« L’amour est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser. Et c’est bien en vain qu’on l’appelle s’il lui convient de refuser » (Henri Meilhac).
« Dieu tel l’animal que l’on tente d’apprivoiser, qui toujours rompt la longe par laquelle on tente de le domestiquer, regagnant les contrées sauvages, inaccessibles à qui a perdu l’innocence » (Edouard Brasey).
« Je suis bleu de toi » est une formule belge pour dire « Je t’aime passionnément ». Au Cameroun, on « tombe sans glisser » quand on « tombe amoureux », avec une profonde admiration envers la personne aimée. Au Québec, « tu vois une personne dans ta soupe » quand tu y penses sans cesse, plein d’amour pour elle…
Dans un couple en bonne santé, chaque partenaire prend soin de ses propres manques afin que ces manques ne produisent pas des emmêlements (chantages affectifs, culpabilités et culpabilisations, jugements, reproches et exigences…), afin que ces emmêlements ne polluent pas l’espace commun, afin que les temps ensemble soient, entre autres, le partage des manières respectives de transformer tel manque en besoin à honorer et finalement le partage de nos surabondances, afin que nos rencontres célèbrent cette joie libre de goûter aux débordements de l’Amour en chacun.e et entre nous. Le couple, tout un chemin de dé-fusion : apprendre à tenir debout par soi-même pour se réjouir de danser ensemble, dans une belle présence l’un.e à l’autre.
« Aimer, c’est la confiance absolue que, quoi qu’il se passe, tu seras toujours là. Non parce que tu me dois quelque chose, non par possession égoïste, mais juste être là, en compagnie silencieuse. Aimer, c’est savoir que le temps n’y changera rien, ni les tempêtes, ni mes hivers » (Antoine de Saint-Exupéry).
« Écouter ce que dit le vent quand il ne dit plus rien mais reprend souffle et se souvient d’avoir été si haletant après sa course sa course de vent qui court après le vent.
Que dit le vent quand il se tait ? Que dit le silence du vent ? Écouter ce que dit la pluie quand un instant elle fait halte et cesse l’espace de trois mesures de tambouriner ses doigts d’eau sur le toit et sur les carreaux Que dit la pluie quand elle se tait ? Que dit le silence de la pluie ?
Écouter ce que dit la mésange nonnette quand elle suspend ses roulades et que son chant dans le matin clair reste en filigrane dans l’air. Que dit l’oiseau quand il se tait ? Que dit le silence de la mésange ? Le silence dit que le silence écoute couler la source du chant » (Claude Roy).
Voici une manière très sécurisée de vivre un temps de qualité ensemble.
Règles de base :
-Distinguer nettement le moment où je suis l’émetteur du moment où je suis le récepteur.
–Celui qui écoute offre sa présence à travers son regard. Il écoute de la manière la plus neutre possible, pour laisser entièrement l’espace à l’autre, sans rien induire.
–Celui qui parle cherche à être le plus authentique et sincère possible : dire en vérité ce qui l’habite ici et maintenant par des phrases en « je ». Il écoute en lui ses sensations physiques, ses émotions, ses besoins, ce qui l’anime / fait vivre / fait vibrer…
-Personne ne réagit au partage de l’autre ni ne fait de remarques sur le contenu de la communication.
Processus :
-Créer le pont de bienveillance (à travers le regard et la disposition physique) et y revenir en priorité, tout au long du processus.
-Celui qui écoute commence par dire « Dis-moi une chose de toi que tu aimerais que j’accueille ». Puis il écoute, il lui offre son regard et sa présence, ni plus, ni moins, tout le temps de ces 5 minutes.
-Au gong de votre minuterie automatique, celui qui écoute dit : « Merci ».
-Et l’écouté devient l’écoutant pendant 5 minutes. Il dit la question de l’autre et écoute.
-Répéter 4 fois les 2 x 5 minutes.
En tout, cette dyade dure 40 minutes (8 séquences de 5 minutes).
« … Il y a un amour plus grand, un amour qui vient de Dieu et qui est dirigé vers Dieu, qui nous pousse à aimer Dieu, à devenir ses amis, et qui nous permet d’aimer notre prochain comme Dieu l’aime, avec le désir de partager l’amitié avec Dieu. Cet amour, à cause du Christ, nous pousse là où humainement nous n’irions pas : c’est l’amour pour les pauvres, pour celui qui n’est pas aimable, pour celui qui ne nous aime pas et n’est pas reconnaissant. C’est l’amour pour ce que personne n’aimerait, même pour l’ennemi. Même pour l’ennemi. Cet amour est » théologal », c’est-à-dire qu’il vient de Dieu, il est l’œuvre de l’Esprit Saint en nous. […] L’amour chrétien embrasse ce qui n’est pas aimable, offre le pardon – comme il est difficile de pardonner ! Que d’amour il faut pour pardonner ! –, l’amour chrétien bénit ceux qui maudissent, alors que nous sommes habitués, face à une insulte ou à une malédiction, à répondre par une autre insulte, par une autre malédiction. C’est un amour si audacieux qu’il semble presque impossible, et pourtant c’est la seule chose qui restera de nous. L’amour est la « porte étroite » par laquelle nous devons passer pour entrer dans le Royaume de Dieu. Parce qu’au soir de la vie, nous ne serons pas jugés sur l’amour générique, mais nous serons jugés précisément sur la charité, sur l’amour que nous avons reçu concrètement » (Pape François, Audience générale du 15 mai sur la vertu théologale de la charité :
« Et ces deux âmes s’envolèrent ensemble, l’ombre de l’une mêlée à la lumière de l’autre » et vice-versa… (Victor Hugo).
« « Femme » est le mot le plus noble qu’on puisse attribuer à l’âme, bien plus noble que vierge. Que l’être humain accueille Dieu en soi, c’est bien, et dans cet accueil, il est vierge. Mais que Dieu devienne en lui fécond, c’est mieux » (Maître Eckhart).
Je viens d’avoir mon 59ème anniversaire qui m’a permis de me reconnecter à l’expérience fondatrice de ma vie. J’allais sur mes 15 ans quand j’ai fait l’expérience d’être aimé d’un Amour d’une telle Présence gratuitement généreuse que ce moment reste le plus important de ma vie. L’expérience de cet Amour inconditionnel et infini est le roc de ma vie, la source de ma joie.
Vivre, c’est dire merci pour cette Source surabondante et inépuisable à laquelle est naturellement connectée la fine pointe de mon être : mon âme, le cœur de mon cœur… Gratitude éternelle !