Je trouverai à l’extérieur ce que je vis à l’intérieur

Ce que je trouve figé dans mes relations à l’extérieur correspond à des figements intérieurs. Ce que je critique chez l’autre correspond à ce qui, en moi, n’est pas suffisamment accueilli et baigné dans l’Amour. En la matière, les limites que je trouve à l’extérieur sont en fait l’expression de limites intérieures : mes propres ‘enfer-me-ment’, mes étroitesses, mes croyances limitantes, mes œillères et mes ornières, mes réflexes de repli sur soi. Mes guerres extérieures sont l’écho de l’ego et de ses guerres internes.

Inversement, les possibilités que je vois dans le monde extérieur correspondent aux possibilités de mon monde intérieur, à ma foi en la Vie offerte généreusement. Mes projections sur l’autre cessent quand j’ouvre réellement mon cœur et mon âme à la Vie qui me traverse, quand je la laisse simplement faire son œuvre féconde, telle la pluie sur mes terres. Il n’y a rien à faire, sinon de réapprendre la manière d’être d’un enfant qui babille de joie dès qu’apparaît l’autre au-dessus de son berceau, et qui fait de la rencontre une Visitation, une exultation dans les entrailles.

Je t’aime, Christine, mon amour.

Amas doués amadoués

« La conscience est comme le soleil. Quand elle brille sur les choses, elles sont transformées » (Thich Nath Hanh).

« Or la loi de l’âme est radicale : si je ne suis pas proche de moi, je ne le serai de personne et personne ne pourra, impunément m’approcher ! Car l ‘autre reçoit, aussitôt, et même si je crois l’aimer, le reflet radioactif de ma haine de moi – même. L’amour de soi, qui est le fondement de l’amour est une expérience bouleversante, ontologique et mystique. Il ne s’agit pas de l’amour porté à cette personnalité que j’ai réussi à construire. C’est une grande sympathie que j’éprouve pour elle, tout au plus. Non l’amour s’ancre ailleurs. Il s’ancre, d’abord dans la stupéfaction d’être vivant et étrangement dans l’expérience du corps.

Je vous invite à l’instant à frôler cette qualité. Laissez-vous saisir de la stupeur d’être dans un corps, d’être un corps.

Accordez-vous, un instant, de peser de tout votre poids, sans la moindre esquive, de sentir la densité de la matière qui vous constitue, sa concentration, sa secrète dilatation après chaque inspire. À peine j’entre, entière, dans cette sensation qu’une incroyable qualité de présence m’envahit. Surtout ne me croyez pas. Continuez, seulement, de laisser respirer ce qui respire, de sentir le poids de votre corps, Jusqu’à ce que vous ayez rejoint ce qui vous habite.

Il n’y a que le saisissement qui livre passage à l’essentiel. (…) Cette puissance, infiniment supérieure à l’homme et qui, mystère vertigineux, n’est agissante sur terre qu’à travers l’homme qui l’accueille ou le corps qui l’incarne, cette puissance ou mieux cette présence ineffable et fragile, c’est l’amour qui nous fonde » (Christiane Singer, N’oublie pas les chevaux écumants du passé).

Sauvage est l’âme où résident passion et créativité

« Être pleinement humain, c’est être sauvage.
La sauvagerie, c’est l’étrange attraction et
le murmure de la sagesse.
C’est le doux coup de pouce et la douleur intense.
C’est ta vérité, transmise par tes anciens,
et le courant de vie dans ton sang.
Sauvage est l’âme où résident passion et créativité,
sauvage est le battement de ton cœur.
Sauvage est ce qui est réel.
La sauvagerie est ta maison »
(Victoria Erickson).

J’ai la patate, de la tête aux pieds

En raison de sa forme assez ronde, la « patate » (terme en argot pour la pomme de terre) désigne la tête d’une personne. Avoir la patate, c’est avoir toute sa tête et, par extension, avoir du tonus, du dynamisme, de la vitalité..

Avoir la patate, c’est être en bonne forme.

« Il faut embrasser le pied pour avoir la branche de l’arbre » (Proverbe provençal).

« Oins-moi le pied, je t’oindrai le museau » (Proverbe cévenol).

Faim des mots, fin des maux…

« Chaque jour je prends la route, n’importe quelle route, comme on ouvre un cahier neuf. J’écris un mot, je fais un pas. Au pas suivant j’attrape un autre mot, puis un autre. C’est sans fin une route, comme les mots qui laissent une trace de pas dans la clarté de la page. Si vous écrivez un premier mot, les pas vous emmènent dans un monde où les songes n’ont pas de fin » (René Frégni, Je me souviens de tous vos rêves).

« Je n’ai pas eu le temps d’écrire les premiers mots d’une lettre que je me récitais depuis des jours. Ces mots, on ne les cherche pas, ils éclatent en nous comme des orages » (René Frégni, L’été, p. 65).

Relativiser

« Relativiser, il paraît que cela fait partie d’un processus qui s’appelle vieillir » (Philippe Labro, Manuella).

« L’idéal pour toi, c’est de tout relativiser car ton souffle de vie ne tient qu’à un fil » (Dona Maurice Zannou), 

Mon séjour dans la Région des Grands Lacs s’approche de la fin. Ci-dessous c’est pas faim ?

Est-ce bonne poire ? Bon espoir ?

« Tout le monde est un génie, mais si vous jugez un poisson à sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide » (Matthew Kelly, The Rhythm of Life : Living Every Day with Passion and Purpose, 2004, p. 80).

« Croître, c’est d’abord être défait, par une immensité qui ne cesse de croître. Ô nuit sans objets, tu viens et tu tiens l’immensité derrière toi et tu es tout entière devant elle ; non pas comme un rideau qu’elle pourrait soulever ici et là. Non ! Comme si tu l’avais rattrapée à l’appel de celui qui avait besoin de toi. Comme si tu avais devancé de beaucoup tout ce qui peut encore arriver et que tu n’eusses dans le dos que ta course vers lui, ton chemin éternel, le vol de ton amour » (Rainer Maria Rilke, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge).