« Ce vieux beau, ce parasite, ce geignard de Georges Girard rêvait d’être un héros de roman. Un Hercule Poirot. Un Sherlock Holmes. En plus jeune, bien sûr, plus attirant. Même un malfrat s’il le fallait. Mais alors un malfrat de classe. Un cambrioleur de génie. Un Arsène Lupin.
— Tu imagines, le titre en couverture : « Le Commissaire Georges mène l’enquête ! » Avoue que ça en jette ! Ça ne manque pas de panache !
Georges Girard prenait la pose devant la haute glace du salon en se caressant la barbiche avec des airs de fin limier… »
(Corinne Hoex, Nos princes charmants, roman-nouvelles paru en mai 2023, qui parle de « femmes pour qui il n’est plus l’heure de se laisser faire par nos princes charmants ordinaires, modèles courants de mufles, rouleurs de mécaniques, coqs de basse-cour et goujats patentés », « prince charmant oisif et désœuvré, s’épaississant d’année en année sous ses chemises cintrées (p. 7), poète dans l’âme, surtout quand l’inspirait une jolie femme (p. 12), coiffé d’un panama, vêtu d’un bermuda à rayures et paré d’un vaste polo voué à dissimuler ses rondeurs de sédentaire (p. 18), attablé à poil devant sa langouste au milieu de la chambre, panse débordante, virilité blottie sur le velours du fauteuil, crâne répercuté de dos, de profil, de trois-quarts par le jeu des miroirs (p. 25). Des Marilou, il en a dans toutes les villes où il voyage pour ses affaires, à Zurich, Düsseldorf, Bratislava, Oslo (p. 26), ses manies de vieux garçon (p. 62). Et, de plus, ils les appellent ma poule, poussin, choupinette, mon petit chat… » ).
« Il y a une partie
de chaque être vivant
qui tend à devenir :
le têtard en grenouille,
la chrysalide en papillon,
un être humain meurtri
en un être entier.
C’est cela la spiritualité »
(Ellen Bass).