La vieillesse pour sortir de la vanité

« Pourquoi un dattier perd-il ses feuilles en automne ?
Pourquoi chaque beau visage devient-il dans la
vieillesse ridé comme le dos d’un lézard lybien ?
Pourquoi une tête chevelue devient-elle chauve ?
Pourquoi est-ce que la force du lion
faiblit jusqu’à disparaître ?

Ils ont mis des robes empruntées
et prétendu qu’elles étaient les leurs.
Dieu reprend les beaux vêtements,
pour qu’ils apprennent la fugacité
de la robe de l’apparence.
Leur lampe est allumée par une autre lampe.
Il est temps de le reconnaître et d’en
rendre grâce avec gratitude »
(Rûmi, La vieillesse).

« Souviens-toi de ton Créateur avant que s’obscurcisse le soleil, au jour où tremblent les gardiens de la maison, où se courbent les personnes vigoureuses qui cessent, l’une après l’autre, de moudre, quand s’éteint la voix de la meule, quand s’arrête le chant de l’oiseau, et quand se taisent les chansons, lorsque l’humain s’en va vers sa maison d’éternité et que les pleureurs sont déjà au coin de la rue, avant que le fil d’argent se détache, que la lampe d’or se brise, que la cruche se casse à la fontaine, que la poulie se fende sur le puits et que la poussière retourne à la terre comme elle en vint, et le souffle de vie à Dieu qui l’a donné. Vanité des vanités, tout est vanité ! » (Qohéleth, 11).

Tout EST là

« Rêver seul reste un rêve.
Rêver ensemble devient la réalité »
(John Lenonn qui, aux rêves, n’a pas dit ‘non’ ni ‘nonne’…
Un grand OUI à la Vie telle qu’elle EST !).

Je suis en ce moment dans un groupe de 19 personnes en Égypte interdites en toute dernière minute par les Autorités de réaliser leur projet d’une semaine et obligées de changer complètement de projet… Intéressante gymnastique pour apprendre que tout EST là, quel que soit le lieu, les ‘faire’ et les circonstances… Être pleinement ici et maintenant qui je SUIS vraiment et l’être avec d’autres humains… Elamdoullilah !

La maladie comme moindre mal pour qu’enfin, cesse la dictature ?

Une part manager d’Arthur ne connait que la lutte : elle se bat durement, à coups de bonnes résolutions. Mais quand ses parts fragiles et blessées n’en peuvent plus d’être ainsi en dictature, intervient un pompier = la part d’Arthur qui le rend malade ; c’est son moyen radical pour empêcher que le manager continue son puissant contrôle, un moyen paradoxal pour soulager à sa façon les parts fragiles en souffrance…

Quelle beauté pour Arthur le jour où il apprendra à vivre un dialogue intérieur de type IFS, afin qu’il rencontre son manager et son pompier dans leur intention positive : chacun, à sa manière, tente du mieux qu’il peut, de protéger. Le manager protège le système par le contrôle ; il exile les parts fragiles dans la cale du navire, espérant que la blessure ne soit pas revécue, en tous cas qu’elle ne mette pas de désordre sur le pont. Le pompier, quant à lui, cherche à contrecarrer le contrôle du manager en vue d’un soulagement-détente des exilés…

Mener un tel dialogue permet l’émergence du Self : ce lieu-source en Arthur, où coule abondamment et naturellement la capacité à entrer et à demeurer en contact, avec curiosité, compassion, clarté et créativité, à partir de la simple Présence capable d’accueillir pleinement chaque part dans ses motivations et intentions profondes… 

L’Avent-sais-tu pas ?
c’est l’avancée pas tue
d’abord dans l’accueil bienveillamment lutin
de nos parts qui luttent, hein !

Cordon ombilical céleste ?

Le cordon ombilical est une autoroute biologique très active qui assure la survie et le développement du bébé pendant toute la grossesse.

Vient ensuite la vie sur terre où – comme le montre cette image –
plus tu fais le mur, moins tu peux cacher les solides cordons
célestes qui te relient à la Vie qui ne finit pas ?

