« Une belle à la taille svelte se promène sous les arbres de la forêt, en se reposant de temps en temps. Ayant relevé de la main les trois voiles d’or qui lui couvrent les seins, elle renvoie à la lune les rayons dont elle était baignée. »
« Si vous pensez à elle, vous éprouvez un douloureux tourment. Si vous la voyez, votre esprit se trouble. Si vous la touchez, vous perdez la raison. Comment peut-on l’appeler bien-aimée ? »
« J’ai grandi, j’ai appris à vivre et à aimer dans le malheur de ma mère, et dans l’opposition à mon père, puisqu’à tort et à raison, je rendais responsable mon père du malheur de ma mère. L’opposition à ma père était tonique, c’est sain de s’opposer à son père. Grandir dans le malheur de ma mère l’était nettement moins. Toute dépressive qu’elle fut, elle avait des moments de gaieté et de bonheur apparent. Mais ils sonnaient faux. On sentait qu’il y avait une part de théâtre, d’histrionisme. Si bien que dans ma petite tête d’enfant puis d’ado, j’avais un peu l’idée que la joie était du côté de l’illusion et que la vérité était tragique, du côté de la tristesse. La philosophie m’a servi de bonne mère, en m’apprenant le contraire : c’est l’illusion qui rend malheureux, en amenant la désillusion ; c’est la vérité lucide qui permet de prendre sa vie à bras le corps et de l’aimer telle qu’elle est, plutôt que de lui reprocher de ne pas correspondre au rêve qu’on s’en était fait » (André Conte-Sponville, dans un interview sur Arte).
L’histrionisme est un trouble de la personnalité marqué par une quête permanente d’attention, à travers les divers moyens : séduction, manipulation, démonstrations émotionnelles exagérées, dramatisation ou théâtralisme.
« Avoir le courage d’oser le conflit pour ne pas accumuler les tensions et reporter la violence, au pire des moments et des endroits.
Lorsque le problème reste entier, la violence contenue s’accumule comme dans une poche, à la manière d’une infiltration d’eau au plafond. Gare au jour où celui-ci cèdera sur les têtes. Et la déferlante sera sans proportion avec la goutte qui aura fait déborder le vase. On déballe alors ses quatre vérités, au pire des moments et des endroits. Tout y passe dans le désordre et la confusion.
Un sac poubelle trop plein qui craque nous fait finalement perdre du temps. Une fois déchiré, il est à remplacer, à moins de le rafistoler au prix de vilaines et hasardeuses coutures. Mais il est en tous cas impossible de faire marche arrière. Un fromage glisse de l’étagère et tombe derrière l’armoire. Nous en oublions l’existence. Il finira par sentir dans toute la pièce sans que nous ne puissions dire ce que c’est et d’où ça vient » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, p. 29).
« Être en vie, c’est oser dire nos envies ! En famille, avec de jeunes enfants, il est bon d’utiliser « l’arbre à envies ».
Dessiner un arbre (à choisir parmi ceux qui portent de beaux gros fruits) sur un support assez solide et au bout de toutes les branches, prévoir des petits crochets. Fabriquer ensemble des fruits en carton et les entreposer à côté de l’arbre. Le jeu est simple : dans le quotidien, chaque fois qu’un membre de la famille fait ou dit quelque chose qui lui/nous fait du bien, il le dessine ou l’écrit sur un fruit puis l’accroche à l’arbre de la maison. C’est une manière d’exprimer sa gratitude et aussi d’encourager le geste/la parole qui construit. L’arbre à envies permet aussi de communiquer les choses et les activités qui nous feraient plaisir.
Exercice en couple ou en communauté : chacun établit par écrit une liste de dix choses qu’il aimerait que l’autre fasse pour lui. « Cela me ferait plaisir que tu… » et on s’échange nos listes. On prend un temps pour lire la liste de l’autre et pour l’accueillir. On prend ensuite un temps pour échanger sur la manière dont chacun reçoit les demandes de l’autre. L’exercice peut se faire le temps d’une bonne soirée ou en trois étapes étalées sur quelques jours » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, p. 236).
