« Mon cœur s’est dérouté dans un flot d’impatience. Ce n’est qu’un orphelin perdu de toute attente. Il recherche toujours ce qu’est la délivrance Mais il garde l’espoir qu’un ange se présente.
Quel est donc ce démon, cet étrange lutin Qui ose réveiller et tourmenter mon âme ? C’est la déclaration par cette puissante flamme Qui caresse mon corps aux portes du matin.
Ressentir cet amour, l’émoi qui m’émoustille, Fredonnant un air sain dans le courant amer D’un regard passionné lorsque son sens pétille.
C’est au creux de ces vagues, des vents et de la mer Que j’apporte des fleurs en bouquet, en couronne, Afin d’y achever cette vie monotone » (Sylvie Souaidet, Ange ou Démon).
« Pharisiens, vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté. Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. Malheur de payer la dîme et de se mettre en ordre avec la loi, en passant à côté du jugement et de l’amour de Dieu » (Évangile de Luc, 11, 39-42).
Vivent les belles abbayes de France : Abba-yes ! ‘Yes’, c’est ‘ya’ en néerlandais : Aba-ya ! CQFD déshabilla : des abbay à des abayas…
Victoria’s Secret, lingerie de luxe aux top modèles angéliques, affublées d’ailes : une machine de guerre pour vendre. C’est le numéro un de la lingerie aux États-Unis ! En lançant ses soutien-gorge Body, l’enseigne a pris sa guitare pour chanter son slogan « The perfect Body« , avant de corriger, vu les réactions : « The Body for every body« .
Commentaire de la photo jointe : « le patrimoine architectural d’un pays est le miroir de sa société ! »
Pauvres papillons allant dans la nuit griller leurs ailes sur la première lampe venue / veut-nue :
« Ange ou Démon, de par sa beauté, elle m’ensorcelle. Nul besoin de prières pour capter son attention. Alors que je m’approche, la Divine déplie ses ailes. Ces yeux de braises provoquent en moi d’érotiques frissons. Rien de plus sensuel me sortant de ma torpeur. Hallucinante créature qui, en tout point, me fascine. Aveugle obéissant, je me laisse aller sans heurts. Nonobstant, j’ai peur ; mon âme d’amour se calcine, Idolâtrant ma courtisane comme son pire esclave, Soumis à ma diablesse, entravé par des fers, Cerné par le Styx, un fleuve de haine fait de lave, Qui sépare le monde terrestre des enfers » (un Parisien qui s’est autoproclamé Perceval).
Les Romains juraient solennellement non pas sur la tête de leur mère mais sur leurs propres testicules. Et oui, testicules vient de « testis », qui signifie témoin en latin.
Voici une magnifique illustration de nos schémas de pensée qui deviennent de dangereuses croyances limitantes. Tout au long des années 30, les stratèges militaires français et belges fortifient la ligne Maginot pour empêcher les armées d’Hitler de passer vers l’ouest. Tout au nord de cette solide ligne de défense, le fleuron belge est le fort d’Eben-Emael, réputé imprenable…
Imprenable ? Il fut pris par surprise et de nuit, le 10 mai 1940, par des parachutistes allemands et une arme nouvelle acheminée par planeurs (atterris sur le point faible du fort : son terrain de football, là pour divertir les hommes…).
Si l’on s’en tient aux données militaires du passé, les stratèges avaient très bien fortifié cette ligne Maginot. Mais voilà, avec les progrès technologiques (dont l’invention de l’avion), la guerre de 1940 a été très différente de toutes les précédentes. Et des stratégies éprouvées, tant réputées efficaces, se révèlent inopérantes et obsolètes… S’ils avaient su comment cette ligne Maginot ne servirait pas, au moment d’engager ces énormes sommes d’argent à la renforcer…
S’il s’était trouvé parmi les stratèges belges et français une personne suffisamment souple et créative, de la même détermination que les stratèges allemands, nous aurions pu anticiper cette deuxième opération parachutée de l’histoire : 31 jours auparavant, le 9 avril 1940, les Allemands avaient rôdé leur stratégie toute nouvelle dans l’attaque de la Norvège…
Morale que je tire de cette histoire (et qui s’applique à tous les conflits, dès le niveau d’un couple qui divorce) : le drame de l’Histoire, c’est que la personne mal intentionnée, qui veut à tout prix avoir raison de l’autre, va passer des jours et des nuits à trouver la faille. Le bien intentionné, lui, ne passera pas des jours et des nuits à anticiper le pire…
Bonus-surprise : il suffit de prendre la bonne échelle temporelle pour apercevoir que jamais le mal intentionné n’aura le dernier mot. Qui voit jusqu’au bout, sait que l’Amour aura le dernier mot !
(Pour qui voudrait en savoir plus sur ce 10 mai 1940 qui a apporté aux Allemands une victoire éclatante longue de 3 ans, notamment sur cette arme nouvelle à même de détruire les tourelles antiaériennes, lire https://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_du_fort_d’Eben-Emael) !
