En forêt

« Lorsque vous entrez dans une forêt, souvenez-vous qu’une multitude de créatures sont là qui vont et viennent, occupées à différentes activités, et qu’elles vous voient. Essayez de vous mettre en relation avec elles, et même adressez-leur la parole pour leur montrer que vous appréciez leur travail.

Approchez-vous d’un chêne, d’un sapin… Appuyez votre main sur son tronc et dites-lui : « Que tu es beau ! Que tu es fort ! Donne-moi un peu de ta solidité et de ta résistance… Et je te charge aussi d’un message pour tous les autres arbres de la forêt. Dis-leur qu’ils sont magnifiques et que je les aime. Salue chacun de ma part, transmets-leur mon baiser », et vous embrassez l’arbre. Les entités qui l’habitent vont alors s’empresser de transmettre votre amour à toute la forêt et tandis que vous continuez à vous promener, les autres entités qui ont reçu votre message sortent des arbres pour vous saluer, elles dansent sur votre passage. Quand vous retournerez chez vous, vous serez heureux, comme si vous aviez rencontré des amis » (Omraam Mikhaël Aïvanhov).

Peupliers peu pliés

« L’arbre ne retire pas son ombre, même au bûcheron » (Proverbe indien).

« L’ombre du frêne,
venin n’entraîne » (Proverbe français). 

« Le filao est un arbre pionnier, capable de coloniser des sols très pauvres en éléments minéraux :
Aimes-tu mieux la nuit? Sous les filaos grêles,
où l’ombre a fait tarir le chant des tourterelles,
des rayons filtreraient sur nous comme des pleurs »
(Paul-Jean Toulet, Vers inédits, 1920, p. 5).

Silence d’or

Dans L’âme de la prière, Benoit XVI présente un Jésus constamment relié à son Père. C’est de cette Vie-là que jaillit de l’intérieur de Lui cet élan vers les autres, cet accueil des autres dans l’amour.

« La force qui a guéri le sourd-muet est provoquée par la compassion de Jésus pour lui ET provient du recours au Père. Ces deux relations (fraternelle et filiale) se rencontrent pour guérir » (p. 171).

« Sa relation permanente et intense avec le Père » (p. 172).

« Avant que le don ne soit donné, adhérer à celui qui donne. Le donateur est plus précieux que le don » (p. 174).

« Redécouvrir le caractère central de la parole de Dieu dans la vie de l’Église veut découvrir le sens du recueillement et de la paix intérieure. La grande tradition patristique nous enseigne que les mystères du Christ sont liés au silence ; par lui seul, la Parole peut faire en nous sa demeure, comme chez Marie, qui est inséparablement la femme de la Parole et du silence» (n° 66).

Ce principe – que sans le silence, on n’entend pas, on n’écoute pas, on ne reçoit pas une parole – vaut surtout pour la prière personnelle, mais aussi pour nos liturgies : pour faciliter une écoute authentique, elles doivent être aussi riches de moments de silence et d’accueil sans parole. La remarque de saint Augustin est toujours valable « Verbo crescente, verba deficiunt » (Sermons 288,5) :
quand le Verbe de Dieu augmente, les paroles de l’homme manquent » (p. 221). Les paroles de l’homme sont d’autant plus pauvres et inutiles que le Verbe de Dieu augmente…

Dans l’image, « Élie s’envole… Hélice en vol ! », dixit mon cher professeur d’exégèse, Jean Radermakers, jésuite belge décédé le 12 juin 2021, à l’âge de 96 ans. Pour les non-Belges, photo de notre roi Philippe, qui est pilote d’hélicoptère ! CQFD (pour avoir des vers holorimes).

Prendre soin, plein d’entrain, de mon champ, chaque matin

« Les ingrédients essentiels de la créativité demeurent exactement les mêmes pour tout le monde : courage, enchantement, permission, persistance, confiance  – et ces éléments sont universellement accessibles.

Cela ne veut pas dire qu’une existence créative est toujours facile, cela signifie tout au plus qu’une existence créative est toujours possible » (Elisabeth Gilbert).

« Dans le coin de mon âme, il y a un temple, un sanctuaire, une mosquée, une église où je m’agenouille. La prière est l’autel sans noms, sans murs » (Rabia al Basri).

