La crise joue son rôle utile de sonnette d’alarme, jusqu’à ce que le problème qu’elle indique est bien traité

Est-ce orage / essorage sur la planète bleue, afin de remettre en question nos modes de fonctionnement exagérément coûteux pour cette terre ? De la simplification volontaire à la simplification rendue nécessaire grâce à la crise ? La crise climatique et le confinement sanitaire jouent-ils le rôle utile de la sonnette d’alarme, qui ne cessera de retentir que quand nous aurons effectivement fait les choix qui s’imposent ?

Pour imposer le choix de la 5 G, Macron a cité les Amishs comme on brandit un repoussoir. Et nous, qui citons-nous ? Qui « La Cité » (jeu de mots avec Feu l’excellent journal belge) ? Ne laissons pas Macron agiter l’épouvantail amish sans nous même témoigner des expériences collectives pleines de sagesse, moins extrêmes que les Amishs, qui font le choix de la décroissance et de la sobriété librement consentie, par lucidité sur le sens profond des choses de la vie.

Moi, je peux dans « La Cité » citer les Communautés de l’Arche (fondées par Lanza del Vasto, après qu’il ait été vivre dans l’ashram de Gandhi), les Compagnons de St François, etc. Et vous, de quelles expériences d’écosociété vous témoignez ? 

Merci à chacune de ces expériences collectives qui éclairent et boostent nos propres choix de sobriété, adaptés à notre propre lopin de terre (même en balcon, on peut cultiver un beau jardin!…).

Une spiritualité orientale peut avoir raison, sans que le patrimoine judéochrétien aie tort !

« N’ayant plus l’ambition d’avoir raison, je soulage mes détracteurs de la peine qu’ils prendraient à me donner tort » (Christiane Singer).

À un ami prêtre qui s’inquiétait que je participe aux confusions spirituelles de ce monde, j’ai répondu : 

« J’ai de la joie à l’idée de contribuer à diminuer les quiproquos interculturels et interreligieux, les incompréhensions dues à des langages différents, aussi dues à une méconnaissance des racines chrétiennes, dont le trésor : l’expérience de l’Amour inconditionnel de notre Créateur et réCréateur… Plus je m’enracine dans la Tradition, moins j’ai peur de vivre dans ce monde, d’être en dialogue avec d’autres expériences vibrantes de la Vie.

Certes, ce choix de dialogue comporte des risques, il n’est pas la voie de la facilité et provoque des critiques par les uns et par les autres. D’un côté, quand des personnes qui surfent sur l’air du temps me trouvent trop chrétien, elles me ferment des portes. D’un autre côté, je suis régulièrement critiqué par des Catholiques, qui m’accusent d’une spiritualité trop diluée dans les pratiques ‘du monde’, et d’un langage trop influencé par des catégories syncrétistes New Age..

Quand je dépose cela au pied de la Croix, j’entends souvent : « Si tu savais le don de Dieu », tellement plus large et plus généreux que nos étroitesses !… Depuis 2000 ans, chaque génération de croyants est mise au défi d’intégrer dans la sagesse héritée les trésors contemporains. Pour l’heure, parmi ceux-ci, figure en bonne position, selon moi, l’écoute de son corps, de son cœur, de ses tripes, afin d’accéder plus en vérité à son Self, qui n’est autre que l’âme,dans la Tradition. Ma profonde gratitude au processus IFS et à l’Intensif ‘Qui suis-je ?’ ! »

Si on peut apprendre à haïr, on peut aussi apprendre à aimer

Un jour de décembre
Au cœur des ténèbres
Je suis sorti des cendres
Sans savoir que j’étais nègre
En quelque sorte innocent
Les seins de ma mère, j’y tenais
Mais la vie m’a séparé d’elle
De mon jardin d’Eden
De ma famille d’ébène
De mes sœurs si belles
De mes frères de peine
Tout ça car papa
Ne voulait pas
Marcher aux pas
Alors, il est devenu la proie
Du roi Léopard
On a dû quitter la jungle
Et aller voir autre part
On a traversé la mer
Atterri dans la merde
OK pour dire vrai au début ça allait
La découverte fut chouette, mais l’addition fut salée
Bloquer ici j’ai vu mon père se laisser aller
Passer ses journées à ne faire que râler
Et ma seconde mère nettoyait les chiottes
Pour mon frère et moi, l’école fut le premier choc
Nos premiers profs avaient du mal à prononcer nos noms
Preuve qu’ils auraient du mal à nous trouver normaux
Blessés profondément dès leur premier mot
On a compris qu’on aurait du mal à pénétrer leur monde
Et à fréquenter leurs mômes

