« Halloween est une fête d’origine celtique, qui souligne la fin d’un cycle agricole, le retour des troupeaux, le temps de la rentrée des termes : c’est un marqueur de la vie collective. La dimension communautaire de la soirée s’exprime à travers les rites d’inversion carnavalesques (représentations de saynètes ou charivaris – prétextes pour désigner les déviants ou pénétrer chez les puissants et obtenir d’eux argent, combustibles ou vivres) et les rites de commensalité qui s’ensuivent : repas, jeux et danses autour de feux. Par là, s’accomplit l’un des objets de la fête : le renforcement du lien qui unit tous les membres du groupe, que ce soient ceux de la maisonnée, du clan, du village, par delà les différences de statut, que ce soient également les vivants et les morts, remémorés et en somme accueillis au cours de la nuit… Bref, les rites d’Halloween soulignent les structures communautaires par leur mise en scène, leur représentation, leur effectuation dramatisée. Ils constituent ainsi une manière dont l’organisation sociale énonce, représente et ce faisant, assure sa cohésion et sa permanence » (Adrien Lherm, Les enjeux sociaux du rite : l’exemple de la fête d’Halloween, dans Hypothèses, 1998, p. 25).