Je vibre aux cadences tcha tcha tcha

« J’en pince pour la rhino,
je joue du rock en do.
J’la vois et je m’embrase,
je joue aussi du jazz.
Si ça ne suffit pas,
je chant’rai tcha-tcha-tcha,
j’apprendrai le tango,
la valse et la polka.
C’est vrai qu’elle est exquise,
elle me branche comme une prise.
Il suffit qu’elle s’amène
et mon coeur se déchaîne ! »

(Hubert Ben Kemoun, La rhino est une féroce, p. 14).

Balance le meurtre de tant de porcs-d’hamsters-d’âmes

« Si les cochons avaient des ailes,
quelles montgolfières sensationnelles,
leur queue servant de gouvernail !
Tout est bon dans cochon ! Poitrail,
laissez-le retourner la terre,
il fécondera la jachère.
Bon sur terre, mer, air : quelle lumière ! »
(É tienne Chauds mets, Balance le meurtre de tant de porcs-d’hamsters-d’âmes).

Le bourru cache le sensible

80 ans : tonnerre de Brest,
bon anniversaire, Capitaine Haddock,
aussi irascible que généreux !

Être un olibrius bourré
et un zigomar bourru,
ça sert à quoi ? Sinon à protéger le fond de sa bouteille hyper sensible et au cœur tendre… Circulez, Bachi-bouzouk des Carpathes, cons-centrés de moules à gaufres, Zouaves interplanétaires, espèces de loup-garou à la graisse de renoncule de mille sabords, bayadères de carnaval, bandes de canaques, d’ectoplasmes, de zapotèques de tonnerre de Brest, sans oublier les bougres de zouaves d’anthropopithèques, d’amiral de bateau-lavoir et de crème d’emplâtre à la graisse de hérisson…

Folies de la più-belle des poubelles

« À votre bon cœur, Messieurs, Mesdames.
Si je fais la quête auprès de vous,
ce n’est pas pour des pièces de monnaie,
c’est pour que vous déposiez au creux de ma main
tous les petits grains de folie qui ne vous servent à rien.
Vous, vous les jetez, moi, j’en fais des colliers
que je porte autour de mon cou depuis des années.
Voyez, je ne suis pas fou,
je suis simplement le gardien de la folie qui est en vous.
Et si un jour lassés d’être trop intelligents,
vous avez besoin d’un petit grain de folie,
venez me voir et ce petit grain que vous m’avez donné,
je vous le rendrai.
À votre bon cœur, Messieurs, Mesdames »
                                       (Roland Magdane).

Mer mère cauche.mar amer

« Le requin est placé en opposition avec le dauphin. Ce dernier assumant le rôle de sauveur, de guide sur le chemin du retour à la vie, celui du requin ne peut être que la représentation de la mort ou de la menace de mort. Le squale imaginaire proclame la fatalité implacable qui frappe à l’heure de son choix. Comme le crocodile, il est avant tout la dent imparable du destin qui mutile ou tue sans état d’âme et sans culpabilité parce que c ‘est sa fonction naturelle.
Le requin a aussi l’aptitude à représenter la mère-terrible. « Les dents de la mer », l’inconscient collectif se charge d’ une traduction simultanée et notre profondeur entend « les dents de la mère » » (Georges Romey, Encyclopédie de la symbolique des rêves).

« L’homonymie mer/mère joue son double rôle ambigu de mer dangereuse et de mère calmante. De plus, Robbe-Grillet lui-même souligne « l’étymologie du mot cauchemar, dont la racine mare désigne la mer en latin, mais en néerlandais les fantômes nocturnes » (Roger-Michel Allemand, Christian Milat, Alain Robbe-Grillet : balises pour le XXIe siècle, p. 189).