Temps qui ne passe pas

Tempus fugit est une expression latine qui signifie « le temps fuit » mais plus communément traduite par « le temps passe vite ».

Elle est fréquemment utilisée en inscription sur les horloges. L’expression a été enregistrée dans les Géorgiques (livre III, vers 284), œuvre du poète romain Virgile : « Sed fugit interea, fugit irreparabile tempus, singula dum capti circumvectamur amore », ce qui signifie : « Mais en attendant, il fuit : le temps fuit sans retour, tandis que nous errons, prisonniers de notre amour du détail. »

Elle est parfois utilisée dans un sens moins familier : « Pendant ce temps, le temps s’échappe, irremplaçable », exprimant la préoccupation que le peu de temps dont on dispose est consommé par quelque chose qui peut avoir peu de substance intrinsèque ou d’importance à ce seul moment précis !

Source : Wikipédia (oui-qui-pieds-Diya).
NB : Diya = petite lampe à huile, en argile, avec une mèche en coton ; et aussi prénom d’une grande artiste mauricienne encore peu connue, en pleine croissance, en qui je crois beaucoup… RDV dans dix ans, Diya !
Vive chacun.e de nous dans ses ressources artistiques… Et vivent nos créations qui nous donnent un goût de temps qui ne passe pas !

La douceur poétique berce le drame

« Ô pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
C’est que les vents tombant des grands monts de Norvège
T’avaient parlé tout bas de l’âpre liberté » :

cœur du poème d’Arthur Rimbaud.
Poésie où coule, sous les mots,
une vie qui croule sous les maux.
Des tripes nouées, drame mortel,
ainsi confiées à l’Éternel :
prière d’un doux si propre à elle…

Voici Ophélia, joyau d’Arthur Rimbaud :

« Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles,
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles…
On entend dans les bois lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir.
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.

Le vent baise ses seins et déploie en corolle.
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux.
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule.
Sur son grand front rêveur s’inclinent les roseaux.

Les nénuphars froissés soupirent autour d’elle.
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d’où s’échappe un petit frisson d’aile.
Un chant mystérieux tombe des astres d’or.

Ô pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
C’est que les vents tombant des grands monts de Norvège
T’avaient parlé tout bas de l’âpre liberté.

C’est qu’un souffle, tordant ta grande chevelure,
À ton esprit rêveur portait d’étranges bruits.
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l’arbre et les soupirs des nuits.

C’est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d’enfant, trop humain et trop doux.
C’est qu’un matin d’avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s’assit muet à tes genoux !

Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu.
Tes grandes visions étranglaient ta parole.
Et l’Infini terrible effara ton œil bleu !

Et le Poète dit qu’aux rayons des étoiles,
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
Et qu’il a vu sur l’eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys. »

Vérité au nord, erreur au sud ?

Des amis qui ont du fuir leur pays après avoir échappé à la mort à cause de leurs engagements de Peacebuilders ont trouvé refuge au nord de la Finlande. Ils m’envoient les images de leurs paysages déjà habillés du manteau de neige : incomparable beauté.

Ici, par contre, à Maurice, c’est le ‘printemps’ : la floraison magnifique des jacarandas et autres membres de la Cour royale annonce celle de sa Majesté, Sire Flamboyant, qui sera le dernier des arbres à éclater de ses mille feux…

De l’extrême nord et de l’extrême sud de la planète, nous voyons la même lune mais elle nous apparaît inversée. Il est bon d’honorer nos contextes culturels si différents. Blaise Pascal disait : « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Le rapport à la vie et à la loi se vivent si différemment ici et là-bas…

Bons baisers de l’île arc-en-ciel. Vers vous, chers amis, j’envoie une pluie de cœurs douce et chaude. Elle vous parviendra au travers d’un arc-en-ciel à la fois lumineux et pluvieux : qu’il colore nos vies et abreuve notre amitié…

Accepter d’être taillé en biseau

« Moscou est belle comme une sainte napolitaine. Un ciel céruléen reflète, mire, biseaute les mille et mille tours, clochers, campaniles qui se dressent, s’étirent, se cabrent » (Blaise Cendrars, Moravagine,1926, p. 92).

