Avec les mots des thérapeutes Imago, quand « Brutus » en moi, mon cerveau reptilien, prend le contrôle, il réquisitionne le système avec une totale priorité, en débranchant les autres cerveaux (dont le néocortex, siège de la raison, de la créativité, du langage…) et ça peut très vite partir en vrille !
« Le temps que l’on prend pour se reposer n’est jamais perdu » (Proverbe zen).
« Le repos n’est pas une paresse. S’allonger parfois sur l’herbe sous les arbres par un jour d’été, en écoutant le murmure de l’eau, ou regarder les nuages flotter dans le ciel bleu, n’est en aucun cas une perte de temps » (John Lubbock).
« Ne pas faire quelque chose, voilà le vrai luxe » (Herman Melville).
« Dans l’urgence et la précipitation, nous perdons de vue ce qui est essentiel. Le calme et le repos sont les vraies sources de notre créativité » (Eknath Easwaran).
« Le silence et la tranquillité apportent la sagesse, comme une mer calme reflète la beauté du ciel » (Thich Nhat Hanh).
Savez-vous que faire de courtes siestes dans la journée protège la bonne santé du cerveau ? C’est ce que montre une étude scientifique de l’University College London, parue dans la revue Sleep Health en juin 2023.
Le cerveau rétrécit naturellement avec l’âge et s’atrophie en fin de vie. Or, ces chercheurs affirment avoir établi un lien entre les siestes diurnes habituelles et un volume cérébral total plus important : les personnes adeptes des petites siestes finissent par avoir un cerveau plus grand de 15 centimètres cubes et donc plus jeune de 2,6 à 6,5 ans.
Les siestes régulières ralentissent la neurodégénérescence et le déclin cognitif !
« Quand je danse, je danse. Quand je dors, je dors » (Montaigne).
Marianne Aya Omac chante ‘Je reviens’ : https://www.youtube.com/watch?v=sSr1JZNprlw
Oui, je reviens de guerre. Je ne suis pas blessé. J’ai traversé l’enfer et je m’en suis tiré. Mais j’ai sauvé ma vie au prix de tellement d’autres Que j’éprouve un remord d’être parmi les vôtres. J’ai lancé des grenades, vous me lancez des fleurs et, pour avoir tué, m’accueillez en vainqueur. Quand je vois cet enfant qui m’apporte une gerbe, je pense que là-bas d’autres dorment sous l’herbe.
Oui je reviens de guerre, Mais, je vous en supplie, ne me demandez pas d’être fier d’être ici. J’ai fait comme les autres, je me suis défendu. Je ne voulais pas mourir, mes adversaires non plus. Ce n’est pas la violence qui nous faisait agir mais une peur immense de ne plus revenir. Pour vous, c’est terminé, vous chantez la paix. Moi, je pleure ces morts qui ne m’avaient rien fait.
Oui, je reviens de guerre ; on dit qu’on a gagné… Mais, pour l’amour de Dieu, cessez de m’acclamer, car, si je suis ici, c’est que d’autres sont morts. Et leurs cris d’agonie me poursuivent encore. Qu’on ne me dise pas que j’ai des ennemis. Je n’ai vu que des hommes transformés en soldats qu’on obligeait à faire ce qu’ils ne voulaient pas.
Oui je reviens de guerre, mais vos chants de victoire n’effaceront jamais l’horreur de ma mémoire. Je crois entendre un bruit, celui du corps d’un homme qui tombe. Et le dernier soupir de celui qui succombe, et le dernier regard de ceux que j’ai tués m’a placé pour toujours au banc des accusés. Arrêtez la fanfare, rangez tous vos drapeaux ; je suis un criminel, je ne suis pas un héros.
« Il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Écritures » (Luc 24, 45). Il ne s’agit pas ici de l’intelligence des Q.I. élevés, des sachants et des érudits, c’est l’aptitude à recueillir ce qu’offrent les temps de recueillement, l’habilité à ouvrir les yeux du cœur et de l’âme qui se laissent toucher par les présences invisibles (aux yeux de chair), la capacité à reconnaître la Présence de Qui se révèle dans le bruissement de la Vie…
Voici un modèle de recueil raffiné né de recueillements cueillant : Marie-Christine Hazaël-Massieux, À la lumière de Dieu, en chemin dans l’intelligence du cœur, Desclée de Brouwer, 2024, qui aide à ouvrir peu à peu les yeux à Plus grand que nous dans ses clins d’yeux d’instant en instant.
Je publie ce post sur fond du sermon de l’évêque Budde à la cathédrale de Washington en présence de Trump, avec des paroles fortes interrogeant et interpellant la politique présidentielle…
« La laïcité est une transcendance lorsqu’elle affirme qu’il existe toujours en elle un territoire plus grand que ma croyance, qui peut accueillir celle d’un autre venu y respirer » (Delphine Horvilleur).
« La laïcité installe un espace zéro, celui de la puissance publique, laquelle s’abstient en matière de croyances et d’incroyances et se protège des croyances et incroyances. Mais le régime laïque ne se réduit pas au seul principe de laïcité ; il repose sur une dualité de principes. D’un côté ce qui participe de l’autorité publique (législation, institutions publiques, école publique, magistrats, gouvernement…) s’abstient de toute manifestation, caution ou reconnaissance en matière de cultes, de croyances et d’incroyances, et réciproquement se protège de toute intrusion des cultes – c’est le principe de laïcité stricto sensu, le moment zéro. De l’autre, partout ailleurs y compris en public, dans l’infinité de la société civile, la liberté d’expression s’exerce dans le cadre du droit commun. L’articulation entre ces deux principes produit une respiration. L’élève qui enlève ses signes religieux en entrant à l’école publique les remet en sortant, il passe d’un espace à l’autre, échappant par cette alternance aussi bien à la pression sociale de son milieu qu’à une règle étatique. […] La laïcité est un minimalisme et un immanentisme politique » ( Catherine Kintzler).