Belle journée à chacun.e, ensoleillée de l’intérieur !

Je prédis des fleurs… Car je viens d’en planter

« J’ai décidé de moins râler contre les maux de la société, mais de prendre juste ma part de responsabilité. J’ai réalisé que c’était plus important pour moi d’être ok avec moi-même que de donner des leçons aux autres » (Laurent Gounelle).

L’érosion t’a rabattu la superbe

« La véritable humilité ne reste pas inconnue. Elle ressemble à cette fleur du printemps qu’on trouve cachée sous l’herbe, qui répand son odeur au loin » (Adolphe d’Houdetot, Dix épines pour une fleur, 1853).

« Chaque douleur que je supporte me laisse dans l’âme un orgueil inconscient dont mon humilité ne rougit pas. […] Les larmes dépouillent à la frontière terrestre toute leur humilité et arrivent à Dieu en vainqueurs » (Anne Barratin, Chemin faisant, 1894).

« Le passé est passé, mais retiens les leçons qu’il t’a enseignées » (Henri-Frédéric Amiel, Journal intime, 18 juin 1865).

Après avoir passé un séjour dans la ville de Menton (près de Nice), Franz Liszt s’exclama : « Jamais, dans un autre pays du monde, je n’avais ressenti cette sensation de bonheur total » (+/- 1830).

Socle de la Terre-Mère et verticalité du Père-Lumière

« C’est en penchant l’oreille, tout près des mousses, qu’on entend chantonner les sources » (Marie Angel, Vivre avec les fleurs, 1980).

« Les grands écrivains sont des sourciers qui, à travers le sol infécond des apparences, percent jusqu’aux sources vives du réel » (Jules Payot, La faillite de l’enseignement, 1937).

Alors qu’au nord du Tropique du Cancer, nous nous enfonçons toujours plus dans la nuit froide de l’hiver, je nous souhaite de belles percées et de belles Avent-ures. Bonnes Avent-cées
car Avent c’est /
car-avan-sé-rails que je vous souhaite bons…

J’ai ouvert la fenêtre pour humer l’ivresse d’être

Au bout d’un blanc chemin bordé par des prairies,
s’ouvre mon jardin odorant.
Descends parmi les fleurs, visite, je te prie,
le beau chalet de mes parents.

C’est dans cette attentive et studieuse chambre,
où les anges m’ont tout appris, […]
c’est là que j’ai connu, en ouvrant mes fenêtres
sur les orchestres du matin,
l’ivresse turbulente et monastique d’être
sûre d’un illustre destin.
C’est là que j’ai senti les rafales d’automne
m’entr’ouvrir le cœur à grands coups
pour y faire tenir ce qui souffre et frissonne :
c’est là que j’eus pitié de tout !
Tout me semblait amour, angélique promesse,
charité qui franchit la mort.
On persévère en soi bien longtemps : peut-être est-ce
ma façon de survivre encor !

La nuit, me soulevant d’un lit tiède et paisible,
m’accoudant au balcon, j’interrogeais les cieux,
et j’échangeais avec la nue inaccessible
le langage sacré du silence et des yeux
(Anna de Noailles, Les Forces éternelles, 1920, pp. 97-99 & 117).

Comme un écureuil qui plonge sur l’arbre de la vie

Quand vous serez au milieu de la grande vie paysanne
Au milieu d’un champ, dans les loin
Ou au cœur d’une forêt en automne
Vous comprendrez qu’il y a loin de vous au cœur du monde
Qu’il y a loin de votre coupe aux lèvres de l’éternel
Et vous écouterez bruire l’automne
Et vous entendrez les feuilles tomber, de vos arbres intérieurs
Vous entendrez la voix de la terre
Et le présent vous sautera aux yeux
Comme un écureuil qui plonge sur l’arbre de la vie
Croyez en l’extase des nuages
Qui traversent les grands horizons
Au petit vent du soir
Au cœur de l’été chaud
Croyez à la douceur d’une amitié
Ou d’un amour
à la main qui serre votre main
Car demain, mais n’y pensez pas
Demain éclateront peut-être les nuages
et l’orage emportera vos amours
Tenez-les serrés
Ne vous endormez pas sur un reproche non formulé
Endormez-vous réconciliés
Vivez le peu que vous vivez, dans la clarté.

                                                            Julos Beaucarne