« L’économie n’est ni au service de la propriété privée et des intérêts individuels, ni au service de ceux qui voudraient utiliser l’État pour imposer leurs valeurs ou faire prévaloir leurs intérêts. Elle récuse le tout-marché comme le tout-État. L’économie est au service du bien commun, elle a pour objet de rendre le monde meilleur. À cette fin, elle a pour tâche d’identifier les institutions et les politiques qui promouvront l’intérêt général. Dans sa recherche du bien-être pour la communauté, elle englobe les dimensions individuelle et collective du sujet. Elle analyse les situations où l’intérêt individuel est compatible avec cette quête de bien-être collectif et celles où au contraire il constitue une entrave » (Jean Tirole, Économie du bien commun, 2016).
Je souhaite à chacun.e de nous du discernement dans cette tâche d’identifier et de contribuer aux institutions et aux politiques, autour de nous, qui rendent davantage l’économie au service du bien commun. Bon choix de vote présidentiel aux Français !
« Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté » (Alain, Propos sur le bonheur, 1928).
« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. […] Je suis pessimiste avec l’intelligence, mais optimiste par la volonté » (traduction littérale de l’italien : phrase d’Antonio Gramsci, extraite d’une lettre à son frère Carlo écrite en prison, le 19 décembre 1929 et reprise dans Cahiers de prison, 1948).
Antonio Gramsci se dit inspiré par Romain Rolland : « La conception socialiste du processus révolutionnaire est caractérisée par deux traits fondamentaux que Romain Rolland a résumé dans son mot d’ordre : pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté » (Antonio Gramsci, Discours aux anarchistes, dans Ordine Nuovo, 3-10 avril 1920).
« Même dans ces moments où tu es à terre, où tu ne sens rien d’autre qu’argile contre terre noire, tu n’es jamais seul. Tu as des milliers d’ancêtres puissants derrière toi, ceux qui ont traversé la vie sauvage et les terres désolées, les chagrins et les épreuves, et qui marchent avec toi maintenant ; ceux qui te portent dans l’étreinte noueuse et nouée de l’Arbre de Vie, et qui déposent une sombre graine de promesse dans tes cellules endormies. Entends leurs voix fières. Leurs rêves et leurs conseils sont comme un clair de lune. Sens leurs mains aimantes te soulever des bords du désespoir, de la douleur ou de l’égarement, et t’amener à la clarté. Écoute leur message : c’est le voyage qui est important, le chemin se fait en marchant, c’est là qu’est ta bonne étoile. Ainsi te remettent-ils doucement sur pied, …et dans la vie que tu es venu vivre ici » (Rachel Alana).
« Il est important d’observer autour de nous à quel point notre société mobilise toutes les ressources de l’intellect pour persuader l’homme de masse, le « travailleur de la consommation », comme dit Günter Anders, de la valeur suprême des objets de la frivolité. C’est un travail de sape constant que de miner l’essentiel avec du superficiel.
Il engage tout d’abord de la part du sujet un type de perception hypnotique, qui substitue le réflexe à la réflexion. Il suppose le sabotage de tout ce qui comporterait ne serait-ce que l’ébauche d’une prise de conscience, l’évitement constant du sérieux par la dérision, le détournement systématique de la critique à des fins qui ramène encore et encore vers le profit. L’art de laisser croire à chacun qu’il dispose de son libre arbitre, tout en l’empêchant systématiquement de l’exercer » (Serge Carfantan).
Pour aller plus loin, je vous invite à lire sa réflexion sur http://www.philosophie-spiritualite.com/cours/exist5.htm qui déconstruit les discours de conditionnement aptes à produire un consommateur obéissant et une ambiance légère de convivialité ludique de consommation.
Le jour où je me suis retrouvé étranger en difficulté en terre inconnue, loin de chez moi, et que j’ai trouvé refuge chez des gens d’une hospitalité simple et spontanée, leur humanité m’a humanisé, elle m’a ouvert les yeux du cœur sur les réflexes européens de forteresse se croyant assiégée par ‘’toute la misère du monde’’…
« Il a fait fleurir le désert comme une rose, il m’a arraché à l’amertume solitaire de l’exil pour me mettre en harmonie avec le grand cœur blessé et brisé du monde » (Oscar Wilde, De Profundis).
« Secours-moi, sois mon ami, ô Bien-aimé, ne dors pas ! Ô rossignol enivré, ne t’endors pas dans la roseraie. Protège les amis exilés, ne dors pas ! Cette nuit est la nuit de la libéralité, sois attentif, ne dors pas. Si tu désires l’éternité et la victoire, ne dors pas. Brûle-toi à la flamme de l’amour de l’Ami, ne dors pas. Plonge comme le seau dans les ténèbres du puits, il se peut que tu arrives à la margelle du puits ; ne dors pas » (Rûmi).
« Qui regarde dans le miroir de l’eau aperçoit, il est vrai, tout d’abord sa propre image. Qui va vers soi-même risque de se rencontrer soi-même. Le miroir ne flatte pas, il montre fidèlement ce qui regarde en lui, à savoir le visage que nous ne montrons jamais au monde, parce que nous le dissimulons à l’aide de la « persona », du masque du comédien.
