Miss-ti-gris âgée

« Un mistigri couleur de charbon trottait sur la balustrade, à la recherche d’une bonne fortune dotée de grandes oreilles roses et d’une queue de rat » (Frédéric Lenormand, Le diable s’habille en Voltaire, Éditions Jean-Claude Lattès, 2013).

Une maison sans mistigri, serait-ce comme un moine sans sa bure ou un Basque sans son béret ?

L’imagination au pouvoir

« L’imagination peut faire voir aux enfants des choses qui n’existent pas, par exemple des monstres sous leur lit. Mais cette même imagination les aide aussi à affronter certaines peurs. Lorsque votre enfant s’imagine être un superhéros capable de combattre tous les méchants de la Terre, il développe sa confiance. Vous pouvez aider votre enfant à développer son imagination et sa créativité. Voici quelques pistes :

Laissez-le jouer librement, sans imposer de règles. S’il veut dessiner des nuages jaunes ou construire un bateau avec ses blocs sans suivre de plan, c’est parfait! Évitez aussi de lui dire des phrases comme: « Ça ne se peut pas! » ou « Ce n’est pas comme ça que ça marche! »

Racontez-lui des histoires à partir de livres, de vos souvenirs ou de votre propre imagination.

Laissez votre tout-petit s’amuser avec des boîtes, des bouts de corde, des contenants vides et des morceaux de tissu. Ils offrent souvent plus de possibilités de création que les jouets à usage unique.

Donnez la chance à votre enfant de s’ennuyer à l’occasion pour activer son imagination. Lorsque vous ne répondez pas immédiatement à tous ses désirs (ex.: un jouet, votre présence pour le divertir, etc.), vous lui donnez l’occasion d’inventer un jeu pour s’occuper. Vous finirez par le trouver en train de rêvasser dans son lit ou de parler avec ses figurines.

Limitez l’utilisation de la télévision et des écrans. Cela peut empêcher votre enfant d’avoir du temps pour s’ennuyer et créer » (Solène Bourque, psychoéducatrice et l’équipe Naître et grandir).

Arriver comme des figues après Pâques

En Flandre, on utilise souvent l’expression ‘vijgen na Pasen’ : « arriver comme des figues après Pâques », c’est arriver trop tard. La figue fraîche est un produit de saison, disponible seulement d’octobre à mars. Et elle avait, de ce fait, le rare privilège de faire partie des aliments sucrés autorisés par l’Église pendant le carême. D’où son succès comme friandise en pleine période de jeûne. D’où la fin de son succès dès le jour de Pâques, à la fin des restrictions !…

Autres expressions avec le même sens :
arriver à la fumée des cierges,
arriver comme le marquis de Couille-Verte
(comme Grouchy à la bataille de Waterloo),
arriver après la bataille,
arriver comme les carabiniers :

« Nous sommes les carabiniers,
la sécurité des foyers.
Mais par un malheureux hasard,
au secours des particuliers,
nous arrivons toujours trop tard »
(carabiniers de l’opéra bouffe ‘Les Brigands’,
musique de Jacques Offenbach, 1869). Et j’ajoute :

Le bruit de nos bottes sur le pavé,
et les voilà déjà détalés !

Tapoter sur nos oeillères idéologiques qui font voir la violence politique comme incontournable

« Napoléon, dans ses conquêtes, ne s’est jamais véritablement
préoccupé des pertes humaines. […] Nous avons ensuite, et
depuis lors, placé la valeur de la vie humaine plus haut que tout.
De l’Empire, nous avons renoncé au pire.
De l’empereur, nous avons embelli le meilleur » (Emmanuel Macron « commémorant » Napoléon Bonaparte, à l’Institut de France, 5/5/21).

Le discours écrit de l’Élysée prévoyait la formule : « De l’empereur, nous avons embelli nos meilleurs », ce qui est très différent du prononcé de Macron, parlant d’embellir le meilleur de l’empereur (hélas, le prononcé a, seul, autorité ; point l’écrit). Embellir nos meilleurs à nous, n’est-ce pas être lucide sur l’impasse de la logique de domination et de gloire à la racine même de la politique de Bonaparte ?

