Se rencontrer, nouer la relation = faire tomber les haies ?

« Il n’y a rien de plus rare, ni de plus vivant, ni de plus important au monde que d’essayer de rencontrer quelqu’un. L’autre est un miroir. Il y a très peu d’événements fondateurs dans une existence. Quatre ou cinq. Tout ce qui mérite le nom d’événement est sans doute de l’ordre de la rencontre. Le coup porté par une émotion, le bouleversement induit par une beauté ou une épreuve, font que l’on se rencontre soi-même tout en découvrant autre chose de soi. La rencontre est le but et le sens d’une vie humaine. Elle permet qu’on ne la traverse pas en somnambule » (Christian Bobin).

2 phrases aux 12 mêmes syllabes dans un sens différent

J’aime jongler, au sens propre comme au figuré… 

Qui joue avec moi aux 2 phrases qui ont les 12 mêmes syllabes  dans un sens différent ?…  Exemple :

— Je m’entête ! Vous ? Je pars sur le chemin des crètes…
— Jeux mentent, êtes-vous sûrs ? Le parchemin, je décrète!…

J’aime les mots craquant comme la coque d’une noix : ils s’ouvrent sur l’explosion des sens / d’essence, la profusion des saveurs, des chevauchées de l’imagination à brides abâts-tuent, saouleries du mental débordé et étourderies de la volonté toute surprise…

Ét-tiennent Chauds-mets

La lunatique poète

« Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse
Ainsi qu’une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d’une main distraite et légère caresse,
Avant de s’endormir, le contour de ses seins.

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pamoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l’azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d’opale,
Et la met dans son cœur loin des yeux du soleil »
(Charles Baudelaire, Tristesses de la lune, dans Les fleurs du mal, 1857).

« Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.

Tout en chantant sur le mode mineur
L’amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n’ont pas l’air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,

Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d’extase les jets d’eau,
Les grands jets d’eau sveltes parmi les marbres »
(Paul Verlaine, Clair de lune, dans Les fêtes galantes, 1869).

« Lunarien : habitant de la lune, à distinguer du lunatique qui est habité par la lune » (Ambrose Bierce, Le dictionnaire du diable, 1911).

L’urine, cette mine d’or qui s’ignore

Nos excréments regorgent de nutriments essentiels à la production de notre alimentation. Plutôt que de les faire passer à la trappe, autant les recycler. Tous les jours, de l’or se perd au fond de nos cuvettes. À grands coup d’eau, nous chassons ces excréments que l’on ne saurait voir. Pourtant, notre corps est une petite usine d’extraction de richesses. Nos déjections contiennent potassium, calcium, magnésium, fer, oligo-éléments, mais surtout deux nutriments dont les plantes ont besoin pour pousser : l’azote et le phosphore. Ce dernier se fait rare dans la nature. Alors pourquoi ne pas rendre aux sols ce qu’on leur a pris, pour qu’ils nous nourrissent à long terme ? « Nous ingérons et rejetons 4,5 kg d’azote et 500 gr. de phosphore par personne et par an » (Fabien Esculier, programme OCAPI). La majeure partie est contenue dans l’urine, ce qui en fait une meilleure source d’engrais que la matière fécale. Comme l’urine est très peu facteur de maladies, il est bon de séparer à la source urine et matière fécale et de faire reposer le liquide car lors du stockage, le pH élevé et l’ammoniaque détruisent les molécules indésirables.

Tiré de l’article de Margaux Lacroux, L’urine, cette mine d’or qui s’ignore, Libé, 17 novembre 2018. Lire Renaud De Looze, L’urine, de l’or liquide au jardin. Guide pratique pour produire ses fruits et légumes en utilisant les urines et composts locaux.

Respirons à plein poumons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rejoignons notre unisson

Il paraît que respirer par le nez, c’est comme manger bio et respirer par la bouche, c’est comme manger fast-food ! Savez-vous que notre respiration agit comme une télécommande sur le cerveau et le système nerveux ? Notre respiration ne dispose pas que du mode automatique, nous pouvons ralentir notre rythme cardiaque, accompagner en conscience notre frein vagal, réguler notre système nerveux pourtant autonome (cf. les exercices proposés par Deborah Dana, disciple de Steve Porges). Ces pratiques très concrètes ne s’opposent pas à une méditation spirituelle ; au contraire, elles l’enracinent dans le corps, elles la relient à notre biologie, elles contribuent à une paix intérieure authentique.

