Ni faucon, ni colombe, en osant le conflit qui permet d’échapper à la violence

« La non-violence est un mode de vie respectueux de l’homme, de l’environnement et un mode d’action politique respectueux de l’adversaire qui n’exclut ni la contrainte ni l’illégalité. Distinguer la force et la violence : la force qui oblige l’adversaire à céder n’est pas la violence qui le détruit ou le meurtrit. La non-violence est un rapport de force qui oblige l’adversaire à négocier et à trouver une solution au conflit. Pour déraciner la violence, il faut réhabiliter le conflit » (Étienne Godinot, La Force de la non-violence ; podcast sur https://www.youtube.com/watch?v=L8CXDr1p-D8).

« Les humains sont appelés à apprivoiser leur agressivité et non à la refouler, à la canaliser et non à la contrecarrer, comme on transforme une chute d’eau potentiellement dévastatrice en une source de houille blanche dont on tire l’électricité » (Chomé Étienne, Le nouveau paradigme de non-violence, p. 76).

Pour bien comprendre le schéma ci-dessous, voyez

Violence institutionnelle, structurelle

L’évêque brésilien, Dom Helder Camara, avança le concept de « violence institutionnelle » pour comprendre les racines de l’injustice ‘sociétale’ qui se cachent derrière les inégalités ‘naturelles’. Il nous invite à discerner les trois niveaux de violences.

La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et qui lamine des millions d’hommes dans les rouages silencieux et bien huilés d’un ordre établi injuste.

La deuxième est la violence contestatrice du désordre établi,  dans son errance de vouloir abolir la première par des moyens violents qui, finalement, renforcent la violence.

La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la deuxième ; c’est l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.

Certains ont intérêt à pointer du doigt la deuxième violence, en masquant la première qui la fait naître et en justifiant la troisième qui la tue…

Johan Galtung développa, à partir de là le concept de « violence structurelle », l’art d’institutionnaliser des inégalités. Cf. https://www.irenees.net/bdf_fiche-analyse-1139_fr.html

Une virilité qui rompt avec la domination

Dans Le coût de la virilité, paru en mars 2021, l’historienne Lucile Peytavin aligne les statistiques françaises : 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes au collège sont des garçons. Les hommes sont responsables de 97 % des violences sexuelles et 84 % des accidents de la route mortels. 90% des condamnations de justice concernent le genre masculin… Membre du Laboratoire de l’Égalité, Lucile Peytavin estime les milliards d’euros que coûte à l’État ces comportements asociaux et les gains à quitter l’idéologie culturelle d’une virilité qui s’affirme dans la domination.

Péché qui pêche…

« Dans son combat non-violent pour la fin des discriminations raciales aux USA, Martin Luther King organisait « des séances d’entraînement consacrées aux sociodrames destinés à préparer les futurs manifestants à faire face à certaines provocations. On y dépeignait franchement les abus, tant verbaux que physiques, de la police et de ceux qui s’instituent gardiens bénévoles de la loi, et les règles de l’action non-violente à observer, à savoir résister sans agressivité, encaisser les injures sans répliquer et se laisser rouer de coups sans en rendre un seul » (Chomé Étienne, Le nouveau paradigme de non-violence, p. 275, reprenant Martin Luther King, Et maintenant où allons-nous ?, dans Je fais un rêve, Paris, Bayard, 1987, p. 166 + Révolution non-violente, Payot, coll. Petite bibliothèque, p. 70. À propos de l’entraînement à la non-violence, cf. Pat Patfoort, Une introduction à la non-violence, 1984, p. 38 sq).

Par la violence, le Mal nous attrape dès que nous lui offrons une prise : le péché nous pêche, empêchant alors l’œuvre du divin pêcheur, qui, lui, est non-violent jusqu’au bout.

