Folies de la più-belle des poubelles

« À votre bon cœur, Messieurs, Mesdames.
Si je fais la quête auprès de vous,
ce n’est pas pour des pièces de monnaie,
c’est pour que vous déposiez au creux de ma main
tous les petits grains de folie qui ne vous servent à rien.
Vous, vous les jetez, moi, j’en fais des colliers
que je porte autour de mon cou depuis des années.
Voyez, je ne suis pas fou,
je suis simplement le gardien de la folie qui est en vous.
Et si un jour lassés d’être trop intelligents,
vous avez besoin d’un petit grain de folie,
venez me voir et ce petit grain que vous m’avez donné,
je vous le rendrai.
À votre bon cœur, Messieurs, Mesdames »
                                       (Roland Magdane).

Noël apporte la joie, des cadeaux plein les bras

Inouïe cette nouvelle de Noël : Dieu se révèle en étant bébé, capable dans sa petitesse d’entraîner dans le plus tendre des échanges toute l’assemblée réunie autour de lui… Noël vit en moi quand je peux être dans mon âme de nouveau-né, directement branché à la source de l’Amour. Elle est là la vraie grandeur : changer les cœurs de pierre en cœur de chair…

« Quand on laisse mourir le feu de Noël, il n’y a plus qu’un moyen de le rallumer; c’est d’aller chercher le feu des étoiles » (Pierre Jakez Hélias, Les autres et les miens).

Simplicité volontaire : vivre simplement

« Un groupe combinant la simplicité de vie, la discipline de la non-violence, et une sage transformation des pratiques économiques et sociales, pourrait acquérir une puissance morale suffisante pour guider et façonner une nation nouvelle. Chacun peut y prendre une part utile en vivant simplement. C’est à la portée de chacun d’entre nous » (Richard Gregg, La valeur de la simplicité volontaire, 1936).

Joyeux solstice divers et varié !

« La végétation ne connaît pas de contradiction. Il vient des nuages pour contredire le soleil du solstice. Aucune tempête n’empêche l’arbre, à son heure, de devenir vert » (Gaston Bachelard, L’Air et les Songes. Essai sur l’imagination du mouvement, 1992).

« À midi, sur les pentes à demi sableuses et couvertes d’héliotropes comme d’une écume qu’auraient laissée en se retirant les vagues furieuses des derniers jours, je regardais la mer qui, à cette heure, se soulevait à peine d’un mouvement épuisé et je rassasiais les deux soifs qu’on ne peut tromper longtemps sans que l’être se dessèche, je veux dire aimer et admirer. […] Pour empêcher que la justice se racornisse, beau fruit orange qui ne contient qu’une pulpe amère et sèche, je redécouvrais à Tipasa qu’il fallait garder intactes en soi une fraîcheur, une source de joie, aimer le jour qui échappe à l’injustice, et retourner au combat avec cette lumière conquise. Je retrouvais ici l’ancienne beauté, un ciel jeune, et je mesurais ma chance. […] J’avais toujours su que les ruines de Tipasa étaient plus jeunes que nos chantiers ou nos décombres. Le monde y recommençait tous les jours dans une lumière toujours neuve. Ô lumière ! c’est le cri de tous les personnages placés, dans le drame antique, devant leur destin. Ce recours dernier était aussi le nôtre et je le savais maintenant. Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible » (Albert Camus, Retour à Tipasa, dans L’Été, 1952).

« Oui », « Fiat », entrer dans la danse de l’Alpha et l’Omega de la vie

en reconnaissant     l’Alpha de la vie.

La vie, c’est quoi ?

Auteur : Guillaume Aldebert

C’est quoi, la musique ?
C’est du son qui se parfume.

C’est quoi, l’émotion ?
C’est l’âme qui s’allume.

C’est quoi, un compliment ?
Un baiser invisible.

Et la nostalgie ? Du passé comestible.
C’est quoi, l’insouciance ?

C’est du temps que l’on sème.
C’est quoi, le bon temps ?

C’est ta main dans la mienne.

C’est quoi, l’enthousiasme ?
C’est des rêves qui militent.

Et la bienveillance ?
Les anges qui s’invitent.

Et c’est quoi, l’espoir ?
Du bonheur qui attend.

Et un arc-en-ciel ?
Un monument vivant.

C’est quoi, grandir ?
C’est fabriquer des premières fois.

Et c’est quoi, l’enfance ?
De la tendresse en pyjama.

Mais dis, papa, la vie, c’est quoi ?
Petite, tu vois, la vie, c’est un peu de tout ça
mais surtout c’est toi, c’est toi.

C’est quoi, le remord ?
C’est un fantôme qui flâne.

Et la routine ?
Les envies qui se fanent.

C’est quoi, l’essentiel ?
C’est de toujours y croire.

Et un souvenir ?
Un dessin sur la mémoire.

C’est quoi, un sourire ?
C’est du vent dans les voiles.

Et la poésie ?
Une épuisette à étoiles.

C’est quoi, l’indifférence ?
C’est la vie sans les couleurs.

Et c’est quoi, le racisme ?
Une infirmité du cœur.

C’est quoi, l’amitié ?
C’est une île aux trésors.

Et l’école buissonnière ?
Un croche-patte à Pythagore.

C’est quoi, la sagesse ?
C’est Tintin au Tibet.

C’est quoi, le bonheur ?
C’est maintenant ou jamais.

Mais dis, papa, la vie c’est quoi ?
Petite, tu vois, la vie c’est un peu de tout ça
mais surtout c’est toi, c’est toi.

Dans tes histoires, dans tes délires,
dans la fanfare de tes fous-rires,
la vie est là, la vie est là,
dans notre armoire à souvenirs,
dans l’espoir de te voir vieillir,
la vie est là, la vie est là…

                                             Papa

Mer mère cauche.mar amer

« Le requin est placé en opposition avec le dauphin. Ce dernier assumant le rôle de sauveur, de guide sur le chemin du retour à la vie, celui du requin ne peut être que la représentation de la mort ou de la menace de mort. Le squale imaginaire proclame la fatalité implacable qui frappe à l’heure de son choix. Comme le crocodile, il est avant tout la dent imparable du destin qui mutile ou tue sans état d’âme et sans culpabilité parce que c ‘est sa fonction naturelle.
Le requin a aussi l’aptitude à représenter la mère-terrible. « Les dents de la mer », l’inconscient collectif se charge d’ une traduction simultanée et notre profondeur entend « les dents de la mère » » (Georges Romey, Encyclopédie de la symbolique des rêves).

« L’homonymie mer/mère joue son double rôle ambigu de mer dangereuse et de mère calmante. De plus, Robbe-Grillet lui-même souligne « l’étymologie du mot cauchemar, dont la racine mare désigne la mer en latin, mais en néerlandais les fantômes nocturnes » (Roger-Michel Allemand, Christian Milat, Alain Robbe-Grillet : balises pour le XXIe siècle, p. 189).