Paix selon François partie 2 : remets-nous nos dettes

Après https://etiennechome.site/paix-selon-francois-partie-1-le-jubile/,
voici la suite de quelques passages que je tire du message en ce 1er janvier 2025 du pape François, pour la 58ème journée mondiale de la paix
(je n’ai pas réussi à raccourcir davantage) :

« Je ne me lasse pas de répéter que la dette extérieure est devenue un instrument de contrôle par lequel certains gouvernements et institutions financières privées des pays les plus riches n’hésitent pas à exploiter, sans discernement, les ressources humaines et naturelles des pays les plus pauvres, afin de satisfaire les besoins de leurs propres marchés. À cela s’ajoute le fait que plusieurs populations, déjà accablées par la dette internationale, se voient contraintes de supporter également le fardeau de la dette écologique des pays les plus développés. Dette écologique et dette extérieure sont les deux faces d’une même médaille, de cette logique d’exploitation qui culmine dans la crise de la dette. Profitant de cette année jubilaire, j’invite la Communauté internationale à agir pour remettre la dette extérieure, en reconnaissant l’existence d’une dette écologique entre le Nord et le Sud. C’est un appel non seulement à la solidarité, mais surtout à la justice.


[…]
L’appel a été lancé par Jean-Paul II lors du Jubilé de l’an 2000, à penser à une « réduction importante, sinon à un effacement total, de la dette internationale qui pèse sur le destin de nombreuses nations ». En reconnaissant la dette écologique, puissent les pays les plus riches se sentir appelés à tout mettre en œuvre pour remettre les dettes des pays qui ne sont pas en mesure de rembourser ce qu’ils doivent. Certes, pour qu’il ne s’agisse pas d’un acte de charité isolé qui risquerait ensuite d’enclencher à nouveau un cercle vicieux financement-dette, il faut, dans le même temps, développer une nouvelle architecture financière conduisant à la création d’une Charte financière mondiale, basée sur la solidarité et l’harmonie entre les peuples.
[…]
Utilisons un pourcentage minimum fixe de l’argent dépensé aux fins d’armements pour la création d’un Fonds mondial qui élimine définitivement la faim et facilite les activités éducatives dans les pays les plus pauvres, afin de promouvoir le développement durable, en luttant contre le changement climatique.

L’objectif de la paix : ceux qui entreprendront, à travers les gestes suggérés, le chemin de l’espérance pourront voir s’approcher l’objectif tant désiré de la paix. Le psalmiste nous confirme cette promesse : quand « amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent » ( Ps 85, 11). Lorsque je me dépouille de l’arme du crédit et que je rouvre la voie de l’espérance à une sœur ou à un frère, je contribue au rétablissement de la justice de Dieu sur cette terre et je marche avec cette personne vers la paix. Comme le disait saint Jean XXIII, la paix véritable ne pourra venir que d’un cœur désarmé de l’angoisse et de la peur de la guerre.
Que 2025 soit une année où progresse la paix ! Cette paix véritable et durable qui ne s’arrête pas aux querelles des contrats ni aux tables des compromis humains. Cherchons la paix véritable, celle que Dieu donne à un cœur désarmé : un cœur qui ne calcule pas ce qui est à moi et ce qui est à toi ; un cœur qui défait l’égoïsme par l’empressement à aller à la rencontre des autres ; un cœur qui n’hésite pas à se reconnaître débiteur de Dieu et qui est prêt pour cela à remettre les dettes qui oppriment le prochain ; un cœur qui surmonte le découragement face à l’avenir par l’espérance que chacun est une richesse pour ce monde.
Le désarmement du cœur est un geste qui concerne tout le monde, des premiers aux derniers, des petits aux grands, des riches aux pauvres. Parfois, il suffit de quelque chose de simple comme « un sourire, un geste d’amitié, un regard fraternel, une écoute sincère, un service gratuit ». Avec ces petits et grands gestes, nous nous rapprochons de la paix, et nous y arriverons d’autant plus vite que, cheminant aux côtés de nos frères et sœurs retrouvés, nous découvrirons que nous avons déjà changé par rapport au départ. La paix n’advient pas seulement du fait de la fin de la guerre, mais par le commencement d’un monde nouveau, un monde où nous nous découvrons différents, plus unis et plus frères que nous ne l’aurions imaginé.
Accorde-nous ta paix, Seigneur ! Et remets-nous nos dettes,
comme nous les remettons à nos débiteurs,
et, dans ce cycle de pardon, accorde-nous ta paix,
cette paix que Toi seul peux donner
à ceux qui se laissent désarmer le cœur,
à ceux qui, avec espérance, veulent remettre leurs dettes à leurs frères,
à ceux qui confessent sans crainte qu’ils sont tes débiteurs,
à ceux qui ne restent pas sourds au cri des plus pauvres. »