Tu as ouvert les cœurs-esprits, on t’a fermé la bouche. Et tu as donné ton Esprit qui a ouvert nos bouches ! Toi dont on a frappé la joue, tu tendis l’autre joue = tu n’as pas répondu à la violence par la violence ; tu y as répondu par une surprise qui nous a tous fait sortir par le haut de ce guêpier mortel. Merci de tenir bon dans nos enfers embêtant, en fer en béton. Gratte, titube… jusqu’à gratitude !
Extraits de Mgr Jacques Gaillot, Chers amis de Partenia :
« J’ai fait un rêve : celui de pouvoir accompagner les pauvres, les exclus, les pas grand-chose, sans avoir à m’expliquer, me justifier auprès des riches, des nantis.
Relever les gens laissés à terre ne suffit pas. La solidarité ne se limite pas à une soupe, un toit et une paire de souliers. La dignité humaine se nourrit de bien autre chose : ne plus être assisté, pouvoir se prendre en charge, être responsable de soi.
Vaste comme le monde, Partenia ne commence et ne s’arrête nulle part. Bien que ne l’ayant pas recherchée, c’est une destination qui me sied, c’est là ou je vais. »
R.I.P., cher évêque de ce diocèse qui ne commence et ne s’arrête nulle part !
« Quand un homme s’est trouvé, quand il a saisi son importance et son inimportance, il devient libre, insolent et amical. Il crée, il invente son passé même et chante de sa propre voix l’alléluia torrentiel de la vie surabondante, à travers bonheur et malheur » (Jean Sulivan, Joie errante ; pseudonyme de l’abbé Joseph Lemarchand).
« Ce qui est beau est bon. Et ce qui est bon sera bientôt beau » (Sappho).
Et si la beauté intérieure se voyait de l’extérieur ? C’est ce qu’a essayé de démontrer une nouvelle étude sur l’influence de la personnalité, notamment le lien entre un trait de personnalité et l’attrait physique.
Sans avoir nos organes sensoriels, les plantes peuvent être stressées et l’exprimer par un flétrissement des feuilles, un changement de couleur, un goût plus amer (ce qui dissuade les herbivores), l’émission d’odeurs (elles communiquent à leurs consœurs l’attaque d’insectes) et aussi par des sons : comme des petits claquement de la langue contre le palais (nnntii, clic / ploc). Une plante n’émet qu’un seul son par heure quand elle est en bonne santé, elle va jusqu’à 35 sons par heure quand elle manque d’eau ou est abîmée. Ce sont des ultrasons (fréquence de 20 à 150 kHz), inaudibles donc aux oreilles humaines.
Des chercheurs ont objectivé ces sons en chambres acoustiques et en serre et viennent de publier leur étude dans la revue scientifique Cell, menée à Tel-Aviv. Ils avancent l’hypothèse que les sons sont produits par cavitation dans la tige, où des bulles d’air se forment, se dilatent et tombent dans le xylème (dont les minuscules tuyaux transportent l’eau et les matières solubles des racines vers la tige puis les feuilles). Une plante déshydratée réagit un peu comme une bouche asséchée !
Qui a des oreilles, qu’il entende, pour mieux prendre soin des soifs ! Il y a là des pistes pour l’agriculture.
Deux autres résultats de recherches en cours : 1) les plantes réagissent aux sons autour d’elles. Par exemple, quand elles entendent un pollinisateur bourdonnant à proximité, elles sont capables d’augmenter la concentration en sucre de leur nectar ; 2) les insectes, comme les papillons de nuit, sont capables d’écouter les sons émis par les plantes stressées pour évaluer leur état avant de pondre des œufs sur leurs feuilles.