La cabane des péêcheurs

Je prêche contre la pêche
pour avoir meilleure pêche !
Prendre son pied en arrachant la bouche d’un poisson,
se faire du bien en faisant du mal, n’est-ce pas poison ?
Plus largement, mes vœux de bon éveil à tout pécheur,
qui se coupe de la Vie en prenant pour bien
un mal qui ne lui fait pas de bien,
qui se trompe de cible,
telle une âme trop sensible.
T’es lune, ah mes trop sens-cibles…

« Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,
Tu sillonnes gayement l’immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins,

Celui dont les pensées, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes ! »
(Charles Baudelaire, Élévation).

Notre vandameuse nationale

De retour d’un bon temps dans la neige abondante de Laponie, je ne puis m’empêcher de mixer mes références dans l’image ci-dessous.

Merci à toi, cher génial con.patriote, notre gloire nationale qui a percé le canal des USA… Cher Jean-Claude Van Damme, merci pour tes services rendus dignes de Moïse, séparant les eaux de notre magnifique fleuve, La Meuse. En ce début 2023, osons sortir des chemins battus et ouvrons des chemins neufs au milieu de nos travées entravées…

2022, je te laisse

« 2022, je te laisse. Gratitude pour toi. J’ai compris la puissance de la douceur, j’ai accepté le centre et les alentours, je me suis allongée sur le sol,
rendue à l’humilité. J’ai fait la route jusqu’à moi, un chemin passionnant…
Dans mon ventre, ça s’agite. Les projets poussent, la tête est vers le bas.
Que 2023 les enfantent. Je me réjouis déjà.
Merci de me lire. Mes mots se régalent d’être dans vos bras » (Isabelle Schmidt). Merci, Isabelle, pour tes mots qui pétillent dans mon coeur chaque jour.

Les escarres go dans la paresse

« La paresse est le mouvement naturel du corps qui se tend et se détend avec un soupir extatique en s’allongeant sous la couette, la respiration qui vivifie le créateur. Elle court toutes les saisons, souterraine chaleur d’une hibernation où se fomente avec nonchalance la création du printemps » (Raoul Vaneigem, L’Ère des créateurs).

« La paresse est une nécessité que je ressens périodiquement, une cure que je fais parce que j’en ai besoin, comme les loirs ont besoin de dormir en hiver afin d’être d’attaque au printemps » (Jean Dutourd, Henri ou l’Éducation nationale).

Argentine – France !

« Rien ne finit jamais comme on voit dans les livres,
une mort, un bonheur après quoi tout est dit.
Le paladin, jamais la belle ne délivre,
Et du dernier baiser renaît la tragédie.

Et le monde est pareil à l’antique forêt
Cette tapisserie à verdures banales
Où dorment la licorne et le chardonneret

Rien n’y palpite plus des vieilles saturnales
Ni des rondes de lune où les lutins dansaient
Inutile aujourd’hui de lire le journal

Vous n’y trouverez pas les mystères français
La fée a du s’enfuir du fond de la fontaine
Et la fleur se fana qui chut de son corset

Les velours ont cédé le pas aux tiretaines
Le vin de violette est pour d’autres grisant
Les rêves de chez nous sont mis en quarantaine

Mais le bel autrefois habite le présent
Le chèvrefeuille naît du cœur des sépultures
Et l’herbe se souvient au soir des vers luisants

Ma mémoire est un chant sans appogiatures
Un manège qui tourne avec ses chevaliers
Et le refrain qu’il moud vient du cycle d’Arthur

Les pétales du temps tombent sur les halliers
D’où soudain de ses bois écartant les ramures
Sort le cerf que César orna de son collier

L’hermine s’y promène où la source murmure
Et s’arrête écoutant des reines chuchoter
Aux genoux des géants que leurs grands yeux émurent

Chênes verts souvenirs des belles enchantées
Brocéliande abri célèbre des bouvreuils
C’est toi forêt plus belle qu’est ombre en été

Brocéliande brune et blonde entre nos bras
Brocéliande bleue où brille le nom celte
Et tracent les sorciers leurs abracadabras

Brocéliande ouvre tes branches et descelle
Tes ténèbres voici dans leurs peaux de mouton
Ceux qui viennent prier pour que les eaux ruissellent

Chacun d’eux à l’appel de France répondant,
chacun d’eux a l’accent qu’il faut au sacrifice.
La gloire n’eut jamais autant de prétendants »
(Louis Aragon, Brocéliande).

