Alerte et tranquille,
sans besoin de fil,
elle vole en dansant.
Elle danse en fêtant !
Cet avènement tant attendu,
elle se prépare sans retenue,
parée de sa plus belle tenue,
celle de la terre et son contenu.
Jouer avec l équilibre,
tel est son fardeau.
Dans une harmonie libre,
son choix sera notre lot.
Ses vieilles étoffes délavées
s’évaporent dans l’espace
sans laisser de traces…
Le cycle suivant est ainsi achevé !
Franck Rosseeuw, Le voile de Gaia.
Catégorie : Terre et cieux, axes vertical et horizontal
Cosmo-politesse !
« Je suis apte à l’émerveillement. Je veux toujours voir apparaître le soleil à travers les arbres » (Olivier de Kersauson).
Bien plus que nous indigner de la crise écologique, nous avons notamment à surmonter ce qui est à son origine : la crise de notre relation au vivant. Dans Manières d’être vivant, Baptiste Morizot parle de politiser l’émerveillement, en propageant une forme de cosmo-politesse, sorte de diplomatie fine d’égards pour chaque être vivant. Apprendre à se sentir vivants, au point de s’aimer comme vivants. Déployer des politiques d’interdépendances, dans la cohabitation et le respect des altérités.
Explosion de vie en disant oui au Don infini
Pendant cet ‘Intensif QUI SUIS-JE’, je suis cet enfant tout joyeux de déballer son cadeau, comme à Noël. Surprise, à l’intérieur, encore un cadeau. Oui, mais il est plus petit ! Surprise, à l’intérieur, encore un cadeau. Et ainsi de suite… Devant les cadeaux de plus en plus petits, voici l’enfant déconfit…, jusqu’à la vérité toute simple que l’Amour infini EST le cadeau et qu’Il souhaite ne faire qu’UN avec moi. Il veut être tout en moi et moi tout en Lui. Il n’y a rien à déballer, sinon de me recevoir tout entier comme cadeau, en Le laissant être Cadeau en moi.
À mon premier Intensif, à la première dyade du troisième jour, j’étais cet enfant tout curieux de creuser là où la source jaillit, pour voir d’où elle vient. Et il avait beau creuser, le mystère du jaillissement se creusait avec lui, comme notre ombre qui nous suit fidèlement, simplement. J’étais proche de n’être plus qu’un avec la Source mais je restais là, dans l’apparente humilité de me sentir créature ; je ne suis pas Dieu… jusqu’à ce que jaillisse la générosité de Dieu qui ne demande pas mieux que d’être tout en moi et moi tout en lui. Le cadeau n’est rien d’autre que tout moi et tout Lui qui ne font plus qu’Un. Explosion de vie qui se communique partout en moi, jusque dans les moindres recoins, jusqu’aux cellules les plus lointaines aux bouts de mes extrémités. C’est dans cette prodigieuse simplicité-là que réside la véritable humilité de l’enfant tout confiant et tout réceptif au Don infini, qu’ont peine à concevoir les sages et les savants…
Voyager dans son propre être
« À chaque instant, la porte peut s’ouvrir sur ton destin et, par les yeux de n’importe quel mendiant, il peut se faire que le ciel te regarde » (Christiane Singer).
« Le chemin ne mène pas vers une destination,
il relie plus profondément à la Présence » (Jeff Foster).
« Être heureux n’est pas un destin, c’est une aventure pour ceux qui savent voyager dans leur propre être » (Pape François).
Aube sur la mer Adriatique
La mer Adriatique, avec ses bords cannelés et ses mille îles sauvages, parle chaleureusement à mes angles bien droits, au point que, jour après jour, elle les apprivoise et les assouplit. Ce dimanche matin tôt, je me suis baigné dans cette mer qui devient si vite profonde. Je m’y suis abandonné comme un chien amadoué qui se couche sur le dos pour mieux recevoir les caresses… Les quelques nuages semblaient faire hésiter le ciel qui entamait timidement sa liturgie de l’aube… II parvint tout de même à passer, à leurs franges, par toutes ses couleurs qui célèbrent l’UN multiple. Ce fut pour moi l’invitation à synchroniser ma vie et à offrir dans cette célébration toutes les couleurs de ma propre vie, tout ce dont elle est faite en ce moment, en particulier chacune de mes relations proches. Tu y étais, chère personne chère à mon cœur. J’ai inscrit ton nom dans ce mouvement reliant ciel et terre en pleine mer, Trinité naturellement sainte !
Lettre envoyée de Crikvenica, en Croatie, près de Rijeka, ce 23 octobre 2022 (jour-anniversaire de notre fille, 25 ans ; vive toi, ma chérie !), où je coanimais une conférence internationale sur la paix juste. Photo prise de notre maison d’accueil par ma soeur, Juliane Funk (MERCI !), Californienne vivant à Mostar (Bosnie) en agent de paix.