« Comme une nouvelle vague, qui nous conduit vers le ciel,
Souffle Esprit de Dieu.
Comme une force nouvelle, qui nous conduit d’âge en âge.
Souffle Esprit de Dieu
Sur cette assemblée réunie en prière,
Souffle Esprit de Dieu
Répands ton onction et répands ta lumière.
Chantons Saint-Esprit »
(chant de Franck Mulaja , Yawhe tobelemi).

« L’unisson de deux vies, cadençant leurs pulsations sur le même rythme, confondant leurs souffles en un souffle, et entrant dans le même cercle magique, par l’identification des magnétismes, des températures et des volontés, crée inévitablement un état nouveau pour les deux êtres, l’état d’équilibre, d’harmonie et de santé, évidemment voulu par la nature, qui a fait l’homme et la femme l’un pour l’autre et ne les a voulus séparés que pendant la période de formation de chacun d’eux » (Henri-Frédéric Amiel, Journal intime, 12/10/1864).

Ours mal léché ou copieusement léché

« Ours mal léché » = « homme rustre, de type ours solitaire », expression qui apparaît au XVIIIe siècle de la conviction qu’un bébé mammifère qui nait n’est pas encore complètement formé, tant que sa mère ne l’a pas copieusement léché pour parachever sa sortie utérine et son atterrissage sur terre.

Invariant verrouillé par le plaisir biologique de survie

« Chez les reptiles, la progéniture sortant de l’œuf est livrée à elle-même pour survivre. Les mammifères, eux, sont devenus capables d’un attachement parents-enfants, qui permet une plus grande protection des petits. Dans l’évolution des espèces, cela représente un grand progrès qui comprend, néanmoins, un prix à payer : chez les humains, le tout-petit reçoit l’amour de ses parents, sans aucun recul, il en reçoit le meilleur comme les côtés tordus. Pour obtenir la protection de ses parents et les soins indispensables à sa survie, il répond à leurs attentes inconscientes sur lui, il est formaté par les programmes parentaux, y compris leurs bugs et virus, tout comme eux aussi, avant lui, petits, ses parents avaient été conditionnés, au gré de leur propre histoire blessée.

La vie est bien faite : là même où l’enfant sacrifie son développement spontané sur l’autel du bonheur de ses parents, il éprouve une intense jouissance, celle de créer les conditions de sa survie ! Ce « plaisir biologique de survie » est engrammé au plus profond de son être, il va le réactiver comme la solution en cas de danger ou de problème. Il va le répéter tout au long de son existence, à moins de modifier le mode automatique et inconscient de son programme invariant. 

La vie est, une deuxième fois, bien faite : parvenu à l’âge adulte, l’homme est capable de prendre conscience que ses conditionnements d’enfance, adéquats à l’époque, ne le sont plus aujourd’hui. Il peut ainsi les lâcher. Adulte, il ne dépend plus de ses parents, il a les ressources de se libérer et de devenir qui il est, en propre. Tel est le chemin de libération auquel la vie bien faite nous convie tous » (Étienne Chomé).

J’exprime là ce que j’ai compris d’un point de théorie dans la formation du Dr Jean Lerminiaux. Voici un exemple donné par ce neuropsychiatre belge : « Des parents ressentent inconsciemment qu’être de bons parents consiste à s’occuper de leur enfant sans compter. Ils ont eux-mêmes été élevés de la sorte. Par suite, leur rejeton ressent qu’il a intérêt à tout mettre en œuvre pour qu’ils puissent beaucoup s’occuper de lui. Il constate que c’est le cas dès qu’il tombe malade. Il perçoit comment pouvoir intéresser ses parents : se montrer chétif et en mauvaise santé devient sa manière de ne pas être abandonné et d’assurer sa survie. Il continuera à agir de la sorte pour maintenir l’intérêt de ses parents. Ce faisant, devant être malade, il fait l’énorme sacrifice de sa bonne santé » (Syllabus de la formation à la psychothérapie de la libération du ressenti par le dialogue tonico-émotionnel, p. 172).

Accepter nos différences

« Lorsqu’un homme et une femme apprennent à se respecter mutuellement et à accepter leurs différences, alors leur amour peut atteindre sa plénitude » (John Gray, de plein gré).

« Je ne suis pas parfait, tu n’es pas parfait et c’est parfait (Virginia Satir dans tous les sens).

« Prendre les hommes comme ils sont » (Plaute, qui ne plote ni ne pelote).