L’eau vaut de l’or

La réserve d’eau douce est limitée. L’essentiel de l’eau se trouve dans les mers et est salée (96,3 %) ; le reste = 3,4 % d’eau douce stockée essentiellement dans les glaciers et calottes polaires et 0,3 % d’eau potable.
Les glaciers alpins auront entièrement disparu si la température mondiale continue à augmenter au rythme actuel.
(Cf. le documentaire Eau potable, danger à la source).   

« À l’échelle cosmique, l’eau liquide est plus rare que l’or et la lumière progresse à pas de tortue. Les nouvelles qu’elle nous apporte ne sont plus fraîches du tout ! » (Hubert Reeves, Patience dans l’azur).

« Ce qui est terrible, en mer, c’est de mourir de soif. Vous faut-il donc saler votre vérité, de telle sorte qu’elle n’apaise plus même la soif ! » (Friedrich Wilhelm Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, 1886).      

La constitution géologique de l’Europe

L’Islande est juchée sur la crête médio-atlantique, qui forme une chaîne de montagnes sous-marines longue de 16000 kilomètres, de l’Arctique jusqu’aux tropiques. S’y séparent toujours plus les continents américain et eurasien :

Fissure de Silfra en Islande qui s’agrandit

Fascinante valse des continents incontinents ! Dernier acte majeur dans la constitution géologique de l’Europe, il y a 180 millions d’années : elle s’est séparée des Amériques, donnant naissance progressivement à un océan : l’Atlantique, au milieu duquel court, sur toute la longitude, une déchirure qui grandit à la vitesse de 2 cms par année. L’endroit idéal pour la regarder au grand jour : l’Islande qu’elle traverse et qu’elle déchire, de manière si bouleversante, dans la vallée du rift (dans laquelle on peut se promener à pied) !

Après le côté ouest de l’Europe, voyons son côté sud : depuis 65 millions d’années, elle se fait emboutir par l’Afrique qui remonte inexorablement vers le nord, faisant disparaître peu à peu la Mer Méditerranée. L’Afrique et l’Europe ne feront plus qu’un dans 50 millions d’années ! Il y a 6 millions d’années, la poussée vers le nord de la plaque africaine a fermé le détroit de Gibraltar, créant ainsi la ‘crise de salinité messimienne’ : l’assèchement de la mer Méditerranée, durant le Messinien (fin du Miocène), pendant 630 000 ans, a été suffisant pour que les organismes vivant en Afrique puissent traverser cette mer morte et migrer vers l’Europe (cf. les travaux de Julien Gargani à Realmonte). Continents incontinents, au gré des entrailles de la terre, qui bougent à leurs rythmes !

Voir aussi https://etiennechome.site/valse-des-continents-lafrique-en-gestation/

L’avis et bin ? La vie est bain !

Fin de mon bain aux pays des mille collines et au printemps éternel. Ce climat agréable provient d’une combinaison unique de montagnes (nous sommes dans la fraîcheur de l’altitude) et de l’équateur (la fraîcheur est habitée chaleureusement par une forte présence du soleil, dont l’inclinaison est verticale). En outre, la Région des Grands Lacs est une terre volcanique d’une grande fécondité…

J’ai donné des sessions au Rwanda, au Burundi et à l’Est-Congo, principalement une de 7 jours plein, à l’ISPR, Institut Supérieur pour la Paix et la Réconciliation, avec 18 participants venant de ces 3 pays. Nous avons pu célébrer dans nos corps + cœurs et nos esprits l’unité de destin que vivent tous les peuples de cette région du monde. 

Conscience sens ; danse dense

« Quand la personne qui danse met la conscience dans son geste, alors, le geste devient juste et parlant. Quand elle met tout son être dans le mouvement, alors ce mouvement va raconter quelque chose, dégager plein de sens, propager de la vie » (Marie-Claude Pietragalla).

« N’est-ce pas la sincérité de l’intention qui fait la grâce d’un corps en mouvement ? » (Bartabas, D’un cheval l’autre, 2021).