Des forts sans efforts

« Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté dans les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien.
Mais l’amour infini montera dans l’âme.
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la nature, heureux comme une femme »
(Arthur Rimbaud, Sensation, 1870).

« Celui pour qui le temps est comme l’éternité
et l’éternité est comme le temps,
celui-là est libéré de toute lutte »
(Jacob Boehme, L’Aurore Naissante, 1612).

Le Self en IFS : ce lieu-source

« Fondateur de l’IFS (Internal Family System), Richard Schwarz  propose un protocole de dialogue intérieur à partir de notre « Self », qu’il définit comme cet espace intègre, intact, qui n’a pas été blessé par la vie et où règne le calme, la confiance, la compassion, la curiosité, la créativité, le courage, la clarté, la capacité à entrer en contact. De ce lieu-source en nous, nous pouvons apprendre à pratiquer la culture d’hospitalité pour chaque part de nous, déployer un authentique dialogue avec elle, l’écouter, prendre en considération ce qu’elle nous dit de son vécu, de son besoin, de ses motivations, de son intention positive » (Chomé Étienne, Construire la paix sociale à partir d’un dialogue intérieur non-violent, dans Ensemble, construire l’interculturel, CEAFRI – L’Harmattan, 2019, p. 115).

Le dialogue Imago

Le dialogue Imago : excellent quand nous avons besoin de ralentir pour réguler nos Systèmes Nerveux Autonomes et quand la priorité est de nous offrir mutuellement une profonde empathie.

Cf. le livre d’Harville HENDRIX, Le couple : mode d’emploi. Voici un extrait des p. 20-21 et 48 de TRIPPI Carla & Carlo, Grandir et guérir grâce au couple :

« À quoi sert-il de fonder un couple si le conflit est programmé? Pourquoi diable ferais-je exprès de choisir un partenaire qui va toujours appuyer sur des boutons qui activent mes blessures et déclenchent ainsi mes réactions défensives ?

C’est là que la relation de couple prend tout son sens. Elle devient beaucoup plus qu’une agréable compagnie ou une association parentale : elle devient un lieu de croissance. Ce que vous ne saviez pas, c’est que vous avez besoin de ces conflits pour guérir vos blessures d’enfance. Si à l’aide d’outils appropriés, vous parvenez à vous mettre face à face, à visiter le monde de l’autre sans armes et réactions de défense, mais à l’écoute, pour comprendre pourquoi elle ou il se sent mal dans telle ou telle situation, alors petit à petit vous découvrirez l’enfant blessé à l’intérieur de votre partenaire. Vous lui permettrez, en lui proposant un lieu de sécurité, de réexaminer ses blessures. Vous l’aiderez à grandir, en lui permettant de retrouver des parts de lui-même ou d’elle-même qui n’ont pas été reconnues, ou pas honorées, ou pas soutenues, et qui ont été perdues en route. Et bien sûr, votre partenaire fera de même pour vous.

Ce travail que nous pourrons entamer ensemble n’aidera pas seulement le couple ou votre partenaire. En aidant l’autre, je m’aide moi-même. En aidant ma partenaire à soigner ses blessures, j’ouvre les portes de ma propre prison, celle dans laquelle je me suis enfermé en me protégeant. Pour développer mon système de protection dans l’enfance, j’ai renoncé à certaines compétences…

[…] J’ai choisi le partenaire idéal : celui qui va appuyer sur les boutons qui déclenchent mes blessures (j’ai survécu en construisant des mécanismes de défense puissants)… »

Joie

C’est du cœur de notre cœur que jaillit la joie,
comme rayons de lumière qui fusent du soleil.
La joie illumine l’être joyeux
et réchauffe les êtres autour de lui.

Un trèfle a habituellement trois feuilles.
Quand une quatrième surgit,
c’est la chance qui semble surgir ?
Le bonheur a habituellement trois feuilles :
la foi, l’espérance et la charité ?
Quand une quatrième surgit,
c’est un cœur en forme de croix ?