Ma grande amie vient de perdre son papa. Elle me partage sa souffrance d’être débordée par les préparatifs des funérailles, sans avoir le temps d’accueillir vraiment la foule des messages honorant la mémoire de son papa. Tant de témoignages affluent, qui méritent d’être médités, digérés ; ce sera pour plus tard, Pour l’heure, elle ne retient que les éléments qui serviront la cérémonie.
Son papa lui manque déjà tant, et pourtant l’espace et le temps se sont à ce point réduits qu’il ne reste à la vie qu’un étroit goulot d’étranglement : survivre à ses tourbillons, voilà tout ce qui reste au survivant, pour l’heure.
Le deuil a commencé mais c’est bien après cette mobilisation générale à l’annonce du décès que se vivront ses étapes les plus délicates, Je souhaite alors à mon âme-mie la simplicité et la confiance de laisser sa tristesse la prendre par la main : elle a pour rôle de lui faire traverser le ravin de la mort en survivante, de lui montrer la nouvelle vie qui s’ouvre à elle, dans le creux de cette perte.