L’amour divinise

« Tout l’univers obéit à l’Amour.
Belle Psyché, soumettez-lui votre âme.
Les autres dieux à ce dieu font la cour.
Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme.
Des jeunes cœurs, c’est le suprême bien.
Aimez, aimez ; tout le reste n’est rien.

Sans cet amour, tant d’objets ravissants,
Lambris dorés, bois, jardins et fontaines,
N’ont point d’appas qui ne soient languissants.
Et leurs plaisirs sont moins doux que ses peines.
Des jeunes cœurs, c’est le suprême bien.
Aimez, aimez ; tout le reste n’est rien »
(Jean de La Fontaine, Les Amours de Psyché et de Cupidon, 1669).

Crime d’honneur => Déshonneur du crime

Sordide fait divers d’été,
c’est à Bruxelles qu’il a été :
En août 2012, l’épouse Singh disparaît.
Son corps ne sera jamais retrouvé.
Juin 2021 : Le procès de son mari, Kewal Singh,
aboutit à sa condamnation : 25 ans de prison
pour « un crime d’honneur ». Il convient de requalifier cette expression :
« crime dit d’honneur » (Conseil de l’Europe)
et  « crime au nom de l’honneur » (ONU)
car il n’y a pas pire ‘déshonneur’ que de commettre un crime.

« Ma mère est morte deux fois »
(Elif Shafak, Crime d’honneur :
un exil loin des rives de l’Euphrate
croyant aller vers des miracles
et se mourant en mirages). 

Aiguilleur du ciel

Comme un avion sans aile
J’ai chanté toute la nuit
J’ai chanté pour celle
Qui m’a pas cru toute la nuit
Et même, même si j’peux pas m’envoler
Oui, j’irai jusqu’au bout
Oh oui, je veux jouer
Même sans les atouts
Tu fais semblant
De r’garder ailleurs
Tu dis même que j’te fais peur
Pourtant tu sais j’tiens plus d’bout
Aussi crevé qu’un danseur
Oh , il fait lourd
Et grande, grande nuit blanche
Et grande grande nuit d’orage
Le tonnerre gronde
Mais y’a pas d’éclair
Écoute, écoutez la voix du vent
Qui glisse, glisse sous la porte
Écoute on va changer de lit, changer d’amour
Changer de vie, changer de jour
Ho ho
Et même, même si tu fais plus rien
Tu vois moi j’aboierai encore
Mais tu t’endors sous mon piano
Quand je joue faux
Oh libellule
Et toi, t’as les ailes fragiles
Moi, moi j’ai la carlingue froissée
Mais j’ai chanté tout’ la nuit
(Charles Élie Couture chantant ‘Comme un avion sans aile’, 1981 :
https://www.youtube.com/watch?v=068G1r0hP28).

Prosopopées, telles mes poupées attroupées par épopée 

La prosopopée est la figure de style qui consiste à faire parler un mort, un animal, une chose personnifiée, une abstraction.

Exemple de Charles Baudelaire :
« Je suis la pipe d’un auteur.
On voit, à contempler ma mine,
D’Abyssinienne ou de Cafrine,
Que mon maître est un grand fumeur. »

Exemple d’Alfred de Vigny pour la maison du berger :
« Elle me dit : Je suis l’impassible théâtre
Que ne peut remuer le pied de ses acteurs.
Mes marches d’émeraude et mes parvis d’albâtre,
Mes colonnes de marbre ont les dieux pour sculpteurs.
Je n’entends ni vos cris ni vos soupirs, à peine.
Je sens passer sur moi la comédie humaine
Qui cherche en vain au ciel ses muets spectateurs.

Je roule avec dédain, sans voir et sans entendre,
À côté des fourmis, les populations.
Je ne distingue pas leur terrier de leur cendre.
J’ignore en les portant les noms des nations.
On me dit une mère et je suis une tombe.
Mon hiver prend vos morts comme son hécatombe,
Mon printemps ne sent pas vos adorations.

Avant vous, j’étais belle et toujours parfumée.
J’abandonnais au vent mes cheveux tout entiers.
Je suivais dans les cieux ma route accoutumée,
Sur l’axe harmonieux des divins balanciers.
Après vous, traversant l’espace où tout s’élance,
J’irai seule et sereine, en un chaste silence.
Je fendrai l’air du front et de mes seins altiers »
(Les Destinées, III).

Lambada-air au lampadaire

Ah ! la lambada, ce méga tube brésilien de 1989 :


https://www.youtube.com/watch?v=iyLdoQGBchQ
dont voici les paroles traduites en français :
 
« En pleurant, il se souviendra de l’ amour
duquel il n’ a pas su s’ occuper un jour  (bis)
 
Le souvenir ira avec lui où qu’il aille.
Le souvenir ira avec moi
où que j’aille pour toujours
 
Danseront le soleil et la mer
et je garderai dans le regard
que l’ amour fait perdre les rencontres.
La lambada sera souvenir de cet amour
qui, pour un jour, un instant, a été roi.
 
Chanson de rire et de douleur, mélodie d’ amour,
un moment qui reste dans l’ air ».