L’autoritaire est semblable à un genou malade. Il se fait entendre à chaque pas. Il pervertit la loi en la personnalisant : « je fais la loi et tu m’obéis ». Il fait sentir son pouvoir SUR tous les autres, au point de les serrer et de desservir le groupe.
L’autorité est comme un genou en bonne santé. On ne la remarque pas et, pourtant, elle rend d’immenses services à la dynamique collective du groupe. Elle est la juste gardienne de la loi, sa garante. À son service, elle déploie un pouvoir POUR assurer la justice avec justesse : que les règles soient les plus justes et ajustées possibles ET qu’elles aient du poids ; toute transgression est suivie de sanction-réparation et non de punition-répression. En outre, sa fermeté sur le plan du cadre de droit n’est pas fermeture aux personnes ; elle s’articule à de la communication vraie pleine d’ouverture aux vécus et besoins des personnes : deux registres qu’il convient de soigneusement distinguer avant de les réarticuler.
Cf. Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain P.U.L., 2009, p. 50 à 99.