Charles Pépin, La rencontre. Une philosophie, Ed. Allary, 2021 :
« L’amour ne doit pas être cette maison dans laquelle nos différences disparaissent, mais bien plutôt ce temple où elles ont droit de cité, où elles sont honorées, explorées, aimées » (p. 41).
« Pour progresser, il faut rencontrer un autre que soi » (p. 57).
« Sans aller vers ce qui n’est pas soi, impossible de savoir qui on est. Sans rencontrer l’autre, impossible de se rencontrer » (p. 58).
« Souvent, nous avons du mal à passer de la logique du coup de foudre à celle de l’amour mature. Aimer, ce n’est pas prétendre que la vie corresponde à notre imagination ; c’est choisir, en pleine liberté, de prendre la responsabilité de la vie comme elle s’offre » (François, 1/12/2021).
Vivre d’Amour, c’est donner sans mesure sans réclamer de salaire ici-bas, Ah! sans compter, je donne étant bien sûre que lorsqu’on aime, on ne calcule pas. Au Cœur Divin, débordant de tendresse, j’ai tout donné, légèrement je cours. Je n’ai plus rien que ma seule richesse.
Vivre d’Amour, c’est bannir toute crainte, tout souvenir des fautes du passé. De mes péchés, je ne vois nulle empreinte. En un instant, l’amour a tout brûlé, flamme divine, ô très douce fournaise ! En ton foyer, je fixe mon séjour. C’est en tes feux que je chante à mon aise
Vivre d’Amour, c’est garder en soi-même un grand trésor en un vase mortel. Mon Bien-Aimé, ma faiblesse est extrême. Ah, je suis loin d’être un ange du ciel ! Mais si je tombe à chaque heure qui passe, me relevant, tu viens à mon secours. À chaque instant tu me donnes ta grâce.
Vivre d’Amour, c’est naviguer sans cesse, semant la paix, la joie dans tous les cœurs. Pilote Aimé, la charité me presse car je te vois dans les âmes, mes sœurs. La charité, voilà ma seule étoile. À sa clarté, je vogue sans détour. J’ai ma devise écrite sur ma voile.
Vivre d’Amour, quelle étrange folie ! me dit le monde. Ah! cessez de chanter, ne perdez pas vos parfums, votre vie. Utilement, sachez les employer ! À des amants, il faut la solitude. Un cœur à cœur qui dure nuit et jour, ton seul regard fait ma béatitude.
Mourir d’Amour, voilà mon espérance. Quand je verrai se briser mes liens, mon Dieu sera ma grande récompense. Je ne veux point posséder d’autres biens. De son Amour, je veux être embrasée. Je veux le voir, m’unir à lui toujours, voilà mon Ciel, voilà ma destinée.
Dans la série très à la mode des vertus de l’instant présent :
« Faites-en l’annonce aux peuples : voici que Dieu vient, notre Sauveur » (Vêpres de l’Avent), commenté ainsi par Benoît XVI : « La liturgie n’utilise pas le passé – Dieu est venu –, ni le futur – Dieu viendra –, mais le présent : « Dieu vient ». L’Avent retentit comme un appel salutaire dans la succession des jours, des semaines, des mois : réveille-toi ! rappelle-toi que Dieu vient ! pas hier, pas demain, mais aujourd’hui, maintenant ! » (le 2/12/2006, en la Basilique Vaticane).
« S’il vit, alors il pourra être présent dans ta vie, à chaque moment, pour la remplir de lumière. Il n’y aura ainsi plus jamais de solitude ni d’abandon. Même si tous s’en vont, lui sera là, comme il l’a promis : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Il remplit tout de sa présence invisible, où que tu ailles il t’attendra. Car il n’est pas seulement venu, mais il vient et continuera à venir chaque jour pour t’inviter à marcher vers un horizon toujours nouveau » (Pape François, Christus vivit, exhortation apostolique, § 125).
Comment traverser la douloureuse épreuve de se sentir ‘petit poussin blond rejeté au milieu de canards noirs’, d’être souvent décalé, parfois carrément inadapté, handicapé social, avec les différentes étiquettes qu’on me colle dessus : HP, hyper sensible, autiste, asperger ?
