Toutes les œuvres du Créateur vont deux par deux, l’une révélant l’autre

« Considère bien toutes les œuvres du Créateur, elles vont deux par deux, l’une révélant l’autre. Ainsi, la mort face à la vie » (Siracide 33,15 ; livre biblique de Ben Sira le sage).

« Nous n’irons pas au but un par un mais par deux.
Nous connaissant par deux, nous nous connaîtrons tous.
Nous nous aimerons tous et nos enfants riront
de la légende noire où pleure un solitaire » (Paul Eluard, Le temps déborde, 1946).

Magnifique déclaration de Tristan à Yseult : « Mon visage dans tes yeux se reflète, comme se reflète le tien dans les miens et la pureté des cœurs, dans nos visages, reposent… J’ignore si la vie est plus grande que la mort mais l’amour l’est plus que les deux ! »

Effroyable illusion de Tristan et Yseult la Blonde qui croient échapper à la mort en s’aimant sans entraves, allant face contre Yseult aux blanches mains, l’épouse légitime de Tristan, jalouse et Tristàen mourir…

« Je suis, donc je pense » avant « je pense, donc je suis »

« Je pense, donc je suis » de Descartes est inversé par Blaise Pascal : « je suis, donc je pense ». Je suis qui je suis, en amont de mes « moi » qui pensent et de mes « moi » diversement affectés par des vécus… Par exemple, quand je pense, je suis parfois avec ce que je voudrais être et que je ne suis pas ; autrement dit, quand je pense, je ne suis pas simplement, pleinement ! « Je suis qui je suis » est la réponse divine, simple et pleine (Exode 3,14), qui nous inspirent aujourd’hui, dans nos élans de pleine conscience / Présence dans l’instant présent…

Pascal semble être le premier philosophe à réfléchir le « moi » dont il souligne le caractère fuyant et inassignable : « Qu’est-ce que le « moi » ? Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants, si je passe par là, puis-je dire qu’il s’est mis là pour me voir ? Non, car il ne pense pas à moi en particulier. Mais celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté, l’aime-t-il ? Non, car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus. Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m’aime-t-on, moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce « moi », s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’âme ? Et comment aimer le corps ou l’âme, sinon pour ces qualités qui ne sont point ce qui fait le « moi », puisqu’elles sont périssables ? Car aimerait-on la substance de l’âme d’une personne abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et ce serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités. Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n’aime personne que pour des qualités empruntées » (Blaise Pascal, Laf. 688, Sel. 567).

Toute ma vie = ma muse

« Dans l’esprit et le sel, il y a la saveur de l’umami.
Tous les deux sont des exhausteurs du bon goût.
Vive le sel de la vie » (Kheira Chakor).

« Vous êtes le sel de la terre ! »
Salez-vous les mets de votre vie ?
Votre lame de fond sale-t-elle vos envies ?
Salons é-piçons pour exhauster nos parts en vie !

Théodore Zeldin a dit :
« La gastronomie est l’art d’utiliser la nourriture pour créer le bonheur. »
En en parlant avec mon fils, tout en préparant notre repas, on s’est dit que
l’astronomie est l’art d’utiliser la nourriture épicée et la boisson (et pissez) pour créer le rêveur ; certes, sans abuser car
la gastro est l’art d’utiliser la nourriture pour créer la diarrhée-heurt !

Salut chat louche !

Un gars dans une administration est complètement envahi de souris dans son bureau. Il fait appel à un dératiseur qui conclut assez vite :

— Ce sera plus simple de vous laisser un chat quelques temps.

Le chat est donc laissé pour quelques jours dans le bâtiment, et très vite, on ne voit plus aucune souris. Le fonctionnaire, très content des services du chat, demande au dératiseur s’il peut l’adopter définitivement. Le dératiseur est d’accord. Hélas, après quelques temps, les souris refont la fête dans le bureau. Le gars rappelle le dératiseur et lui demande ce qui se passe. Le dératiseur répond :

— Le chat a dû comprendre qu’il était titularisé…

Cas d’astres lunaires !

Apprenant que le cadastre solaire cartographie le potentiel solaire d’une région,
je me suis demandé ce qu’est le cadastre lunaire d’une légion…
Et j’ai trouvé la réponse dans Les poèmes dorés,
d’Anatole France (1873 : 150 années-lumière d’ici) :

Je sais la vanité de tout désir profane.
À peine gardons-nous de tes amours défunts,
Femme, ce que la fleur qui sur ton sein se fane
Y laisse d’âme et de parfums.

Ils n’ont, les plus beaux bras, que des chaînes d’argile,
Indolentes autour du col le plus aimé ;
Avant d’être rompu leur doux cercle fragile
Ne s’était pas même fermé.

Mélancolique nuit des chevelures sombres,
À quoi bon s’attarder dans ton enivrement,
Si, comme dans la mort, nul ne peut sous tes ombres
Se plonger éternellement ?

Narines qui gonflez vos ailes de colombe,
Avec les longs dédains d’une belle fierté,
Pour la dernière fois, à l’odeur de la tombe,
Vous aurez déjà palpité.

Lèvres, vivantes fleurs, nobles roses sanglantes,
Vous épanouissant lorsque nous vous baisons,
Quelques feux de cristal en quelques nuits brûlantes
Sèchent vos brèves floraisons.

Où tend le vain effort de deux bouches unies ?
Le plus long des baisers trompe notre dessein ;
Et comment appuyer nos langueurs infinies
Sur la fragilité d’un sein ?

Le serpent : symbole de renouveau et de transformation

« Dans la mythologie, le serpent apparaît sans doute comme l’image la plus forte du renouveau et de la transformation. Il est le gardien de la sagesse des Enfers et de la prédiction. La capacité du serpent à se dépouiller régulièrement de son ancienne peau et la reconstituer est reflétée chaque mois dans le renouveau de la lune et dans le cycle menstruel féminin. Comme la lune, le serpent est considéré comme un symbole de la lumière et de l’obscurité : il vit à la fois à la surface du sol et sous terre dans des terriers et des caves. Il représente les pouvoirs de la nouvelle lune, l’énergie dynamique qui émane de la conscience intérieure ou monde des Enfers, et qui met en lumière les pouvoirs de la prédiction, de la sagesse, de l’inspiration et de la fécondité. Les mouvements sinueux et ondoyants du serpent renforcent son association avec l’eau. Il est ainsi devenu le symbole des eaux du Paradis, sous la forme de la pluie fertilisante, des eaux de la terre donnant la vie, et de celles des Enfers se présentant comme l’utérus qui apporte renaissance et vie nouvelle. Dans certaines mythologies, le serpent représente la source créatrice qui donne naissance à l’univers. Il est considéré comme l’énergie dynamique de la déesse, qui est à la fois la terre mère et l’énergie de la terre qui fait croître les plantes » (Miranda Gray, Lune Rouge. Les forces du cycle féminin, p. 82-83).