« Des oiseaux aux longs cris allaient rafler dans l’ombre
les derniers parfums engourdis.
Deux étoiles naissaient, humectant l’azur sombre,
je me disais : le Paradis.
C’est de suivre l’oiseau et de joindre l’étoile
et d’appartenir à l’éther.
Et mes forces cédaient comme on défait un voile,
je me mélangeais avec l’air »
(Anna de Noailles, Les Forces éternelles, 1920, p. 198).
« La rêverie travaille en étoile. Elle revient à son centre pour lancer de nouveaux rayons » (Gaston Bachelard, La psychanalyse du feu, 1949, p. 36).
« La poésie est la première merveille du silence. Elle garde animé, derrière les images, le silence vigilant. Elle organise le poème dans le temps tranquille, dans un temps que rien ne trouble, rien ne précipite, rien ne domine, dans un temps susceptible de toutes les immatérialités, autant dire dans le temps de notre affranchissement. Le temps réel est bien faible en comparaison des temps imaginés dans les poèmes » (Banafsheh Sahih, Mahdi Afkhami Nia, Allahshokr Assadollahu, Une fenêtre sur la poétique de Gaston Bachelard à travers des vers extraits des Forces éternelles d’Anna de Noailles, 2020, p. 1).
Photo : Kurt Jones.