
Tous les sens
donnent le sens
de l’essence…
La bibliothèque d'Étienne Chomé
Jeux du "je" jusqu'au coeur du coeur

Tous les sens
donnent le sens
de l’essence…

« Les larmes sont nobles, elles sont le dernier revêtement d’un visage avant qu’il ne devienne pierre. C’est ce qui l’empêche de devenir pierre. Ce sont les bijoux de la vie, elles sont hors de prix, tellement hors de prix qu’elles sont gratuites… » (Christian Bobin).
« Jadis les princes sortaient de leurs palais en grand arroi : carrosses, chevaux, valets, étendards, parades de toutes sortes. Le mot désarroi vient de là. Être en désarroi c’est être privé d’escorte, avancer dans une vie dépouillée de tout revêtement de force » (Christian Bobin, L’inespérée, p. 13).

Ce lot « V » = se lover !…
Confiance, clairvoyance et jouissance
de poser notre alliance dans l’Alliance.
Notre couple n’est pas fini et n’a pas fini
s’il greffe notre amour fini sur l’Amour infini.
Tel est le jackpot du lot « V » !
Pour vous servir, votre ami-Valet des dimanches
… … … … … … … votre Jack-pote des dix-manches
(les 4 manches du couple + les 6 de la Trinité)

« J’ai été bouleversé non de ce que tu m’aies menti mais de ce que je ne puisse plus te croire » (Friedrich Wilhelm Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, 1886).
« J’ai beaucoup de préoccupations de toutes sortes, mais la confiance les surpasse toutes » (Madeleine-Sophie Barat).
Mon père / mon Père ne me donne-t-il pas le plus beau des cadeaux, en croyant en moi, en amont et au-delà de mes paroles et de mes actes ?

« Aimer, cela veut dire rester avec. Cela veut dire émerger d’un monde de fantasmes pour entrer dans un univers où un amour durable est possible, face contre face, os contre os » (Clarissa Pinkola Estes, Femmes qui courent avec les loups).
« La nature ne demande pas la permission quand il s’agit de naître et de fleurir. Faites comme elle » (Clarissa Pinkola Estés).
« Il faut faire l’expérience du gouffre pour aspirer à un idéal » (Charles Baudelaire).


Le vieil homme en moi a l’art de nier.
Le Christ en moi a l’art d’aimer au point de sauver…
Humble corps-donné non niais, fils de charpentier…
Posté le Vendredi Saint 2020


Lévi (en hébreu לוי ) est un des 11 frères de Joseph. Eux, jaloux, s’en débarrassèrent. Lui, résilient, se réconcilia des années plus tard…
Lévi dense : c’est en demandant pardon que Lévi a trouvé sa densité d’homme, qu’il a trouvé son poids, qu’il a pris de la valeur. C’est ainsi qu’il a manifesté sa richesse d’être, cette « gloire » reçue du Dieu de ses pères…
La densité d’un humain se trouve dans son cœur réconcilié, jusque dans ses ombres. « À vouloir nier sa partie obscure, on détruit la forme de toute une personnalité. Toute « forme vivante » nécessite une ombre dense pour pouvoir être plastique. Sans ombre, une forme n’est qu’un fantôme ou un mirage à deux dimensions, dans le meilleur des cas un enfant, plus ou moins bien élevé » (Carl Gustav Jung , Dialectique du moi et de l’inconscient, 1933).
Notre gloire n’est pas dans notre renommée, nos strass et paillettes ; elle est dans ce chantier en cours de réconciliation, d’intégration de notre ombre dans notre lumineuse divinité filiale, d’où jaillit l’évidence de notre fraternelle appartenance. Quelle joie quand, enfin, les vies dansent dans l’évidence fondatrice !
Ci-dessous mon post de dimanche dernier, qui a dérangé certains par son côté sacrilège. Ce qui me donne l’occasion d’une précision théologique / tes-hauts-logiques. Avant la révolution de la Révélation en Jésus-Christ, le sacré signifie « séparé », mis à part (du profane). Avec lui, je pense que la religion vit une inversion, dont je vais résumer un des aspects par le slogan : sacré quand « ça-crée » des liens !
(Je ne développe pas ici. Cf. mon chapitre de thèse de doctorat sur René Girard qui voit dans le christianisme le dépassement crucial, vital, définitif de la violence.)
2 jours après mon post, la tunisienne Emna Charki, 27 ans, est condamnée à 6 mois de prison pour atteinte au sacré. Elle avait relayé durant le confinement un post humoristique sur FB appelant à se laver les mains, tout en reprenant la rythmique coranique. Le Procureur a jugé cela sacrilège…
Qui est sacrilège, profanateur ? Celui qui crée des liens, avec la créativité humoristique qui lui a été donnée par le Créateur dans sa bonté divine, ou celui qui lance une fatwa de mort sur les blasphémateurs ?
« Ce n’est pas à l’habit qu’on reconnaît le moine mais à l’observation de la règle et à la perfection de sa vie. Il faut ainsi faire la distinction entre l’être et le paraître » (dixit le pape Grégoire IX en 1233, il y a 800 ans, citant Saint-Jérôme, 800 ans auparavant ; et je vous donne rendez-vous dans 800 ans, pour la suite !). Rira bien qui… ?
À chacun de finir la phrase…
Moi, je propose : rira bien qui aura converti sa violente possession de la vérité en amour non-violent, à même de rencontrer son frère, sa sœur, dans son humanité, au point de connecter ses intentions positives en amont de ses apparences culturelles et religieuses… C’est lui / elle, à mon sens, qui rira le premier et le dernier !
Je pense au rire de Julia Roberts dans Pretty Woman, quand le coffret à bijoux lui retombe sur les doigts. Ce rire qui n’était pas du tout prévu dans le scénario, a jailli spontanément de son coeur, au coeur duquel vit une âme d’enfant confiant et libre par rapport aux étiquettes (elle est en bonne relation avec Richard Gere et libre par rapport à son personnage de prostituée). C’est cela le trésor, la Bonne Nouvelle contenue dans « Abba » Papounet. حب الله Allah mohaba / Dieu-Amour.
Ce n’est pas par laxisme ou démission que j’accepte les caricatures sur la religion de mes contemporains. Ce n’est pas pour moi d’abord un signe de décadence civilisationnelle. C’est une occasion d’accueillir comment la Bonne nouvelle percole dans les âmes : même sacrés cons, nous sommes con-sacrés, l’homme est sacré, au point que la religion (ce qui relie à Dieu) interdit toute fatwa de mort et tout passage à l’acte violent ! Voilà un aspect du « nouveau paradigme de non-violence » (cf. mon livre qui porte ce titre + ma thèse, tous deux disponibles à l’onglet « Publications de fond »).