Dans tout ce bordel je cherche ma place
Je n’arrive pas à la trouver et ça me tracasse
Au bord de la crise de nerf
J’ai développé une crise de nègre
Quand j’en parle on me dit que j’exagère
Mais dans le fond ça me fait mal et il faut que je la gère
J’arrive pas à l’avaler donc il faut que je la gerbe
Ma crise de nègre

Le silence de nos parents est éloquent
Pour eux depuis longtemps
Le modèle était le Blanc
Donc, pour nous, suivre le modèle était le plan
Finalement on s’est retrouvé sur les mêmes bancs
Portant les mêmes vêtements
Se fréquentant plus souvent
Et pourtant toujours ce sentiment
D’être impotents
De croire que le reste nous trouve si peu important
D’où nous vient ce complexe
Quand on parle de nous tout devient complexe

Suite : aller sur https://www.youtube.com/watch?v=dKBAku_6jOU
Crise de nègre Pitcho,  le 03/01/2012

Désamorcer l’ignorance et la bêtise humaine par la seule puissance du rire

Dans l’intention profonde d’une satyre sur le monde, Louis de Funès a, aux dires de Gérard Oury, la vertu extraordinaire de pouvoir jouer des personnages odieux sans qu’ils soient antipathiques, de leur garder toujours une espèce de côté charmant et gentil. Ainsi, Victor Pivert, cet industriel français arriviste, cynique et autoritaire, déguisé en Rabbi Jacob, qui s’étonne : « Salomon, vous êtes juif ? ». Il y a du génie dans le jeu de Louis de Funès et aussi dans cette toute petite phrase : quatre mots, qui réussissent à désamorcer l’ignorance et la bêtise humaine par la seule puissance du rire… Dans une interview, de Funès reconnaîtra ses vieux restes d’antisémitisme : « jouer Rabbi Jacob m’a décrassé l’âme »

(interviews dans les archives de l’INA, magnifiquement mis en relief par Lucie Cariès dans « La folle aventure de Louis de Funès »).

Quiz…

Où est ton doigt ?
20 possibilités (avec 5 x 2 mains + 5 x 2 pieds) ;
et tous sont différents !

Tu vois les choses différemment que moi ?
À la bonne heure, on ne réalise pas un puzzle avec des pièces identiques.

Plus on essaie de rentrer dans le moule,
plus on ressemble à une tarte…

Crise = danger d’éviter le conflit, en restant sourds et aveugles ou danger de mal gérer & opportunité de bien gérer le conflit

La méthode C-R-I-T-E-R-E, première étape : bien gérer le conflit, plutôt que subir nos conflits mal gérés ou évités

Le mot chinois « crise » conjugue les mots « wei » (danger) et « ji » (opportunité de changement), pour signifier un point de basculement, un moment décisif : le rôle de la crise est de rendre encore plus obvie la nécessité de faire les bons changements, qui demandent du courage car il s’agit de renoncer à des choses auxquelles on s’est habitué. Les sirènes d’alarme du conflit s’arrêtent quand on a investi dans les opportunités de paix, au point que le danger est passé, sans nous faire tomber dans les violences de la guerre. C’est alors que nous pouvons célébrer d’avoir bien géré la crise, d’avoir échappé à un conflit qui dégénère en guerre. Cf. Étienne Chomé, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses Universitaires de Louvain, 2009, p. 39.

L’émerveillement transforme l’ordinaire en extraordinaire

« Je vais être comme un enfant qui vient de naître, qui ne connaît rien et qui découvre tout. Celui-là, je vais le protéger à l’intérieur de moi-même. Il va peut-être m’amener vers un autre monde dans lequel je suis incapable d’aller parce que je connais trop de choses » (Luis Ansa).

« Quand je suis en face de quelqu’un, je tombe dans son regard. Pour moi, les yeux sont vertigineux. Au fond de la pupille, comme au fond d’un tunnel, je vois approcher quelqu’un qui porte un flambeau. Je traverse l’apparence et je sens la personne » (Christiane Singer).

Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l’aile du zéphyr nager dans un ciel pur,
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S’enivrer de parfums, de lumière et d’azur,
Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
S’envoler comme un souffle aux voûtes éternelles,
Voilà du papillon le destin enchanté !
Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté !
(Lamartine, Le papillon).

Une mèche brûle en chaque mot ! Nos incompréhensions et nos points de vue différents

Une mèche brûle en chaque mot ! Même en prononçant la même phrase, nous pouvons dire des choses bien différentes, n’est-il pas / naît-il pas / nez titille le pas ?

Les études pendant le confinement, en avril 2020 !…

« Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l’entraide et la solidarité visant à un but commun : l’épanouissement de chacun dans le respect des différences » (Françoise Dolto).