Entende qui a des oreilles !

Paix selon François partie 1 : le jubilé

Voici quelques passages que je tire du message en ce 1er janvier 2025
du pape François, pour la 58ème journée mondiale de la paix
(je n’ai pas réussi à raccourcir davantage) :

« En 2025, nous allons célébrer le Jubilé, qui remonte à une ancienne tradition juive où le son d’une corne de bélier (en hébreu yobel) annonçait, tous les quarante-neuf ans, une année de clémence et de libération pour le peuple (cf. Lv 25, 10). Cet appel solennel devait en théorie se répercuter dans le monde entier (cf. Lv 25, 9), afin de rétablir la justice de Dieu dans les différents domaines de la vie : l’usage de la terre, la possession des biens, les relations avec le prochain, en particulier les plus pauvres et ceux qui étaient tombés en disgrâce. Le son de la corne rappelait à tout le peuple, aux riches comme aux pauvres, que personne ne vient au monde pour être opprimé : nous sommes frères et sœurs, enfants d’un même Père, nés pour être libres selon la volonté du Seigneur (cf. Lv 25, 17.25.43.46.55).

Aujourd’hui encore, le Jubilé est un événement qui nous pousse à rechercher la justice libératrice de Dieu sur la terre. Nous voudrions au début de cette Année de Grâce entendre, non pas la corne, mais l’« appel à l’aide désespéré » qui monte de nombreuses parties du monde et que Dieu ne cesse d’entendre, comme la voix du sang d’Abel le juste (cf. Gn 4, 10). À notre tour, nous nous sentons appelés à être la voix de si nombreuses situations d’exploitation de la terre et d’oppression du prochain. Ces injustices prennent parfois l’allure de ce que saint Jean-Paul II a appelé des « structures de péché » (Lett. enc. Sollicitudo rei socialis, 30 décembre 1987, n° 36) puisqu’elles ne sont pas seulement dues à l’iniquité de quelques-uns mais se sont, pour ainsi dire, enracinées et reposent sur une large complicité.
[…]
L’événement jubilaire nous invite à entreprendre des changements pour affronter la situation présente d’injustice et d’inégalité, en nous rappelant que les biens de la terre sont destinés non seulement à quelques privilégiés, mais à tous. Il peut être utile de rappeler ce qu’écrivait saint Basile de Césarée : « Qu’y a-t-il, dis-moi, qui t’appartienne ? Où as-tu pris quelque chose pour l’introduire dans ta vie ? […] N’es-tu pas sorti nu du sein de ta mère ? Ne t’en retourneras-tu pas nu encore dans la terre ? Les biens présents, d’où te sont-ils venus ? Si tu dis que c’est du hasard, tu es un impie, car tu ignores le Créateur et tu n’as pas de reconnaissance pour Celui qui t’a pourvu ». Lorsque la gratitude disparaît, l’homme ne reconnaît plus les dons de Dieu. Mais, dans son infinie miséricorde, le Seigneur n’abandonne pas les hommes qui pèchent contre Lui : Il confirme plutôt le don de la vie par le pardon du salut, offert à tous par Jésus-Christ. C’est pourquoi, en nous enseignant le “Notre Père”, Jésus nous invite à demander : « Remets-nous nos dettes » (Mt 6, 12).