J’ai appris à prendre dans les bras chaque blessé en moi, à le recevoir tel qu’il est, à lui offrir la douceur bienveillante dont je dispose alors. Dans mes bras affectueux, plusieurs petits ont pu ainsi pleurer tout leur saoul, en se sentant acceptés dans leurs différences…
Et puis, tout à coup, le surgissement je ne sais pas d’où ni comment d’un flot d’amour, gratuit, qui pénètre chaque cellule de mon corps… C’est comme une vague – marée montante – qui finit de s’étaler sur le sable de la mer du Nord, qu’attendent, assoiffés, tous les vivants tapis sous la plage, suivie d’une détente : relâchement et à la fois expansion, respiration et connexion à la Vie qui se remet à couler partout en moi, et me voilà à la voir couler partout autour de moi… Tout mon être fait l’expérience d’être oxygéné par ce Souffle régénérant. « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va » (Jn 3,8).
« La musique est une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie » (Ludwig Van Beethoven).
« Écouter de grandes et belles harmonies, c’est comme un bain de l’esprit : cela purifie de toute souillure, de tout ce qui est mauvais, mesquin ; cela élève l’homme et le met en accord avec les plus nobles pensées dont il soit capable, et alors il sent clairement tout ce qu’il vaut, ou plutôt tout ce qu’il pourrait valoir » (Arthur Schopenhauer).
« La musique a cet avantage que chacun l’interprète à sa façon ; chacun peut s’imaginer qu’elle lui raconte sa propre histoire » (Victor Cherbuliez).
« Nous entrons dans une ville comme on pénètre dans une musique : par la vibration, avant la mélodie. Il faut pouvoir explorer ses tissus, ses ourlets, ses laines, ses fibres, avant de prétendre s’en vêtir. On n’habite pas une ville avant d’en être habité, pas avant que l’odeur de ses murs ne vienne sous les ongles, pas avant que ses ombres, la nuit découpée, ne contiennent l’allongement de nos pas, nos instants de fuite, pas avant que son bord de route ou de mer ne soit le jeu de fermer les yeux, imprudemment, pour traverser une avenue, un coin de vague. La ville commence en nous comme une chanson, un peu sourde, l’aigu des coquillages sous les pieds, l’âpreté de l’asphalte. Mais ensuite, même si le couplet manque encore, la mer vient, au large puis plus près, sans aucun bruit de clé et nous submerge par cette vibration. Ainsi, pour dire vrai, sans connaître la langue d’ici sinon sur ma peau, il semblerait bien que déjà, je fredonne Ostende » (le poète belge Carl Norac, qui aime faire des photographies verbales, ici inspiré par la ville côtière d’Ostende, où il a choisi de vivre).
Je me suis tu et vous êtes venue À pas menus, comme toujours Vous faisiez semblant de n’être point là Et pourtant, c’est vous, je vous ai reconnue, Qui habitiez en moi Vous êtes venue comme un agneau Sans cri, sans écart et sans voix Comme ce je-ne-sais-quoi qui fait que c’est vous Ces pas sur le sable, sur le gravier Sur les dalles des salles voûtées Vous êtes venue comme une grande dame Quand je ne songeais plus à vous Quand ma mémoire, comme un aéroplane Planait sur d’autres pays Sur d’autres lits de fleuves asséchés De déserts où les chameaux vont ventre à terre J’avais même désespéré de vous revoir un jour jamais Pourtant, je reconnais ce pas sur le pas de ma porte Et ce je-ne-sais-quoi qui porte l’espérance si forte Et j’ai tiré mon grand chapeau Et dans mon cœur j’ai fait la révérence Et, vous ne l’avez pas vu, j’ai tressailli de bonheur Tout au fond, sans le savoir Sans savoir pour qui ni en quel honneur Vous êtes venue comme la bise qui passe sous la porte Et pénètre dans la maison de l’hiver Près du feu de bois, vous vous êtes réchauffée Et j’ai reconnu cette voix et cet éclair dans vos yeux Et ce je-ne-sais-quoi qui fait que c’est vous Le vent, avec la mer Avec tous les vents d’hiver Tous se sont tus Et vous êtes venue À pas menus, comme toujours Vous faisiez semblant de n’être point là Et pourtant, c’est vous, je vous ai reconnue, Qui habitiez en moi Julos Beaucarne