Comme tout civilisateur armé, Napoléon justifie ses propres violences de conquérant par ses projets de bâtisseur, qui répand les idées de la Révolution et débarrasse les peuples européens des tyrans qui les oppressent… En octobre 1813, il a refusé les bons services de Metternich, venu négocier une paix européenne raisonnable et durable, en lui rétorquant : « Votre Empereur et moi-même n’avons pas les mêmes contraintes. Il est l’héritier de ces familles qui se partagent l’Europe depuis des siècles. Vos maîtres peuvent se faire battre vingt fois et poursuivre tranquillement leur règne. Moi, je suis le fils de la fortune. Je ne suis que le Corse venu s’asseoir sur un de leurs trônes. Je ne puis m’y maintenir que par la force. Mon Empire est détruit si je cesse d’être redoutable » (Napoléon, Metternich, le commencement de la fin). Une course en avant, dont on connaît la fin avant même de commencer : implacable logique, chez bien des espèces animales, du mâle dominant qui s’impose par la force et qui est éliminé, aussitôt qu’il sera devenu âgé et moins fort qu’un autre…

Pour tapoter sur nos œillères idéologiques qui limitent nos regards et nous amènent à voir trop vite certaines violences comme incontournables voire même glorieuses, je cite Jean-Marie Muller qui poursuit le projet philosophique d’une délégitimation radicale de la violence, jusque dans les mots porteurs de l’idéologie de la violence nécessaire, légitime et honorable. Il s’attache à « déconstruire les mots justifiant la violence et, dans le même mouvement, inventer et créer les mots qui honorent la non-violence. Trouver les mots justes pour dénommer la violence, c’est déjà nous déprendre de son emprise. De même, trouver les mots justes pour dénommer la non-violence, c’est déjà lui ouvrir un espace où elle puisse exister. […] En réalité, l’opposé de la vérité, c’est l’erreur de la violence et déjà l’erreur de toute doctrine qui prétend justifier la violence, c’est-à-dire faire de la violence un droit de l’homme. Car la violence est déjà victorieuse, elle a déjà imposé son ordre dès lors qu’elle a obtenu la complicité intellectuelle de l’homme. […] Il ne suffit pas de juger la violence, il s’agit de la penser. Penser la violence, c’est dé-couvrir son inhumanité. Penser la violence, c’est la dis-qualifier, la dé-légitimer, la dis-créditer, la dé-considérer, la dés-honorer. Penser la violence, c’est comprendre qu’elle nie et renie les vertus qui fondent et structurent l’humanité de l’homme. Penser la violence, c’est la voir ir-respectueuse, ir-réfléchie, in-juste, in-digne, in-civile, im-morale, im-polie, in-intelligente, im-prudente, in-délicate, in-clémente, in-élégante, in-considérée, in-souciante, in-décente, in-correcte, in-conséquente, in-capable, in-apte, im-propre, in-convenable, in-opportune, in-congrue, in-cohérente, in-continente, in-disciplinée, in-docile, in-tempérante, in-contrôlable, in-gérable,   im-puissante, in-opérante, in-fructueuse, in-compétente, in-habile, in-salubre, in-efficace. ir-réaliste, in-tolérable, in-fréquentable, in-soutenable, in-supportable, in-tenable, in-vivable, in-acceptable, in-désirable, ir-recevable, in-admissible, in-défendable, in-justifiable, Penser la violence, pour chacune de ces raisons et pour beaucoup d’autres encore, c’est lui opposer un non catégorique. Connaître la vérité, c’est, face au scandale de la violence qui dé-figure le visage de l’homme, re-connaître l’évidence de la non-violence » (Muller Jean-Marie, Penser la violence, 2006).

Maux de la terre et mots du ciel…

« Si j’avais commis les pires crimes de la terre, je les jetterais dans Son cœur et ce serait comme une goutte d’eau tombée dans un brasier » (la petite Thérèse).

« Bientôt, je ne vous parlerai plus avec les mots fatigants de la terre mais avec les mots du Ciel » (la petite Thérèse sur le point de mourir).

« Joie, joie, joie,
pleurs de joie »
(Blaise Pascal).

Bonne humeur, grandeur du glandeur ?…

« Sempiternelle
boucle éternelle
file à tire d’aile.

Et plus le temps passe,
âmes et corps s’enlacent,
révélant mes nasses.

Conscience me réveille.
Amour sur moi veille.

Mensonge se fracasse.
Ego boit la tasse.
Ils laissent la place :
Éternel palace…

Bon anniversaire,
Étienne bon dessert ! »

De mon épouse pour mon anniversaire
(en précisant : « en te rejoignant dans ton monde et avec ton langage ! »).

« Tu sais ce qu’est un sourire ?
C’est un mur qui tombe,
une porte qui s’ouvre sur l’âme
et qui invite à y entrer… » (Paola Melone).

« Il n’y a rien de plus irrésistiblement contagieux
que le rire et la bonne humeur » (Charles Dickens).

Sens dessus dessous = cent décus des saouls ?

