Le feu dans l’éruption, et l’eau dans l’érosion

Peut être une image de plein air et texte qui dit ’Le feu dans L'éruption, et 'eau dans L'érosion, ainsi en να la vie, qui danse, elle qui jaillit des tréfonds de la terre et éclate dans les airs Etienne Ctome’

Magnifiques entrailles de l’île de La Réunion labourées de part en part par la dense danse entre la lave magmatique qui édifie des terres volcaniques et l’eau qui les use et les ramène à la fluidité de l’océan. « Dans ce face-à-face entre eau et lave, les cirques majestueux et les vallées de La Réunion sont le témoignage de ce tour de force des eaux vives qui ont su tracer leur chemin dans la roche. Sur les pentes du Piton de la Fournaise, les champs de lave gagnent du terrain jusqu’à l’océan. La toute-puissance des eaux est déjà à l’ouvrage… Dans cette confrontation grandeur nature entre érosion et éruption, La Réunion est un laboratoire à ciel ouvert. Chaque jour, se rejouent les scénarios millénaires de l’évolution des reliefs terrestres. Et tant que les nuages venus de l’océan montent irrésistiblement à l’assaut des pentes, cette histoire d’eau et de feu restera toujours intense » (Philippe Allante, La Réunion, au cœur des rivières).

Auréolé olé olé ?

« Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient UN comme nous sommes UN » (Jean 17,21-22).

« Et nous tous qui, le visage dévoilé, reflétons la gloire du Seigneur, nous sommes transfigurés en cette même image, avec une gloire toujours plus grande dans le Seigneur, qui est Esprit » (2 Co 3,18) : l’appel de Dieu à la sainteté nous fait aller de gloire en gloire…

« Chers frères et sœurs,  rendons grâce à Dieu pour les merveilles qu’il a accomplies dans les saints, dans lesquels resplendit sa gloire.
Laissons-nous attirer par leurs exemples, laissons-nous guider par leurs enseignements, afin que toute notre existence devienne comme la leur un cantique de louange à la gloire de la Très sainte Trinité » (Benoît XVI).

Lettres d’amour

« De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer pour fournir la semence au semeur et le pain à manger, ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche, elle ne revient pas vers moi sans effet, sans avoir accompli ce que j’ai voulu et réalisé l’objet de sa mission. Oui, vous partirez dans la joie et vous serez ramenés dans la paix. Les montagnes et les collines pousseront devant vous des cris de joie, et tous les arbres de la campagne battront des mains » (Isaïe 55,10-12).

« Ce jour-​là, les montagnes dégoulineront de vin doux, les collines ruisselleront de lait, et l’eau coulera dans tous les ruisseaux de Juda.

Une source jaillira de la maison de l’Éternel et elle irriguera la vallée des Acacias » (Joël 3,18).

« O Dieu, accorde au roi de juger comme toi,
et donne au fils du roi ton esprit de justice!
Qu’il rende la justice à l’égard de ton peuple selon ce qui est juste,
à l’égard de tes pauvres selon ce qui est droit.
Que la paix descende des montagnes
et la justice des collines pour tout le peuple !
Qu’il fasse droit aux opprimés et aux malheureux de son peuple ! »
(Psaume 72,1-4).

« Voici le Seigneur qui vient avec sa force propre.
Tel un berger, il fait paître son troupeau.
De son bras, il rassemble les agneaux,
il les porte sur son sein, il conduit doucement les brebis mères.

Qui a mesuré dans le creux de sa main l’eau de la mer, évalué avec la paume les dimensions du ciel, ramassé la poussière de la terre dans un tiers de mesure ? Qui a pesé les montagnes à la balance et les collines sur des plateaux ? » (Isaïe 40,10-12).

« Il dit sur Benjamin : Bien-aimé de Yahvé, il repose en sécurité près de lui.
Le Très Haut le protège tous les jours et demeure entre ses coteaux.

Il dit sur Joseph : Son pays est béni de Yahvé. A lui le meilleur de la rosée des cieux et de l’abîme souterrain, le meilleur de ce que fait croître le soleil, de ce qui pousse à chaque lunaison, les prémices des montagnes antiques, le meilleur des collines d’autrefois / éternelles, le meilleur de la terre et de ce qu’elle produit, la faveur de celui qui habite le Buisson. Que la chevelure abonde sur la tête de Joseph, sur le crâne du consacré parmi ses frères ! » (Deutéronome 33,12-16).

« La Sagesse n’appelle-t-elle pas ? N’élève-t-elle pas la voix ? Au sommet des hauteurs qui surplombent la route, au croisement des chemins, elle se poste. […] L’Éternel m’a créée, prémices de son œuvre, avant ses œuvres les plus anciennes. Dès l’éternité je fus établie, dès le principe, avant l’origine de la terre. Quand les abîmes n’étaient pas, je fus enfantée, quand n’étaient pas les sources aux eaux abondantes, avant que fussent implantées les montagnes, avant les collines, je fus enfantée… » (Proverbes 8, 1.22-25).

La mort fin de vie et faim de Vie

« La mort n’est pas une fin, elle peut-être un commencement, une naissance ou un voyage » (Marguerite Yourcenar, Le mystère d’Alceste).

« Il n’y a rien de plus significatif que la Mort, soit qu’elle ferme l’horizon de l’homme, soit qu’elle le rouvre » (Edmond Thiaudière, La soif du juste).

« Prendre appui sur ce qui nous enferme pour devenir libre ! » (Coline Billen, proposant des exercices physiques de conscience corporelle, qui font vivre cela).

