qui est sanctionné < > C’est la personne qui est punie.
4) S réhabilite le contrevenant, le réintègre dans le groupe < > P l’exclut davantage et le détourne de sa responsabilité.
5) La réparation tourne les protagonistes vers l’avenir < > La répression les tourne vers le passé (« tu paies ce que tu as fait », « bien fait pour toi »).
6) S remet les compteurs à zéro, met un terme à la transgression < > P renforce une spirale de violence.
Je développe tous ces points dans La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, p. 70 sq & Le nouveau paradigme de non-violence, p. 154 sq. (disponible http://etiennechome.site/publications-de-fond/sociopolitique/).
Un regard sur la littérature/ Lis tes ratures sur un regard :
« Les regards sont les premiers billets doux des amants » (Ninon de Lenclos, Les confessions, 1700).
« Pour concilier deux cœurs, une seule parole, un sourire gracieux, un seul regard suffit » (Jean-Baptiste Massillon, Les maximes et pensées, 1742).
« Un regard de toi, une seule parole m’en dit plus que toute la sagesse de ce monde » (Johann Wolfgang von Goethe, Faust, 1808).
« Un seul regard de l’être qu’on aime équivaut à douze années de bonheur » (Honoré de Balzac, Les deux poètes dans Illusions perdues, 1843).
« Ce que la lumière est aux yeux, ce que l’air est aux poumons, ce que l’amour est au cœur, la liberté est à l’âme humaine » (Robert Green Ingersoll, Voltaire, a lecture, 1895).
« Saint Thomas d’Aquin enseignait que même dans le message moral de l’Église, il y a une hiérarchie dans les vertus et dans les actes qui en procèdent. […] En elle-même, la miséricorde est la plus grande des vertus, car il lui appartient de donner aux autres, et, qui plus est, de soulager leur indigence ; ce qui est éminemment le fait d’un être supérieur. Ainsi, se montrer miséricordieux est-il regardé comme le propre de Dieu, et c’est par là surtout que se manifeste sa toute-puissance » (Pape François, La joie de l’Évangile, § 37).
« Si vous ne faites pas demi-tour pour devenir comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux » (Mt 18, 3).
« Pardonner dans le présent est encore plus important que pardonner le passé. Si vous le faites à chaque instant, c’est-à-dire si vous permettez au présent d’être tel qu’il est, aucune accumulation de ressentiment n’aura à être pardonnée plus tard » (Eckhart Tolle).
‘Livre’ fleurte en latin avec ‘liber’ (« libre ») et ‘lībra’ (« poids d’une livre ») => Lire des livres délivre (liber libère) et donne de la consistance ! Livres et vous ? Livrez-vous !
« Ouvre un livre, jusqu’à ce qu’il t’ouvre » (proverbe chinois),
« Il est certains cas pathologiques où la lecture peut devenir une sorte de discipline curative » (Marcel Proust).
Au cours du combat non-violent qui mit fin aux lois de ségrégation raciale, Martin Luther King déclara : « À nos adversaires les plus farouches, nous disons : à votre capacité d’infliger la souffrance, nous opposerons notre capacité à endurer la souffrance. À votre force physique, nous répondrons par la force de nos âmes. Faites-nous ce que vous voulez et nous continuerons à vous aimer. […] Un jour, nous gagnerons la liberté mais pas pour nous seuls. Nous lancerons à vos cœurs et à vos consciences un tel appel que nous vous aurons gagnés en chemin et que notre victoire sera une double victoire » (Martin Luther King, La force d’aimer, Paris, Casterman, 1968, p. 72-73).
Un des mots d’ordre de Gandhi : « Souffrir plutôt que faire souffrir ».
Jean et Hildegard Goss le disait ainsi : « Ne pas faire payer à l’autre la facture du combat pour la vérité », être prêt à assumer les conséquences de mes choix, en conscience, de contester l’ordre établi, là où je le trouve injuste.
« À toutes les Femmes, les Enchanteresses, les Filles de la Terre, les Semeuses d’Amour, les Tisseuses de l’invisible, les Chamanes, les Déesses, les Mères, les Magiciennes, les Fées, les Créatrices, les Conteuses, les Rêveuses, les Poétesses, les Gardiennes de l’Amour, les Sœurs du Monde,… parce que le monde a besoin de vous, de votre douceur, de votre sensibilité, de votre courage et de votre force, continuez de vous unir et de faire briller votre lumière pour éclairer notre monde… » (San Jee).
D’où vient que, pour le même travail, fait avec la même compétence, un habitant du sud de la terre est rémunéré plusieurs centaines de fois moins qu’un habitant au nord ?
Des dominants : « — Le monde est ainsi fait, vous savez ? »
Des dominés : « — Vous avez fait ainsi le monde ! »
= c’est la même phrase, sinon l’ordre des mots
+ « s,est !? ».
Le sociologue français Pierre Bourdieu explique les rapports de domination structurale par le concept de « violence symbolique », entendu comme « tout pouvoir qui parvient à imposer des significations et à les imposer comme légitimes en dissimulant les rapports de force qui sont au fondement de sa force » (Esquisse d’une théorie de la pratique, Paris, Droz, 1972, p. 18). « La violence symbolique est cette coercition qui ne s’institue que par l’intermédiaire de l’adhésion que le dominé ne peut manquer d’accorder au dominant (donc à la domination) lorsqu’il ne dispose, pour le penser et pour se penser ou, mieux, pour penser sa relation avec lui, que d’instruments de connaissance qu’il a en commun avec lui et qui, n’étant que la forme incorporée de la structure de la relation de domination, font apparaître cette relation comme naturelle » (Médiations pascaliennes, Paris, Seuil, 1997, p. 204). Dans Manufacturing Consent (1988), le linguiste américain Noam Chomsky analyse la « fabrique du consentement » et le « lavage des cerveaux en liberté », véritable camisole de force idéologique invisible par laquelle la minorité puissante maintient sa domination. Le philosophe italien Roberto Mancini parle du « pouvoir systémique de la violence normalisée » (Le logiche del male. Teoria critica e rinascita della società, 2012). Cf. aussi la violence structurelle selon Johan Galtung et co ; plus de développements dans mon livre Le nouveau paradigme de non violence, p. 27, disponible sur http://etiennechome.site/publications-de-fond/sociopolitique/.
« Un enfant est comme une plante. Nous ne pouvons pas lui tirer dessus pour accélérer sa croissance, ni lui donner la forme que l’on souhaite, au risque de l’abîmer, ni nous attendre à ce que toutes les fleurs dans notre jardin poussent au même rythme et prennent le même aspect. Tout ce que nous pouvons faire, c’est fournir à notre enfant les conditions nécessaires à son épanouissement : des limites protectrices, un cadre structurant, de la nourriture affective, puis nous armer de patience et laisser le temps faire son œuvre. De jour en jour, l’enfant grandira, se métamorphosera et nous émerveillera par sa forme singulière et son caractère unique » (Elena Goutard).