Lorsqu’une personne ignore le lien qui l’unit au Père, elle pense que les relations avec les autres peuvent être régies par une logique d’exploitation où le plus fort prétend avoir le droit d’empiéter sur le plus faible (cf. Lett. enc. Laudato si’, 24 mai 2015, n° 123). De même qu’à l’époque de Jésus les élites profitaient des souffrances des plus pauvres, de même aujourd’hui, dans le village mondial interconnecté, le système international, s’il n’est pas nourri par des logiques de solidarité et d’interdépendance, génère des injustices exacerbées par la corruption, qui piègent les pays pauvres. La logique de l’exploitation du débiteur décrit aussi en résumé la “crise de la dette” actuelle qui touche plusieurs pays, en particulier du Sud. »

Ceci est la première partie de mes extraits !
Pour la deuxième partie de mes extraits, cliquer ici :
https://etiennechome.site/paix-selon-francois-partie-2-remets-nous-nos-dettes/

Pour tout le texte, voir https://www.vatican.va/content/francesco/fr/messages/peace/documents/20241208-messaggio-58giornatamondiale-pace2025.html

Entende qui a des oreilles !

Zouaves en balade dans la vie

Faire le zouave : faire le malin, le pitre.

Origine : il y a 180 ans, les Zouaves étaient des soldats algériens kabyles enrôlés dans l’armée française (leur tribu d’origine = les « zwawis », devenus « zouaves » en français). Ils se reconnaissaient tout de suite par leur uniforme unique (très épicé d’allure orientale) mais aussi par leurs traditions atypiques, jugées exubérantes et leur caractère volontaire voire téméraire et bravache…

pageuniforme

Liberté / responsabilité

« Personne ne veut réellement être libre parce que la liberté engendre la responsabilité. Être dépendant est simple : la responsabilité n’est pas sur soi, la responsabilité est sur la personne de qui on dépend. Alors on adopte une façon de vivre schizophrénique. D’un côté, on parle de la vérité, on parle de la liberté ; de l’autre, on vit dans un esclavage qui nous libère d’une certaine responsabilité. Et on vit sa vie dans le mensonge. Celui qui souhaite vraiment devenir libre doit accepter une immense responsabilité. Il ne peut pas déverser sa responsabilité sur quelqu’un d’autre. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il soit, il est responsable » (Osho).

Réflexion très responsable,
saupoudrée d’un peu d’humour :
de tous les animaux,
Dieu créa l’homme en dernier !
On sent la fatigue…

Quelle Bérézina !

« C’est une Bérézina » = c’est une déroute et un échec cuisant.

La bataille de la Bérézina tire son nom de la rivière dont la traversée fut le symbole de la débâcle de la Grande Armée napoléonienne, du 26 au 29 novembre 1812. Il y eut 45.000 morts + prisonniers. Dans son aveuglement, Napoléon avait cru conquérir Moscou, alors que les Russes l’avaient stratégiquement désertée juste le temps de le laisser nourrir son ego. Ils l’attendaient lorsqu’il voulut rentrer à la maison…

La campagne de Russie, ce fut
pour Napoléon des victoires à la Pyrrhus, en mode feu de paille,
pour beaucoup la mort,
pour tous de grandes souffrances et bien des misères.

Voyons la sagesse stratégique des Russes de l’époque qui ont battu en retraite et laisser Napoléon prendre Moscou sans combats…

Un jour vient où les crimes des Puissants qui oppriment se retournent contre eux.

Apprenons des leçons de l’histoire. Devant l’envahissement russe, en 2008, les Georgiens ont réagi très différemment que les Ukrainiens : avec la souplesse rusée du roseau qui plie et ne se rompt pas et ne se rend pas ! Les Georgiens acceptent une porosité des frontières, leur faisant subir des dominations russes ET permettant d’éviter un bilan catastrophique de morts et de destructions. Quelle puissance les Georgiens disposeraient s’ils recevaient un soutien diplomatique aussi puissant que les Ukrainiens !

La paix basée sur la justice et la vérité est un long chemin qui n’en finit pas, tant dans nos familles que dans nos peuples et concert des nations.

