« Le vin qui coule dans ma veine
A noyé mon cœur et l’entraîne
Et je naviguerai le ciel
À bord d’un cœur sans capitaine
Où l’oubli fond comme du miel.
Mon cœur est un astre apparu
Qui nage au divin nonpareil
Dérive, étrange devenu!
Ô voyage vers le Soleil
Un son nouvel et continu
Est la trame de ton sommeil.
Mon cœur a quitté mon histoire
Adieu Forme je ne sens plus
Je suis sauvé je suis perdu
Je me cherche dans l’inconnu
Un nom libre de la mémoire »
(Catherine Pozzi, Scopolamine).
Catherine Pozzi, dont l’art poétique séduisit et émoustilla Paul Valéry, nomme ce poème « scopolamine » : c’est une substance chimique qui cause des pertes de conscience et de mémoire !