Mes élucubrations en ce 7 mai 2021, tôt matin, pour commencer à fêter mon anniversaire avec l’univers uni-vert de printemps…

Ma joute / mon shoot préféré.e :
Raymond Devos « Sens dessus dessous » !
Actuellement, mon immeuble est sens dessus dessous.
Tous les locataires de dessous voudraient habiter au-dessus  !
Tout cela parce que le locataire qui est au-dessus
est allé raconter par en dessous
que l’air que l’on respirait à l’étage au-dessus 
était meilleur que celui que l’on respirait à l’étage au-dessous !
Alors,  le locataire qui est en dessous
a tendance à envier celui qui est au-dessus
et à mépriser celui qui est en dessous.
Moi je suis au-dessus de ça !
Si je méprise celui qui est en dessous,
ce n’est parce qu’il est en dessous,
c’est parce qu’il convoite l’appartement qui est au-dessus, le mien !
Remarquez, moi je lui céderai bien mon appartement à celui du dessous
à condition d’obtenir celui du dessus ! Mais je ne compte pas trop dessus.
D’abord parce que je n’ai pas de sous !
Ensuite, au-dessus de celui qui est dessus, 
il n’y a plus d’appartement ! Alors, le locataire du dessous
qui monterait au-dessus obligerait celui du dessus
à redescendre en dessous.
Or, je sais que celui de dessus
n’y tient pas. D’autant que, comme la femme de dessous
est tombée amoureuse de celui du dessus,
celui du dessus
n’a aucun intérêt à ce que le mari de la femme de dessous
monte au-dessus ! Alors là-dessus,
quelqu’un est-il allé raconter à celui du dessous
qu’il avait vu sa femme bras dessus bras dessous avec celui du dessus ?
Toujours est-il que celui du dessous l’a su !
Et un jour que la femme du dessous
était allée rejoindre celui du dessus,
comme elle retirait ses dessous et lui, ses dessus …
soi-disant parce qu’il avait trop chaud en dessous…
je l’ai su parce que d’en dessous,
on entend tout ce qui se passe au-dessus…
Bref ! Celui du dessous leur est tombé dessus !
Comme ils étaient tous les deux saouls,
ils se sont tapés dessus !
Finalement, c’est celui du dessous qui a eu le dessus.

Avec ma gueule, t’es pas tout seul

Quoi, ma gueule ?
Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?
Quelque chose qui ne va pas ?
Elle ne te revient pas ?
On n’va pas y passer la nuit
Ma gueule et moi on est d’sortie
On cherchait plutôt des amis
De galères en galères
Elle a fait toutes mes guerres
Chaque nuit blanche, chaque jour sombre
Chaque heure saignée y est ridée
Elle ne m’a pas lâché d’une ombre
Quand j’avais mal, même qu’elle a pleuré
Je m’en fous qu’elle soit belle
Au moins elle est fidèle…
(Ma gueule, chanson de Johnny Hallyday).

Vivent les Manneken-Pis belges

16 (= 13 et 3 / très étroits) points à savoir sur les Manneken-Pis belges.

1. Le premier journal au monde appelé « la Gazette» (Nieuwe Tijdinghen) a été imprimé à Anvers en 1605 par Abraham Verhoeven.

2. New York City a été fondée par le Belge Pierre Minuit (1589-1638). Ne cherchant pas minuit à 14 heures, ce Wallon a acheté l’île de Manhattan à ses premiers habitants en 1626.

3. La dynamo a été inventée par le belge Zénobe-Gramme (une université à Liège porte son nom).

4. L’asphalte moderne pour les routes a été inventé par le professeur belge Edward J. De Smedt.

5. L’indice de masse corporelle (IMC) est une invention du mathématicien belge Lambert Adolphe Quetelet.

6. La théorie du Big Bang a été émise par le prêtre et physicien belge Georges Lemaître. Un cratère sur la Lune porte son nom.

7. Les patins à roulettes sont une invention de Jean-Joseph Merlin, un Belge une fois.

8. Le plastique (la bakélite) est une invention de Leo Hendrik Baekeland, un Belge une fois.

9. Robert Caillau, le coinventeur du World Wide Web, est un Belge une fois.

10. Ludwig von Beethoven descendait d’une famille de Flamands originaires de Malines.

11. La communauté francophone de Belgique est le plus grand producteur au monde de bande dessinée par habitant.

12. La Belgique a le plus grand nombre de châteaux par mètre carré dans le monde. Châpeau bas ha ha !

13. La Belgique produit plus de 2500 bières différentes et en invente de nouvelles sans cesse.

14. La Belgique produit plus de 700.000 tonnes de chocolat par an.

15. L’aéroport de Zaventem est l’endroit où il se vend le plus de chocolat dans le monde.

16. Manneken-Pis fut kidnappé en 1747 par des soldats français en garnison à Bruxelles. Louis XV ne sortit de cette crise qu’en décorant Manneken-Pis de la Croix de Saint-Louis. Il l’autorisa à porter l’épée et lui offrit un habit de gentilhomme en tout bien, tout honneur… Bonheur, à la bonne heure !

Pour les 16 choses plus belles encore sur nos Jeanneke-Pis nationales, à suivre…