« Plus le cœur de l’homme est pur, plus la vue de celle qu’il aime le sanctifie. Elle est comme un talisman merveilleux qui l’initie aux enchantements de la vie immortelle. […] Comme l’artiste, la femme n’aspire qu’à réveiller en nous le Feu sacré. Elle se fait aimer pour porter le cœur de celui qui l’aime dans les abris éternels » (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, De l’unité spirituelle, 1845).
« Aujourd’hui je n’ai rien fait. Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.
Des oiseaux qui n’existent pas ont trouvé leur nid. Des ombres qui peut-être existent ont rencontré leurs corps. Des paroles qui existent ont recouvré leur silence.
Ne rien faire sauve parfois l’équilibre du monde, en obtenant que quelque chose aussi pèse sur le plateau vide de la balance »
« Fleuris là où tu es planté » (Saint François de Salle).
« Au-dessus de ce bout de route qui nous reste ouvert, le ciel s’étale tout entier. On ne peut rien nous faire, vraiment rien. On peut nous rendre la vie assez dure, nous dépouiller de certains biens matériels, nous enlever une certaine liberté de mouvement tout extérieure, mais c’est nous mêmes qui nous dépouillons de nos meilleures forces par une attitude psychologique désastreuse. En nous sentant persécutés, humiliés, opprimés. En éprouvant de la haine. En crânant pour cacher notre peur. On a bien le droit d’être triste et abattu, de temps en temps, par ce qu’on nous fait subir ; c’est humain et compréhensible. Et pourtant, la vraie spoliation c’est nous-mêmes qui nous l’infligeons. Je trouve la vie belle et je me sens libre. En moi des cieux se déploient aussi vastes que le firmament. Je crois en Dieu et je crois en l’homme, j’ose le dire sans fausse honte. La vie est difficile mais ce n’est pas grave. Il faut commencer par « prendre au sérieux son propre sérieux », le reste vient de soi-même. Travailler à soi-même, ce n’est pas faire preuve d’individualisme morbide. Si la paix s’installe un jour, elle ne pourra être authentique que si chaque individu fait d’abord la paix en soi-même, extirpe tout sentiment de haine pour quelque race ou quelque peuple que ce soit ou bien domine cette haine et la change en autre chose, peut-être même à la longue en amour ou est-ce trop demander ? C’est pourtant la seule solution. Je pourrais continuer ainsi des pages entières. Ce petit morceau d’éternité qu’on porte en soi, on peut l’épuiser en un mot aussi bien qu‘en dix gros traités » (Etty Hillesum, juive hollandaise emprisonnée et morte à Auschwitz en 1943, dans Une vie bouleversée, 1941-1943, p. 132 dans l’édition Points).
« La mort est le plus grand de tous les maîtres. Plus grand que toutes les philosophies. Plus vrai que toutes les religions. La mort nous dépouille des mensonges, des faux-semblants. La mort se moque de notre ressentiment. Elle consume notre avidité, notre rancune et nos griefs. La mort nous invite à être complètement présents, à lâcher prise, à pardonner, à nous rejoindre, sans histoire. La mort nous fait comprendre que seul l’amour compte, que seul l’amour fait que la vie vaut la peine d’être vécue, et que tout le reste est poussière. La mort est un portail impitoyable. Les richesses du monde ne peuvent rien contre elle. La haine ne peut lui survivre. Seul l’amour peut le franchir. Nous retournons à notre Vraie Nature. Le cycle est terminé » (Jeff Foster).
« Quand vient la mort, tel l’ours affamé en automne, Quand vient la mort
et qu’elle puise dans sa bourse toutes ses pièces étincelantes pour m’acheter puis referme cette bourse d’un coup sec…
Je veux passer cette porte, emplie de curiosité en me demandant : à quoi donc va ressembler cette demeure d’obscurité ?
C’est pourquoi je regarde toutes choses comme une fraternité et une communauté… Je pense à chaque vie comme à une fleur aussi commune qu’un champ de marguerites et aussi remarquable. Chaque corps est un lion de courage, quelque chose de précieux pour la Terre.
Quand ce sera la fin, je veux pouvoir dire : toute ma vie j’ai été l’épouse mariée à la stupeur ; j’étais le marié prenant le monde dans mes bras »
« La sainteté, c’est la force de Dieu dans la faiblesse de l’homme » (Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus).
« La vie des saints est à l’Évangile ce qu’une musique chantée est à une musique notée » (St François de Sales).
« Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? (1 Co 3,16). Ne savez-vous pas que votre corps / vos membres sont un temple du Saint-Esprit qui est en vous ? » (1 Co 6,19).
« Crois en mon expérience : tu trouveras plus dans les bois que dans les livres. Les arbres et les pierres t’enseigneront une leçon que tu ne pourrais apprendre des maîtres » (Bernard de Clairvaux).
« Ce qui rend heureux, ce n’est pas de posséder, mais de se relier à soi, aux autres et à la nature. Vivre sobrement, c’est réfléchir à ce dont on a vraiment besoin, simplifier sa vie, se connecter à son ressenti, à la nature et au vivant qui vibre en nous » (Pierre Rabhi).
« La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr. Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu, C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs. Parfums éclos d’une couvée d’aurores, Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l’innocence. Le monde entier dépend de tes yeux purs Et tout mon sang coule dans leurs regards » (Paul Eluard, Capitale de la douleur, 1926).
« Noble amitié, noble amour. Heureux ceux qui connaissent les deux dans le même temps.
Si l’amour enseigne le don total et le total désir d’adoration, l’amitié elle initie au dialogue à cœur ouvert dans l’infini respect et à l’infini attachement dans la non-possession.
Les deux, vraie amitié et vrai amour, s’épaulent, s’éclairent, se haussent, ennoblissant les êtres aimants dans une commune élévation. Moment miraculeux » (François Cheng).