Dans la lignée de Bush qui avait utilisé les arguments de légitime défense et de guerre préemptive pour justifier sa guerre contre l’Irak en 2003, Donald Trump a justifié son ordre de tuer, par drone armé, le général iranien Qassem Soleimani, en le qualifiant de « terroriste numéro un » dans le monde, et en l’accusant de préparer des attaques « imminentes » contre des diplomates et militaires américains.
Dans son récent rapport, Agnès Callamard, Rapporteur spécial des Nations-Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a conclu que Washington n’a pas démontré « une menace imminente mettant en danger la vie » et que « la manière d’agir des États-Unis était illégale », au regard de la Charte des Nations unies.
Dans sa démarche scientifique, qu’il a nommée « polémologie », Gaston Bouthoul parlait des « réprobations incantatoires » de la violence (colonne 4 du schéma ci-dessous) : un laisser-faire de la Communauté des Nations est complice de l’impunité actuelle des Puissances utilisant les drones pour éliminer leurs adversaires.
Il s’agit au contraire de se mobiliser collectivement (colonne 2) pour normer les règles du jeu (colonne 3) et ainsi réduire la zone de non-droit et l’arbitraire que s’arrogent les arrogants.
Cf. Chomé Étienne, Le nouveau paradigme de non-violence, p. 157 à 163.