« Je ne peux pas concevoir un monde qui s’en tient juste à ce qu’on en voit » (Jean Rouaud).
« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux » (Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit prince).
« Les affects invisibles que les parents transmettent aux enfants sont nettement plus importants que les visibles. […] L’atmosphère impalpable est beaucoup plus puissante que celle que l’on voit. C’est pour cette raison que Jung n’a jamais beaucoup abordé la pédagogie. Il soutenait que ce que l’on dit ou fait avec les enfants importe peu. Ce qui compte, c’est d’être soi-même sain afin qu’une atmosphère saine et positive émane de soi. Peu importe alors ce que vous dites aux enfants : de toutes manières, ils n’écoutent pas. Ils réagissent à ce qui se trouve à l’arrière-plan. Les enfants nagent encore, pour ainsi dire, dans l’inconscient, dans l’atmosphère d’une situation, et c’est à cela qu’ils réagissent » (Marie-Louise von Franz, La Voie des rêves).
Dans Les yeux d’Hubert : l’art de l’observation scientifique avant l’émergence du positivisme, Patrick Singy montre que l’observation scientifique au sens moderne est le produit du positivisme du 19ème siècle : ni universel ni éternel !
Il cite Alexandre Pope, Essay on Man, 1732, poète qui chante à sa façon l’art d’observer :
“The bliss of man (could pride that blessing find)
Is not to act or think beyond mankind ;
No powers of body or of soul to share,
But what his nature and his state can bear.
Why has not man a microscopic eye ?
For this plain reason, man is not a fly.
Say what the use, were finer optics giv’n,
To inspect a mite, not comprehend the heav’n ?
Or touch, if tremblingly alive all o’er,
To smart and agonize at ev’ry pore ?”