« Dans l’espace privée, c’est la liberté qui prime. Dans l’espace public, la laïcité implique une neutralité, tandis que dans l’espace civique (les lieux où l’on se rencontre), c’est la discrétion qui s’applique. Le principe de la laïcité, c’est donc la discrétion » (Pierre-Henri Tavoillot, La morale de cette histoire).
Bons défis de pas sages (avec toute l’ambiguïté de la formule « pas sages »…) !
Bartolomé de Las Casas était parti chercher fortune à Hispaniola (l’actuel Haïti) en 1502. Comme tout colon, il avait reçu une parcelle de terres (« repartimiento ») avec le droit d’utiliser le travail d’un groupe d' »Indiens » pour exploiter ces terres. Il se montrait bon colon traitant ces indigènes avec humanité. Il était désireux d’être bon avec eux et il soutenait les œuvres caritatives telles que la création d’écoles et d’hôpitaux mais, pendant 12 ans, il a été incapable de voir la violence dans la domination exercée sur les colonisés qui étaient spoliés de leurs terres et réduits à de la main d’œuvre en esclavage. Il resta longtemps insensible à l’iniquité du système d’exploitation en place, malgré les appels de quelques prêtres (comme le dominicain Antonio de Montesinos dont le sermon le dernier dimanche de l’Avent 1511 avait fait des remous jusqu’à la Couronne espagnole).
Il fallut l’intervention de l’Esprit pour que les écailles tombent de ses yeux. Il raconte que cette conversion radicale arriva à un moment précis, alors qu’il préparait un sermon pour la Pentecôte de 1514 (il fut retourné par ce verset biblique : « celui qui offre le sacrifice tiré de la substance des pauvres, agit comme s’il sacrifiait un fils en présence de son père » (Ecclésiastique 34,24)). Il réalisa que « tout ce qui se commet aux Indes vis-à-vis des Indiens est injuste et tyrannique ». Il renonça aussitôt à son repartimiento et comprit qu’aimer son prochain, c’est aussi refuser d’être complice des injustices structurelles. Il mobilisa alors toutes ses meilleures forces pour une réforme profonde des structures.
Pour approfondir, lire le bel article que je reprends ici :
de Marie-Alice Tihon qui vient de nous quitter ce 1/1/2025. Il fut publié dans la revue Lumen Vitae (1988, n°3, p. 285-294). Elle souligne que l’Évangile ne peut résonner que lorsque une liberté s’adresse à une autre liberté : « La conversion de Las Casas fut de passer d’une mentalité de propriétaire de l’Évangile au regard d’espérance de Dieu, qui fait confiance au monde et qui se livre à lui. Frère Bartolomé a fait confiance en ce peuple d’Amérique ; il l’a reconnu comme lieu où Dieu se révèle et il l’a passionnément aimé ».
« Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières, Vains objets dont pour moi le charme est envolé ? Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères, Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » (Alphonse de Lamartine, L’isolement dans Méditations poétiques).
Poème complet :
Souvent sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne, Au coucher du soleil, tristement je m’assieds. Je promène au hasard mes regards sur la plaine, Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes ; Il serpente, et s’enfonce en un lointain obscur ; Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes Où l’étoile du soir se lève dans l’azur.
Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres, Le crépuscule encor jette un dernier rayon, Et le char vaporeux de la reine des ombres Monte, et blanchit déjà les bords de l’horizon.
Cependant, s’élançant de la flèche gothique, Un son religieux se répand dans les airs, Le voyageur s’arrête, et la cloche rustique Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente N’éprouve devant eux ni charme ni transports, Je contemple la terre ainsi qu’une ombre errante : Le soleil des vivants n’échauffe plus les morts.
De colline en colline en vain portant ma vue, Du sud à l’aquilon, de l’aurore au couchant, Je parcours tous les points de l’immense étendue, Et je dis : « Nulle part le bonheur ne m’attend. »
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières, Vains objets dont pour moi le charme est envolé ? Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères, Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.
Que le tour du soleil ou commence ou s’achève, D’un œil indifférent je le suis dans son cours ; En un ciel sombre ou pur qu’il se couche ou se lève, Qu’importe le soleil ? je n’attends rien des jours.
Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière, Mes yeux verraient partout le vide et les déserts ; Je ne désire rien de tout ce qu’il éclaire, Je ne demande rien à l’immense univers.
Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère, Lieux où le vrai soleil éclaire d’autres cieux, Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre, Ce que j’ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !
Là, je m’enivrerais à la source où j’aspire ; Là, je retrouverais et l’espoir et l’amour, Et ce bien idéal que toute âme désire, Et qui n’a pas de nom au terrestre séjour !
Que ne puis-je, porté sur le char de l’Aurore, Vague objet de mes vœux, m’élancer jusqu’à toi ! Sur la terre d’exil pourquoi restè-je encore ? Il n’est rien de commun entre la terre et moi.
Quand la feuille des bois tombe dans la prairie, Le vent du soir s’élève et l’arrache aux vallons ; Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie : Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !
« Nous courons sans souci dans le précipice, après que nous avons mis quelque chose devant nous pour nous empêcher de le voir » (Blaise Pascal).
« La bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l’infini » (Voltaire).
Un conférencier essaie de convaincre la salle des méfaits de l’alcool et n’hésite pas à employer des exemples très terre-à-terre. — Mettons deux seaux devant un âne : un rempli d’eau et un rempli d’alcool. D’après vous, vers quel seau se dirigera-t-il ?
Dans la salle, un homme éméché répond : — Vers l’eau. — Et pourquoi, d’après vous ? — Parce que c’est un âne !