Nos vignes ont besoin d’être taillées, émondées,
pour porter plus de fruits.
Nos diamants méritent d’être biseautés
pour être mis en valeur.
Bienheureux et en marche
qui accepte d’être taillé en biseau !

Surabondance qui déborde

« Si tu es sage, montre-toi vasque et non pas canal  Un canal reçoit l’eau et la répand presque tout de suite. Une vasque, en revanche, attend d’être remplie et communique ainsi sa surabondance sans se faire de tort… Mais tu vas me dire : ‘La charité ne cherche pas son avantage’ (1 Co 13,5). Oui, mais sais-tu pourquoi ? Elle ne cherche pas son avantage, parce qu’elle ne manque de rien. Qui chercherait ce qu’il possède déjà ? La charité n’est jamais dépourvue de son avantage, à savoir de ce qui est nécessaire au salut » (Bernard de Clairvaux).

Comme un hôte bienvenu

« Si tu te sens triste, si tu as peur ou si tu ressens une tension dans ton corps, pour un moment seulement, arrête de vouloir t’en débarrasser. Oublie aussi d’essayer d’ « élever ta vibration » !
Au lieu de cela, reste simplement avec cet inconfort.
Sois curieux de lui.
Sois indulgent avec lui.
Respire en lui.
Donne-lui de l’espace, un peu de temps.
Oublie de le comprendre, de « lâcher-prise »,
et de l’ « arranger  » aujourd’hui
et permets-lui simplement d’être ici
aussi longtemps qu’il a besoin d’être ici.
Laisse-le rester s’il veut rester.
Laisse-le partir s’il veut partir.
Laisse-le revenir s’il veut revenir.
Traite-le comme un hôte bienvenu
dans la vaste maison de repos de ton être,
un enfant bien-aimé qui en fait véritablement partie »
(Jeff Foster).

Libre de ce qui nous terrorise et de ce qui nous extasie

« Ceux qu’on appelle des saints n’ont pas peur de souffrir, ils n’ont pas peur non plus de jouir. À l’inverse, dommage d’avoir peur sans cesse de souffrir autant que de jouir vraiment, c’est-à-dire d’éviter ce que la vie a de plus doux et de plus douloureux. La peur plus que la haine est bien le contraire de l’amour, la peur d’aimer, de se perdre, de mourir… Les verbes s’enchaînent, cascades où s’approfondit le chant de la Source. Il n’y a là aucune recherche de la souffrance, de la maladie, de la persécution ou de la mort, simplement une grande liberté quand des évènements désagréables ou agréables se présentent à nous, en faire une occasion d’aimer encore et davantage, sans s’y attacher, sans se rendre dépendant. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’être libre, de ne pas nous identifier à ce qui nous fait souffrir, à ce qui nous fait jouir, à ce qui nous terrorise ou à ce qui nous extasie » (Jean-Yves Leloup).

Ton visage trouvant sa définitive beauté

Ton visage, nous l’aimions ! On t’y voyait en entier,
Il était la fenêtre qui ouvrait sur ta lumière
Il était la porte qui nous invitait chez toi !

Ton visage d’amour : le voir nous suffisait.
Nous étions sûr de ta tendresse et de l’offrande
que tu faisais de toi, simplement, sans rien dire,
pour nous donner du bonheur chaque jour.

Maintenant ton visage échappe à nos yeux et à nos mains
pour s’inscrire, invisible mais présent, dans notre cœur.
Entre nous il n’y aura plus de face-à-face
jusqu’au jour où, nous retrouvant tous sur l’autre rive,
nos visages seront transfigurés devant la face de Dieu.

C’est vers Dieu que désormais ton visage sera tourné.
En sa présence, il trouve sa définitive beauté !

(Merci Monique Rodjo pour ce partage si précieux.)