Ombre et Lumière parmi les peuples ?
« Au fond, et contrairement à ce que nous pensons, notre entreprise la plus aboutie n’est pas d’embrasser la clarté de la lumière, donc de l’opposer avec obstination â la prétendue opacité de l’Ombre. C’est cette inclination qui a souvent gouverné nos préjugés dans lesquels nos raisonnements sont fondés sur l’opposition, sur les contraires : le noir et le blanc, le petit et le grand, le gros et le mince, les pays développés et les sous-développés, la civilisation et la barbarie, l’Ombre et la Lumière. Cette tentation ancrée dans notre inconscience nous empêche de découvrir ce grain de sable aux origines lointaines, cette fourmi emportée par le courant, cet oisillon blessé en échouant de son nid, cette brindille rescapée au bec d’un hibou, et surtout d’entendre cette piécette qui tombe et dont l’écho métronomique devient une musique d’anges…
En réalité, notre entreprise la plus aboutie est de ramener à la surface de l’Ombre ce chainon qui manque à notre humanisme. Notre entreprise consiste à nous inspirer du mystère de l’Ombre, à percer son incertitude pour remettre en cause la vérité absolue, distillée en apparence par la Lumière. La Lumière ? Elle n’est rien sans l’Ombre. L’Ombre ? Elle ne trouve de raison d’exister que grâce à la Lumière. C’est comme, dirait le fabuliste Florian, l’amitié du paralytique et de l’aveugle. Les deux doivent s’unir pour progresser.
Entre l’Ombre et la Lumière, s’ouvre cette voie, cette passerelle, ce pont qui nous mène vers la Réconciliation et la Solidarité. Notre passé est là, avec sa part d’ombre. Notre présent essaye de séparer sans succès le grain de l’ivraie. Notre futur fera le bilan de cette longue traversée que certains ont trop vite qualifié de « Civilisation » et qu’il nous faudra coûte que coûte redéfinir ensemble, pour qu’il n’y ait plus d’un côté les peuples de la lumière et de l’autre les peuples des ténèbres » (Alain Mabanckou, du Congo Brazzaville, déclamant dans Droit dans les yeux ; j’ai transcrit son oral).
Marcher au rythme de nos jardins, . . . en respirant le parfum du matin
Et si la crise de l’essence en France
était, après le Covid, notre chance
de descendre de nos engins malins,
pour marcher au rythme de nos jardins,
en respirant le parfum du matin ?
Quand il pleut en automne au ciel des arbres,
Un déluge de couleur et de feuilles mortes
Que le vent emporte dans une folle danse
Comme des ballons de baudruche à la fête foraine
Excités par ces frêles nuages de coton blanc
Qui les attirent pour le dernier ballet du soir.
L’automne a sorti sa robe de madras
Pour un léwoz jusqu’au petit matin d’hiver.
Les premiers flocons s’invitent à la ronde
Sur un air joué par le mistral du Nord
Et l’automne s’endort lentement, transi,
Dans le fin lin blanc que la neige lui tend.
(Georges Cocks)
oui, Notre Dame . . . notre oui d’âme
« Vous avez porté, Vierge, digne princesse,
Jésus dont le règne n’a ni fin ni cesse.
Le Tout-Puissant, prenant notre faiblesse,
laissa les cieux et vint vers notre détresse,
offrir à la mort sa très chère jeunesse »
(François Villon, que j’ai légèrement retouché).
Photo : Alicia Keys, dans une robe
qui représente New York,
créée par Ralph Lauren.
Ses ailes de géante
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer.
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Charles Baudelaire, L’albatros.
Distants car trop proches . Distincts et donc proches
Lors de ma dernière session de travail thérapeutique (https://www.vvanoutryve.be/mtth/), en entendant un autre membre du groupe exprimer que ses parts avaient été un jour dans un tel manque de lien qu’elles faisaient de l’anthropophagie, j’ai été renvoyé à mes propres parts qui vont vers l’autre à partir d’une peur de rupture du lien, une peur de rejet ou d’abandon. J’ai pris le temps de les rencontrer et de prendre soin avec elles de leur besoin de lien en creux, jusqu’à ce que le lien entre elles et moi soit plein, complet, accompli !
Comme c’était bon d’entendre Vinciane, l’animatrice, me rappeler que quand nous sommes emmêlés, trop proches de l’autre, nous serons obligés de prendre de la distance. Si, par contre, nous sommes distincts, nous pouvons être proches.
Gratitude à Nanna Michael qui m’a initié il y a près de 15 ans à l’IFS, ainsi qu’à Nadine d’Ydewalle et sa fille Vinciane van Outryve, qui ont fait le suivi !
Plus d’infos sur l’IFS : https://ifs-association.com/
Si vous ne connaissez pas encore ce trésor d’IFS, je vous souhaite de faire une visite sur ce site !