Le miroir, lui, se trouve derrière le masque et dévoile le vrai visage. C’est la première épreuve du courage sur le chemin intérieur, épreuve qui suffit pour effaroucher la plupart, car la rencontre avec soi-même est de ces choses désagréables auxquelles on se soustrait tant que l’on a la possibilité de projeter sur l’entourage tout ce qui est négatif. Si l’on est à même de voir sa propre ombre et de supporter qu’elle existe, une petite partie seulement de la tâche est accomplie: on a du moins supprimé l’inconscient personnel » (Carl Gustav Jung, Les racines de la conscience).
« Aucun arbre, dit-on, ne peut pousser jusqu’au paradis à moins que ses racines n’atteignent l’enfer » (Carl Gustav Jung).
« Écoutez la voix de vos rêves ! C’est la petite voix de l’inconscient qui vous rend visite en songe. Le rêve, passeur de message, est magique…pour peu qu’on y prête attention. Imagé, il parle une langue d’une infinie richesse. Jamais en panne de scénarios, il déploie les ailes du possible. Il réconcilie les temps, abolit les distances, fait revivre les disparus, dénoue les conflits, solutionne les problèmes, guérit les blessures… Loin des interprétations toutes faites, c’est un chemin de connaissance de soi. Un puissant outil de créativité. « Quand un homme entre dans une phase significative de son destin, on peut assurer avec certitude qu’il en a été averti par ses rêves » (Carl Gustav Jung). » Lu sur la page FB psychanalyse jungienne
Qu’est-ce qui relie ‘onde gravitationnelle’ et ‘le vent d’orage lointain’ ? Si tu n’as pas trouvé, la réponse se trouve en bas de ce texte.
« Au lieu que je me réapproprie mon passé, c’était lui qui s’emparait de mon présent, et alors même que je croyais échapper au champ magnétique du temps, je fonçais telle une fusée dans son noyau secret » (Philip Roth, Pastorale américaine).
Partout où on va, on emporte un peu de son paysage intérieur d’origine. On ne peut pas totalement s’échapper de soi, dixit Nicolas Mathieu, qui termine ainsi son roman Leurs enfants après eux :
« Anthony préférait ne pas voir ça. Il enfourcha la Suzuki et regagna très vite la Départementale. Dans ses mains, il retrouva la trépidation panique du moteur, ce sentiment d’explosion imminente, le bruit infernal, le délicieux parfum des gaz d’échappement. Et une certaine qualité de lumière, onctueuse, quand juillet à Heillange retombait dans un soupir et qu’à la tombée du jour, le ciel prenait un aspect ouaté et rose. Ces mêmes impressions de soirs d’été, l’ombre des bois, le vent sur son visage l’exacte odeur de l’air, le grain de la route familier comme la peau d’une fille. Cette empreinte que la vallée avait laissée dans sa chair. L’effroyable douceur d’appartenir. »
Ce qui les relie ? Ce sont des anagrammes ! Merci, mon cher homonyme, Étienne Klein.
Je reçois le cri déchirant d’un de mes proches, vivant à Butembo-Béni à l’Est de la RDCongo, qui fait partie de mon équipe de formateurs :
« Nous vivons des massacres au quotidien. Tous nos frères qui viennent de mourir égorgés chaque jour au Nord-Kivu n’ont-ils pas la même valeur humaine que ceux des autres provinces du pays, que ceux d’Ukraine ? Qu’est-ce qui fait qu’ailleurs, dans la majeure partie du pays, les activités et la vie peuvent se dérouler normalement alors que nous, poussés par la faim qui nous est imposée, nous risquons la mort chaque fois que nous allons dans nos propres champs, qui nous reviennent de droit ? C’est souvent une mort tragique qui nous y attend, tel un agneau isolé au milieu de loups, une mort planifiée par des hommes comme nous, qui s’infiltrent pour s’accaparer nos terres. Est-ce vraiment ça ce que nous méritons ? Nos larmes n’ont-elles pas encore suffi pour que les Puissants de ce monde nous écoutent et nous viennent urgemment en aide pour stopper ce massacre ? Est-ce parce que dans leurs veines coule de la sève et non du sang ? Nos gouvernants, nos députés, nos sénateurs, la soit-disant Communauté internationale, MONUSCO, UE, etc., ont-ils du sang en or à protéger tandis que le nôtre coule sous les pieds de nos arbres, en pleurant nuit et jour ? Qui se soucie de savoir comment nous trouvons à manger, comment nous nous vêtissons ? Comment ferment-ils l’œil ici, alors qu’ils se préoccupent tant de la paix à l’Est de l’Europe ? Qu’avons-nous fait à l’humanité pour être ignorés comme ça ? Comment des personnes responsables peuvent aller danser dans des hôtels, ou aller contenter des voisins, pendant qu’ils savent que les corps de leurs propres enfants sont en train de se décomposer dans une des chambres de leur appartement ?
Croyez-moi, s’il vous plait, les gens sont en train de mourir. Ne faites pas semblant comme si tout va bien au Congo-Kin. Merci pour votre solidarité à nos côtés ».
Je retourne là-bas dans 3 mois et j’y donnerai des ateliers sur l’art de mobiliser la société civile en vue de faire tomber les injustices sociétales. Nous avons besoin de soutien et nous préférons rester indépendants de la plupart des organismes officiels. Si vous sentez en vous que c’est juste et prioritaire de soutenir ce projet, voir