C’est pour faire rire que François Rabelais publie son premier roman en 1532 : « Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel, Roi des Dipsodes ». Cette farce truculente et fantasque ébranle par l’humour l’obscurantisme de son temps. Le géant Pantagruel qui rencontre partout des iniquités et des superstitions grossières, est du style à combler, par mégarde, une carie dentaire en avalant des soldats… Selon le bon mot d’Anatole France, la philosophie pantagruélique est proportionnée à la faiblesse humaine.
« L’histoire est une fable pantagruélique et féerique où les lois de la société nous sont enseignées dans les aventures d’un personnage tour à tour grotesque et sublime, digne à la fois d’amour et de pitié, que les anciens Orientaux appelaient Adam, l’Humanité » (Pierre-Joseph Proudhon, Les Confessions d’un révolutionnaire pour servir à l’histoire de la révolution de février, 1849, p. 86). Encore aujourd’hui, le rire est une ressource susceptible de faire tomber quelque pan de bêtise…