Dans des zones désertiques d’Afrique, j’ai eu l’honneur de vivre des séjours à côté de baobabs, capables d’aller trouver de l’eau à plus de 200 mètres sous le sol… Impressionnant cet « arbre de vie » (c’est son nom, vu sa résistance et sa longévité). À la différence de beaucoup d’arbres qui filent vers le ciel et déploient la plus belle des ramures possible, le baobab, lui, privilégie l’ancrage par le bas, une ramure cachée à nos yeux qui se trouve dans son système racinaire exceptionnel : des racines larges qui sont expertes en stockage d’eau, profondément ancrées et s’étendant sur une surface bien plus vaste que les ramures dans le ciel. Quelle solidité structurelle qui lui permet de résister aux vents violents, aux conditions extrêmes, dont les sécheresses prolongées.
En outre, son écorce, ses feuilles, ses fruits (le fameux « pain de singe ») et même son bois sont utilisés pour des médicaments, des aliments et des matériaux. L’arbre de vie dans sa version non pas de voltige altière dans la cour des pères mais bien dans sa version de sage matrice ancrée dans la Terre-mère.
Les images d’illustration montrent des baobabs de Madagascar (« la mère de la forêt », disent les Malgaches), qui ont une ramure céleste particulièrement développée, grâce à un climat généreux en pluies… D’où leur beauté majestueuse doublement ancrée : dans la terre d’abord et aussi dans le ciel !
Extraits/résumés de l’émission ARTE, Pourrait-on mieux répartir la richesse ? 42 – La réponse à presque tout :
Tandis que certains dépensent des millions pour jouer les touristes dans l’espace ou pour marier leur fils (plus de 600 millions pour la famille Ambani à Mumbay), d’autres doivent survivre avec quelques pièces par mois dans des bidonvilles insalubres ; un contraste d’autant plus choquant que notre époque est celle d’une prospérité jamais inégalée dans l’histoire : la richesse mondiale a fortement augmenté ces 30 dernières années et pourtant les inégalités extrêmes persistent. Les 10 % les plus fortunés de la planète possèdent 76 % de la richesse mondiale ; la moitié de la population mondiale la plus pauvre en possède 2 %. Ces inégalités n’étaient pas aussi marquées au sortir de la deuxième guerre mondiale et, pendant les 30 glorieuses de l’État-providence, les fruits de la croissance étaient plus largement partagés. Dans sa politique de rattrapage des inégalités, la mesure la plus décisive fut d’instaurer l’impôt progressif. Les revenus de 95 % de la population ont triplé, davantage que le 1 % des plus riches. Il y a eu un tournant avec le néolibéralisme de Margaret Thatcher et de Donald Reagan qui jugeaient les impôts néfastes, en pesant sur l’économie : moins d’impôt pour les entreprises et pour les plus fortunés allait doper l’économie et ainsi créer de nouveaux emplois bénéficiant aux moins nantis. Mais une étude publiée en 2020 sur la croissance économique de 18 pays industrialisés au cours des 50 dernières années conclut que les politiques néolibérales n’ont eu aucune incidence significative sur la croissance ; seule la répartition de la richesse a changé au profit des plus riches. Le seul effet durable du néolibéralisme est l’augmentation des inégalités.
Faut-il revenir à l’État-providence de l’après-guerre ? Un impôt de 2 % sur les grandes fortunes (qui s’appliquerait au-delà d’1 milliard de patrimoine) concernerait moins de 3000 personnes dans le monde et rapporterait 250 milliards d’euros, selon une étude de 2024. Cette somme pourrait doubler si les multinationales étaient elles-mêmes taxées sur leur profit de la même manière que les entreprises nationales. Seules des instances supranationales fortes pourraient assécher leurs paradis fiscaux.
Sur le plan local, une possibilité pour changer le système est d’avoir des sociétés aux actifs liés : les profits ne sont pas reversés à chaque actionnaire, ils restent au sein de l’entreprise qui peut alors réaliser de nouveaux investissements et créer de nouveaux emplois pérennes. Ce système n’est pas une utopie : le Danemark a des milliers d’entreprises de ce type tout à fait compétitives, rentables sans instrumentaliser leur capital humain et avec une meilleure cohésion sociale : tous travaillent pour la finalité de l’entreprise sans enrichir des actionnaires, sans devoir maximiser les gains de ces profiteurs externes.
Plusieurs études menées dans les pays scandinaves qui sont depuis longtemps en tête des pays les plus égalitaires prouvent que, dans les sociétés avec une forte égalité, les personnes fortunées aussi sont plus heureuses. Répartir équitablement la richesse, c’est donc plus de bonheur pour tous !
Une personne sur 10 sur cette terre vit avec moins de 2,15 dollars par jour (= le seuil de pauvreté extrême, selon les catégories du Fonds Monétaire International).
« Le chômage et la grande pauvreté sont devenus un état permanent qui touche plusieurs générations, et non plus un accident de la vie. Neuf millions de gens survivent sous le seuil de pauvreté en France » (Alexandre Jardin, Révoltons-nous).
