Les Croisés francs

Les termes de ‘croisés’ et de ‘croisades’ sont des anachronismes du XIVe siècle. Ils sont forgés plusieurs générations après qu’eurent lieu ces expéditions militaires, ces ‘pèlerinages’ en armes, pendant lesquelles les Arabes ne se battaient pas contre les Chrétiens mais contre ces « Franj », venus des Royaumes francs, nous dit Amin Maalouf dans son précieux livre Les Croisades vues par les Arabes. La « racaille franque, barbare et rustique » suivie, dans une deuxième vague, par ses chevaliers cuirassés et plus aguerris, ont cherché il y a près de mille ans à occuper le Saint-Sépulcre et les Lieux saints de Jérusalem. Dire que, mille ans après, on parle de l’occupation de la Palestine par les Juifs !

Documents à l’appui, Amin Maalouf montre la principale des « infirmités » du monde arabe, avec ses roitelets locaux et ses peu puissants califes : les peuples arabes ont mis beaucoup de temps à s’unir et à repousser l’agresseur, du fait qu’ils étaient dirigés par des étrangers (Turcs, Arméniens, Kurdes…).

Pour croiser les regards arabes et francs, cf. aussi Franck Mimar, Croisades et pèlerinages. Récits, chroniques et voyages en Terre sainte, en plus d’Amin Maalouf, Les Croisades vues par les Arabes.

T’es fêlée ?

Fêler = fendre un objet sans que les parties se séparent.
Être fêlé = avoir le cerveau fêlé,
être un peu fou.

« La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles » (Gustave Flaubert).

« Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière » (Michel Audiard).

Se déposer dans l’infinie terre aimante de Dieu

« Habiter la terre, enfin.
Accepter d’être là, enfin.
Revenir de tous nos ailleurs, de nos fugues.
Revenir de nos refus.
Cesser de réclamer des comptes à la vie,
de lui donner des ordres, ne rien exiger d’elle.
Renoncer au marchandage,
l’acquitter de toute dette, la délivrer de nos impératifs.
Acquiescer à la vie telle qu’elle se donne.
Dans tout ce que nous ne pouvons pas changer,
dans tous de que nous ne pouvons pas choisir,
il y a cela que nous pouvons : dire « oui » à ce qui est.
Consentir sans raison. Faire le saut de consentir, à tout.
Elle est si étroite la cellule où nos exigences nous enferment.
Déplions nos mains et laissons se défaire
la corde qui nous suspend hors de la vie.
Laissons-nous déposer au sol de la vie telle qu’elle est.
Ce n’est pas dans le vide que nous allons tomber.
Ce n’est pas dans la boue amère de la résignation.
C’est dans l’infinie terre aimante de Dieu » 
(Marie-Laure Choplin, Un cœur sans rempart).

Respons – abilités !

L’Assemblée d’une Église protestante accepta, au moment d’embaucher son nouveau pasteur, d’augmenter sa paie chaque fois que sa famille s’agrandira. Après la naissance du 6ème enfant, comme il commence à coûter vraiment cher, on rediscute longuement cette décision. Après avoir écouté plus d’une heure, le pasteur se lève et dit d’une voix solennelle :
« LES ENFANTS SONT UN DON DE DIEU,
ET NOUS EN PRENDRONS AUTANT
QU’IL NOUS EN DONNERA ! »
Un lourd silence tomba alors sur l’assemblée.
Au fond du temple, se lève
la voix d’une vieille dame :
« LA PLUIE AUSSI EST UN DON DE DIEU.
MAIS QUAND NOUS EN RECEVONS TROP,
SON ESPRIT NOUS A OFFERT DES RESSOURCES POUR ENFILER DES IMPERMÉABLES ! »

Miracle

Pierre De Rudder, ouvrier agricole, a eu la jambe broyée par la chute d’un arbre. De multiples fractures ne se sont pas ressoudées et la gangrène s’y est mise. Les médecins disent la nécessité d’amputer la jambe pour sauver le reste. Malgré son état catastrophique, Pierre refuse en disant qu’il veut d’abord aller en pèlerinage dans un nouveau lieu près de chez lui : c’est une réplique de la grotte de Lourdes qui vient d’être inaugurée (le 7 avril 1875) à un kilomètre et demi de chez lui, à Oostakker (près de Gand ; vous savez là où est né le plus grand empereur européen, Charles Quint). Il mettra des heures pour parcourir ces 1.500 mètres sur ses béquilles. Il finit par arriver dans ce décor d’imitations agglomérées. Las, là, il lâche ses béquilles et tombe à genoux. Quand il se relève, il est guéri… Tous les témoins, y compris son médecin, l’attestent : les os se sont ressoudés, la gangrène s’en est allée. Pierre reprend simplement son travail, encore 35 ans. Ce miracle sera authentifié par l’Église comme le huitième miracle officiel de Lourdes (qui se trouve à 1111 kms de là). Il faut savoir qu’autour de Lourdes, la médecine rigoureusement scientifique a authentifié 7.200 cas de guérison instantanée et complètement inexplicable. 1 % seulement de ces cas (70) a été reconnu comme miracle officiel par l’Église, qui est extrêmement prudente et attentive à l’esprit (éviter toutes formes de superstition idolâtrique, de culte de la personnalité…).

Histoire racontée par Didier van Cauwelaert,  dix-huit miracles présentés dans le livre « L’insolence des miracles ».

L’étymologie de ‘Dieu’ lumière

« Aucun effort d’attention véritable n’est perdu.
Toujours il est pleinement efficace spirituellement,
et par suite aussi, par surcroît, sur le
plan inférieur de l’intelligence,
car toute lumière spirituelle
éclaire l’intelligence »
(Simone Weil, Attente de Dieu, p. 117).

« Un conte esquimau explique ainsi
l’origine de la lumière : le corbeau
qui, dans la nuit éternelle, ne pouvait
pas trouver de nourriture, désira
la lumière, et la terre s’éclaira »
(Simone Weil, Attente de Dieu, p. 118).a

infobésité

« Je ne sais pas où je suis né
ni ne sais qui je suis.
Je ne sais pas d’où je suis venu
ni ne sais où je vais.
Suis branche d’un arbre détachée
qui ne sait où elle est tombée.
Où peuvent bien être mes racines ?
De quel tronc suis-je un rameau ? »
(chanson populaire de Colombie).

Dans le Larousse, infobésité  =
surabondance d’informations imputée aux chaînes d’information en continu, aux nouvelles technologies de la communication (Internet, téléphones portables, messageries, réseaux sociaux) et à la dépendance qu’elles créent chez l’utilisateur.

Attention ?

« Ce que tu fais t’engage envers la vérité » (Edith Stein).

« En prestidigitation, le détournement d’attention est une technique qui consiste à diriger l’attention du spectateur vers une action pour en dissimuler une autre. Le détournement d’attention est une technique essentielle à la magie ».