D’où vient que, pour le même travail, fait avec la même compétence, un habitant du sud de la terre est rémunéré plusieurs centaines de fois moins qu’un habitant au nord ?
Des dominants : « — Le monde est ainsi fait, vous savez ? »
Des dominés : « — Vous avez fait ainsi le monde ! »
= c’est la même phrase, sinon l’ordre des mots
+ « s,est !? ».
Le sociologue français Pierre Bourdieu explique les rapports de domination structurale par le concept de « violence symbolique », entendu comme « tout pouvoir qui parvient à imposer des significations et à les imposer comme légitimes en dissimulant les rapports de force qui sont au fondement de sa force » (Esquisse d’une théorie de la pratique, Paris, Droz, 1972, p. 18). « La violence symbolique est cette coercition qui ne s’institue que par l’intermédiaire de l’adhésion que le dominé ne peut manquer d’accorder au dominant (donc à la domination) lorsqu’il ne dispose, pour le penser et pour se penser ou, mieux, pour penser sa relation avec lui, que d’instruments de connaissance qu’il a en commun avec lui et qui, n’étant que la forme incorporée de la structure de la relation de domination, font apparaître cette relation comme naturelle » (Médiations pascaliennes, Paris, Seuil, 1997, p. 204). Dans Manufacturing Consent (1988), le linguiste américain Noam Chomsky analyse la « fabrique du consentement » et le « lavage des cerveaux en liberté », véritable camisole de force idéologique invisible par laquelle la minorité puissante maintient sa domination. Le philosophe italien Roberto Mancini parle du « pouvoir systémique de la violence normalisée » (Le logiche del male. Teoria critica e rinascita della società, 2012). Cf. aussi la violence structurelle selon Johan Galtung et co ; plus de développements dans mon livre Le nouveau paradigme de non violence, p. 27, disponible sur http://etiennechome.site/publications-de-fond/sociopolitique/.