Avoir le courage de résister avec la plus grande détermination à l’oppression : oui.
Avoir la stupidité d’un héroïsme qui fait le jeu des plus puissants, en ripostant sur leur propre terrain : non.

Je désire continuer d’œuvrer, sans me résigner, à l’essentiel : que les Nations +/- Unies d’aujourd’hui aient des ressources suffisantes pour gérer les conflits et les guerres économiques en mettant toujours plus hors-la-loi les sanglantes guerres armées.

La force de la Vérité

« Nous faudra-t-il chanter, bouches closes, comme le poète Tudor Arghezi, autrefois interné dans cette prison de Roumanie ? Habillé de loques, sandales éculées, pas de couverture, de planche de bois pour sommeil ; cellule obscure ; ni jour, ni nuit ; le froid, la peur et aucun vent car l’air manque aux poumons de celui qui trace, d’un ongle rageur, les mots de ses poèmes sur la terre battue d’une prison. Chanter, bouches closes, est-ce l’unique façon de tout dire lorsque l’inhumain tourne vers nous son visage humain et qu’il faut encore dissocier l’ange du démon, malgré le masque et la duperie ? » (Corinne Royer, Ceux du lac).

Les trésors de l’Église morave

Pour une session de Church and Peace (https://www.church-and-peace.org/fr/), je viens de passer 3 jours en Allemagne à Neuwied, dans les bâtiments d’EIRENE, une solide organisation œcuménique œuvrant pour plus de justice et de paix (https://eirene.org/). Tous y ont le même salaire, du directeur à la femme de ménage. Ces bâtiments ont été construits et appartiennent à l’Église morave : un magnifique renouveau ecclésial autour de Jan Hus qui précède d’un siècle Luther et la réforme protestante. Tout le quartier a été construit par les Sœurs et Frères Moraves dont la vie de village était irriguée par l’Évangile. Leurs priorités : un sens aigu de l’égalité entre tous les membres, une fraternité basée sur une relation de cœur, une vie humble et discrète de non-violence basée sur l’Évangile : pragmatisme, authenticité et simplicité (notamment ne pas faire la guerre pour des points de doctrine).
Leur devise :
« Pour l’essentiel, unité ;
Pour le non-essentiel, liberté ;
et en toutes choses, amour »

« La fraternité signifiait non seulement un pont entre les différences théologiques mais aussi les différences sociales ; l’artisan et l’aristocrate étaient réunis en frères et siégeaient en tant que membres égaux dans le même comité » (Clarence H. Shawe, évêque morave britannique).

Précieux trésors !

À propos de la très belle histoire de l’étoile de Noël morave :
https://etiennechome.site/letoile-herrnhuter-aux-182-pointes/

Les fous en échec : un atout !

La ‘vraie vie’ nous offre un vrai cinéma,
avec des films à gogo ?…
À gauche :
Les seigneurs du chaos ?
Les saigneurs de blaireaux ?
Games Of Ring?
Les 4 cavaliers de l’apocalypse ?
Les 4 fantastiques de l’enfer à l’envers ?
Les mercenaires / mer-c’est-nerf ?

À droite :
Les charlots ?
La folie des glandeurs / grandeurs ?

Les USA ont perdu leurs tours.
Puis UK a perdu sa reine.
Mais en tous cas, on garde les fous
en échec, bel àtout    
…casser…

Anagramme de collusion

« Avec l’âge vient la sagesse,
mais parfois l’âge vient seul »
(Oscar Wilde).

Quel est l’anagramme de
‘collusion’ ?
= ?
‘couillons’ !
Ça peut coûter cher,
Trump et Musk en politique,
Bid rigging dans les marchés publics,
Monsanto et scientifiques soudoyés dans l’étude des effets du glyphosate,
etc.

Quelques guerres picrocholines seraient-elles en vue ?

Picrocholines ? C’est Rabelais qui inventa le mot dans son fameux roman ‘Gargantua’ :
Picrochole était en conflit d’intérêt et donc en guerre avec Grandgousier, dans d’innombrables péripéties burlesques, aux motifs tout à la fois insignifiants et abscons.