J’agis avec amour pour que Dieu prenne soin de nous ? J’agis avec amour parce que Dieu prend soin de nous ? Tout est dit dans la différence : « pour que » = faire des sacrifices et se sacrifier pour obtenir des grâces… ; « parce que » = faire l’expérience de son Amour-source gratuit et y répondre généreusement.
À la messe, la cloche sonne à la consécration, pour que le croyant soit attentif et réceptif de tout son être à la Présence d’amour.
Au temple hindou ou à la pagode bouddhiste, le croyant sonne la cloche en s’approchant d’une divinité pour que celle-ci prête attention à son sacrifice.
« parce que » et non « pour que » = la bonne nouvelle de la Bible se résume en deux lettres : « ar » et non « ou »
Ce projet m’a fait monter très haut dans l’enthousiasme, tout excité que j’étais d’imaginer tous les possibles, de créer à partir de ces nouvelles perspectives. Les défis m’enchantaient, les inconvénients m’échappaient, les petits cailloux dans ma chaussure à peine perceptibles…
Et puis, progressivement, le poids de nos inerties s’est refait sentir. La réalité des contraintes s’est rappelée à moi. C’est le temps où je démêle avec lucidité ce qui relève de l’appel… et du fantasme… Il y eut un soir, pétant toutes les limites. Il y eut un matin, incarné dans la matière.
Bienvenue à l’un qui a crevé tous les plafonds ! Bienvenue à l’autre qui nous a fait prendre la poutre en face. Les deux contribuent à l’humble accueil du monde tel qu’il devient par nos enthousiasmes et tel qu’il est encore par les résistances qui nous immobilisent encore…
Un stratège dans une négociation, sait parler à partir de la vérité à laquelle est sensible son interlocuteur, tout en ayant bien à l’esprit son propre objectif.
Exemple : Jacob, un juif russe, a finalement été autorisé à émigrer en Israël. À l’aéroport de Moscou, un inspecteur des douanes a trouvé une statue de Lénine dans ses bagages et a demandé : « Qu’est-ce que c’est ? » « Mauvaise question, camarade », répondit Jacob. « La bonne question est « qui est-ce ? » : c’est le camarade Lénine. Il a jeté les bases du socialisme et a créé la prospérité future du peuple russe. Je l’emporte avec moi en souvenir de notre grand héros. » Le douanier russe l’a laissé aller.
À l’aéroport de Tel-Aviv, un douanier israélien a demandé à Jacob : « Qu’est-ce que c’est ? » « Mauvaise question, Monsieur. La bonne question est « qui est-ce ? » ? C’est Lénine, le bâtard qui m’a poussé, moi, un Juif, à quitter la Russie dans la honte. Je prends cette statue comme un rappel pour le maudire tous les jours. » Le responsable israélien l’a laissé entrer.
Dans sa nouvelle maison à Tel-Aviv, Jacob a placé la statue sur une table. Le lendemain soir, il a invité des amis et des parents à dîner pour fêter sa nouvelle installation. Repérant la statue, l’un de ses cousins a demandé : « Qui est-ce ? » « Mauvaise question … La bonne question est « qu’est-ce que c’est ? » « Il s’agit de cinq kilogrammes d’or massif que j’ai réussi à ramener de Russie sans avoir à payer de droits de douane ni de taxes. »
Pour approfondir l’interaction emmêlée du manipulateur et du manipulé, voir mon livre La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses Universitaires de Louvain P.U.L., p. 135 (plus largement, p. 131 à 146).
« Quelle que soit la saison, Quel que soit l’oiseau, Quel que soit le chant, N’enseigne que la cime, Ne ferme aucun passage, Ne t’interdis aucune voie, Approuve le printemps ! Des routes imprévues Croiseront sûrement Tes chemins de traverse. Allège tes certitudes, Adoucis l’enfant de tes rêves, Soulève tes croyances, Mets du jeu dans ta foi ! Aussi fermée soit ta blessure, Aussi sombre l’horizon, Roule la pierre du soleil, Monte sur les épaules du vent ! Seuls les sentiers où tu t’égares Te donneront des ailes » (Jean Lavoué, www.enfancedesarbres.com, 2015).
« Mon regard étonné, contemple la lumière Qui, dans un rayon d’or, semble venir des cieux. Et durant qu’ici-bas tout est silencieux, J’entends un chœur lointain doux comme une prière. J’ai du philtre divin vidé la coupe entière. Tout se métamorphose et s’anime à mes yeux ; L’étrange en mon esprit s’unit au merveilleux. Je crois voir tressaillir des nudités de pierre Plus idéale encor’ que l’antique beauté Que donnait Phidias à la divinité, Dans une vision pure et blanche comme Ève. Je vois dans sa splendeur et dans sa majesté, Sous de longs voiles noirs que le zéphir soulève : La houri du Haschisch souriant dans mon rêve » (Antoine Monnier, Le Rêve, il y a un bon siècle de cela).