Un participant est renversé par une jeune vache après l'« encierro » (course de taureaux) des fêtes de San Fermin à Pampelune, dans le nord de l'Espagne. Chaque année, des milliers de personnes assistent à la semaine des fêtes et à ses célèbres « encierros » : six taureaux sont lâchés à 8 heures du matin chaque jour pour courir de leur corral aux arènes à travers les rues étroites de la vieille ville sur un parcours de 850 mètres, tandis que les coureurs qui les précèdent tentent de rester à proximité des taureaux sans tomber ni se faire encorner.

Ils ne m’ont pas trouvé malin…

« Je suis venu, calme orphelin,
riche de mes seuls yeux tranquilles,
vers les hommes des grandes villes.
Ils ne m’ont pas trouvé malin.

À vingt ans, un trouble nouveau
sous le nom d’amoureuses flammes
m’a fait trouver belles les femmes.
Elles ne m’ont pas trouvé beau.

Bien que sans patrie et sans roi,
et très brave ne l’étant guère,
j’ai voulu mourir à la guerre.
La mort n’a pas voulu de moi.

Suis-je né trop tôt ou trop tard ?
Qu’est-ce que je fais en ce monde ?
Ô vous tous, ma peine est profonde.
Priez pour le pauvre Gaspard ! »

(Paul Verlaine, Gaspard Hauser).

Commentaires post-post :
L’histoire de Kaspar Hauser, selon moi ce prince de famille royale non reconnu, est t-unique… comme chacune des nôtres !
Tout homme est prince.sse = une Histoire sacrée
https://fr.wikipedia.org/wiki/Kaspar_Hauser

À toi, lectrice qui craignait de passer à côté de quelque calembour ou contrepèteries en voyant Xi Ji, le chat et la mouche, je précise : cool, j’y fais une quadruple implicite à travers « Çhat, c’est malin ? ».
J’interroge Xi Ji et la mouche : est-ce vraiment malin d’agir comme tu agis ?
Je m’interroge sur les réflexes de chat, craignant qu’ils soient plus forts que tout (cf. sapins de Noël en danger…).
Et j’interroge tout lecteur à travers tout chat…ha ha…

Coquefredouille. Cornegidouille !

Voici mon 3e post sur l’intérêt de jurer : les jurons ont un effet de catharsis et de décharge émotionnelle.

Coquefredouille = pauvre diable, personne ridicule. Exemple : C’est l’aîné de la famille mais également le coquefredouille. Il possède en âge ce qu’il ne possède pas en intelligence et c’est bien trop souvent que les gens se rient de lui.

Cornegidouille est le juron qu’invente Alfred Jarry dans sa pièce de théâtre Ubu roi (1896), quand il exprime une forte colère ou un grand étonnement.

Elle était si jolie

Elle était si jolie
que je n’osais l’aimer.
Elle était si jolie,
je ne peux l’oublier.
Elle était trop jolie
quand le vent l’emmenait.
Elle fuyait ravie
et le vent me disait…

Elle est bien trop jolie.
Et toi, je te connais.
L’aimer toute une vie,
tu ne pourras jamais.
Oui mais elle est partie.
C’est bête mais c’est vrai.
Elle était si jolie

Je n’oublierai jamais.

Aujourd’hui c’est l’automne.
Et je pleure souvent.
Aujourd’hui, c’est l’automne.
Qu’il est loin le printemps.

Dans le parc où frissonnent
les feuilles au vent mauvais,
sa robe tourbillonne,
puis elle disparaît…
Elle était si jolie
que je n’osais l’aimer.
Elle était si jolie.
Je ne peux l’oublier.
Elle était trop jolie
quand le vent l’emmenait.
Elle était si jolie.

Alain Barrière, à l’Eurovision en 1963, pour la France !