A tombeaux ouverts

« La mort est une formalité désagréable, mais tous les candidats sont reçus » (Paul Claudel, Journal, Tome II).

« Morgue : refuge très frais où les pensionnaires le sont moins » (Philippe Bouvard, La belle vie après 70 ans).

« La mort, sans la honte, est aussi bien venue que l’enfant nouveau-né » (Shûdraka, Le chariot d’enfant).

Confiance dans ce qui nous a suscités puis ressuscité

« Le christianisme, durant des siècles, a popularisé la foi en la résurrection de la chair. Mais, pour beaucoup aujourd’hui, cette foi résonne comme un déni de la raison. […] Alain Comte-Sponville nous avertit dans son livre L’esprit de l’athéisme : « Il n’y a pas à espérer au-delà de ce qui nous est possible. C’est l’amour, non l’espérance, qui fait vivre ». Et si nous changions de regard ? En fait, ce n’est pas la résurrection qui est incroyable. En réalité, l’étonnant, l’improbable, l’incroyable est déjà arrivé.  Il réside dans notre « surrection » elle-même, celle que nous éprouvons aujourd’hui dans notre existence relationnelle et désirante, plongés que nous sommes dans un univers fantastique que les sciences ne cessent de découvrir avec émerveillement depuis l’infiniment petit jusqu’à l’infiniment grand. Qu’il y ait quelque chose plutôt que rien, que nous soyons ainsi jetés dans l’existence est un mystère qui ne souffre pas d’explication. De ce point de vue, la perspective d’une résurrection n’est pas moins étonnante, n’est pas moins impossible ou incroyable que la vie elle-même qui nous est donnée aujourd’hui. Pourquoi moi, avec le corps qui est le mien, puissance de désir et de relation, serais-je rejeté dans le néant alors que j’en ai été tiré ?  Pourquoi la vie physique, une fois épuisée, ne serait-elle pas « relevée » de la même manière qu’elle a été suscitée. Au nom de quoi, par quel goût de mort, pourrions-nous prétendre, a priori que la vie suscitée en nous ne pourrait être ressuscitée à nouveau dans une nouvelle donation aussi étonnante que la première. L’étonnement d’exister que nous pourrions éprouver alors ne serait pas moindre que celui d’exister aujourd’hui. […]

La résurrection envisagée dans cette perspective n’invite pas à croire en  un autre monde qui doublerait le nôtre, qui serait comme un arrière-pays, inaccessible à nos sens. La question n’est pas de « croyance » en un autre monde caché derrière le nôtre, mais de « confiance » dans ce qui nous a suscités à l’existence, dans l’espérance que nous ne serons pas abandonnés dans le néant dont nous avons été tirés. En d’autres termes, la foi en la résurrection n’est pas autre chose que la confiance en la puissance qui nous tient en vie aujourd’hui. […]

Selon le témoignage des Évangiles, Jésus était un homme de désir animé, de part en part, par une confiance radicale en la puissance bienveillante qui engendre à la vie.  Il osait l’appeler et la prier familièrement en disant « Notre Père ». C’est d’ailleurs cette foi qui l’a conduit à adopter une manière d’être et à tenir des propos d’une nouveauté si radicale qu’elle réveillait la vie en chaque rencontre. Condamné injustement par les religieux de son temps, crucifié dans la plus extrême violence, fallait-il qu’il en restât là ? Fallait-il donc que les choses s’arrêtent là pour sceller définitivement la victoire du mal et de la mort ? À moins que la puissance de qui nous tenons la vie lui ait rendu justice et témoignage en le ressuscitant. C’est en tout cas le témoignage qui court à son propos. Pas de preuve. Juste une faille, une trouée, une trace, un tracé… Incroyable la résurrection ? En tout cas, il serait déraisonnable de n’en point garder l’espérance » (André Fossion).

Non-violent ce Vendredi Saint

« Il faut quand même une sacrée foi pour croire que le mal n’aura pas le dernier mot » (mon frère Neal Blough, lors de notre dernière rencontre Church and Peace, 25/3/2021).

« Le jour où j’ai vu un moustique se poser sur un de mes testicules, j’ai compris qu’on ne pouvait pas régler tous les problèmes par la violence » (le Pépé de Roland Magdane).

Voir la figure de l’infini dans le plus petit être fleuri

Ô Dieu de vérité,
que les hommes divers nomment de divers noms,
mais qui est l’Un, Unique et le Même,
qui es celui-qui-est,
qui es en tout ce qui est
et dans l’union de tous ceux qui s’unissent,
qui es dans la hauteur et dans l’abîme,
dans l’infini des cieux
et dans l’ombre du cœur comme une infime semence,
nous te louons

(extrait de la prière quotidienne
à la communauté de l’Arche
fondée par Lanza del Vasto).

Sauver le monde, savourer le monde

« Ô temps, suspends ton vol !
Et vous, heures propices, suspendez votre cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices
des plus beaux de nos jours ! »
(Alphonse de Lamartine, Le lac, Méditation XIV, 1820).

« Pourquoi demander des roses au jasmin,
du chèvrefeuille aux orangers,
au lieu de savourer l’odeur du jasmin et des orangers ? »
(Alphonse Karr, Sous les tilleuls, 1832).

« Aimer, c’est savourer aux bras d’un être cher,
la quantité de ciel que Dieu mit dans la chair »
(Victor Hugo, La légende des siècles, 1877).