Les hémisphères Nord et Sud sont distingués par l’équateur. Les hémisphères Ouest et Est sont distingués par l’antiméridien 180° dit de Greenwich. Un seul pays se trouve présent dans les quatre hémisphères, étant à cheval sur l’équateur et aussi sur l’antiméridien 180°.
Ce pays est pluriel : les Kiribati sont un État archipélagique de l’océan Pacifique ; seulement 811 km2 de terres émergées (selon ce critère, c’est l’un des plus petits pays du monde) mais 32 atolls + 1 île volcanique tellement dispersés que ce pays a la taille de toute l’Union européenne (3 550 000 km2), à la fois en Polynésie et en Micronésie, sur 3 fuseaux horaires.
Au deuxième millénaire, les Kiribati étaient à cheval sur deux jours : il était dimanche à l’ouest quand il était déjà lundi à l’est. Juste avant l’an 2000, on a unifié la République. Ainsi les Kiribati furent les premiers à entrer dans l’an 2000 puis, l’année suivante, dans le nouveau siècle et le nouveau millénaire. Certains qui auraient du être les derniers à quitter le deuxième millénaire devinrent sur le fil des premiers à le quitter !
Le soleil surfant sur les vagues dans leur drapeau est digne de Janus, dont le double visage regarde à la fois le passé et l’avenir.
Hélas, au rythme où va la montée des eaux, les Kiribati (au centre de la croix) font partie des terres émergées en voie de disparition. Leur Passion sera-t-elle suivie par une Résurrection ? Suite au prochain numéro…
« L’histoire n’est pas finie. Les sociétés présentes, divisées entre les convictions spontanées faute desquelles elles se dissoudraient et la connaissance objective d’elles-mêmes, inséparable de leur nature propre, hésitent à se définir par un but ou par un idéal. Elles interrogent l’avenir et en attendent une réponse. Mais l’avenir ne nous répond pas, ou plutôt il nous renvoie, sous une autre forme, les questions que nous lui avons posées » (Raymond Aron, Les désillusions du progrès).
« Notre vie se perd en détails… Simplifiez, simplifiez » (Henry David Thoreau).
« La Terre fournit suffisamment pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas la cupidité de chaque homme » (Gandhi).
Les pôles géographiques sont fixes mais les pôles magnétiques sont à la dérive, en raison des mouvements constants du noyau terrestre, composé en grande partie de fer et de nickel liquides.
Ci-joint une carte montrant la position du pôle Nord magnétique sur 400 ans. Il se déplace du Canada vers la Sibérie.
Sais-tu que son changement de position s’accélère ? à raison de plusieurs dizaines de kilomètres par an ! Ses élans à en perdre le nord affecte les animaux migrateurs, les boussoles, les GPS et tout autre système de navigation, … même l’exploration spatiale.
En matière d’eau sur terre, nous avons l’impression d’une abondance car l’eau couvre plus de deux tiers de la surface de la planète bleue.
ET POURTANT, « à l’échelle cosmique, l’eau liquide est plus rare que l’or… » (Hubert Reeves): les océans sont peu profonds ET surtout la réserve d’eau douce est limitée. L’essentiel de l’eau est salée (96,3 %) ; le reste = 3,4 % d’eau douce stockée essentiellement dans les glaciers et calottes polaires et 0,3 % d’eau potable.
L’image ci-jointe a le mérite de rendre visible cette rareté, en regroupant toute l’eau en un même endroit : une boule d’eau dont le rayon serait environ de 700 kms (moins de la moitié du rayon de la lune). Image créée par Jack Cook et Adam Nieman de l’Institut océanographique Woods Hole.
Vivent les cartes terrestres pour leur utilité. ET attention à leurs énormes biais, dont les 3 principaux sont : 1. l’eurocentrisme qui induit que l’Europe est le centre ; 2. l’orientation avec le nord en haut qui induit que les pays du nord sont « au-dessus » ; 3. les déformations liées à la projection de la sphère terrestre sur une surface plane : les régions proches des pôles comme le Groenland sont très surdimensionnées, les régions proches de l’équateur sont toutes sousdimensionnées.
Bravo au belge Mercator pour son génie, tout en ayant vive conscience de nos biais européens !… La meilleure manière de les traiter est de consulter diverses représentations cartographiques à partir desquelles nous arriverons à une vision plus équilibrée et complète du monde. Pour voir une carte qui met le sud en haut et l’Australie au centre : https://etiennechome.site/conventions-quon-vend-sion/. Amazing!
Photo prise de l’espace : le Détroit de Gibraltar (Maroc à gauche, Espagne à droite).
Toute l’Afrique remonte vers le nord, au rythme de 2 cms par an. Sa collision avec l’Europe déjà commencée est la plus perceptible à Gibraltar : 600 victimes à Al-Hoceima lors du dernier tremblement de terre, le 24/2/2004.
Le Détroit de Gibraltar se referme peu à peu et, dans 50 millions d’années, la Méditerranée aura quasi disparu… L’Afrique et l’Europe ne formeront plus qu’un seul continent.