Veillez !

« L’autre est là pour m’ouvrir les yeux. C’est son rôle. C’est le but des relations » (Byron Katie).

« Dieu qui est l’être absolument présent est pure présence. Présence infinie au fait d’être, il est ce qu’il est parce qu’il n’est jamais que ce qu’il est. Il est ce qu’il est parce qu’il est ouverture infinie au fait d’être » (Bertrand Vergely, Dieu veut des dieux, la vie divine, 2021).

Le silence d’or et le silence de mort

« Et c’est parfois dans un regard, dans un sourire que sont cachés les mots qu’on n’a jamais su dire » (Yves Duteil).

« Dans le silence, il y a une oreille qui s’ouvre toute seule et puis qui ressent, c’est comme la musique. Il y a une telle paix, un tel bien-être physique de tous nos membres, de notre cœur, de notre tête. C’est délicieux » (Michael Lonsdale).

Je prédis des fleurs… Car je viens d’en planter

« J’ai décidé de moins râler contre les maux de la société, mais de prendre juste ma part de responsabilité. J’ai réalisé que c’était plus important pour moi d’être ok avec moi-même que de donner des leçons aux autres » (Laurent Gounelle).

L’au-delà au-dedans dans l’instant présent

Dans la série très à la mode des vertus de l’instant présent :

« Faites-en l’annonce aux peuples : voici que Dieu vient, notre Sauveur » (Vêpres de l’Avent), commenté ainsi par Benoît XVI : « La liturgie n’utilise pas le passé – Dieu est venu –, ni le futur – Dieu viendra –, mais le présent :  « Dieu vient ». L’Avent retentit comme un appel salutaire dans la succession des jours, des semaines, des mois : réveille-toi ! rappelle-toi que Dieu vient ! pas hier, pas demain, mais aujourd’hui, maintenant ! » (le 2/12/2006, en la Basilique Vaticane).

L’Éternel Aujourd’hui

Ma vie n’est qu’un instant, une heure passagère.
Ma vie n’est qu’un seul jour qui m’échappe et qui fuit.
Tu le sais, ô mon Dieu ! pour t’aimer sur la terre
Je n’ai rien qu’aujourd’hui !…

Que m’importe, Seigneur, si l’avenir est sombre ?
Te prier pour demain, oh non, je ne le puis !…
Conserve mon cœur pur, couvre-moi de ton ombre
Rien que pour aujourd’hui.

Si je songe à demain, je crains mon inconstance
Je sens naître en mon cœur la tristesse et l’ennui.
Mais je veux bien, mon Dieu, l’épreuve, la souffrance
Rien que pour aujourd’hui.

Je dois te voir bientôt sur la rive éternelle
Ô Pilote Divin ! dont la main me conduit.
Sur les flots orageux guide en paix ma nacelle
Rien que pour aujourd’hui.

Ah ! laisse-moi, Seigneur, me cacher en ta Face.
Là je n’entendrai plus du monde le vain bruit
Donne-moi ton amour, conserve-moi ta grâce
Rien que pour aujourd’hui

Je volerai bientôt, pour dire tes louanges
Quand le jour sans couchant sur mon âme aura lui
Alors je chanterai sur la lyre des Anges
L’Éternel Aujourd’hui !…

(Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Mon chant d’aujourd’hui).

L’amour : gaie ou triste turbulence ?

Peut-être que la gaie ou triste turbulence
est le divin secret par qui tout s’éclaircit :
raison supérieure, instinct vaste et précis,
possession des cœurs, des sons et du silence !

Vous qu’on nomme folie, ivresse, déraison,
vous, Exaltation, flamboyante saison
qui dardez vos soleils sur les routes ardues,
où est la vérité quand on vous a perdue ?
(Anna de Noailles, Les Forces éternelles, 1920, p. 299).

Divinité fougueuse et calme du beau temps, 
la même paix bénit la campagne et la ville.
Profondeur d’océan dans l’espace, et pourtant
je ne sais quoi de pur comme un ruisseau tranquille.
Tout est pourvu, tout est complet, tout est content
(Ibidem, p. 111).

Conscience sens ; danse dense

« Quand la personne qui danse met la conscience dans son geste, alors, le geste devient juste et parlant. Quand elle met tout son être dans le mouvement, alors ce mouvement va raconter quelque chose, dégager plein de sens, propager de la vie » (Marie-Claude Pietragalla).

« N’est-ce pas la sincérité de l’intention qui fait la grâce d’un corps en mouvement ? » (Bartabas, D’un cheval l’autre, 2021).

Levé de bonheur dans la douce heure

« « C’est quoi l’herbe ? », m’a posé la question un enfant, les mains pleines de touffes.  Qu’allais-je lui répondre ? Je ne sais pas davantage que lui. Peut-être que c’est le drapeau de mon humeur, tissé d’un tissu vert espoir. Peut-être que c’est le mouchoir de Notre Seigneur, laissé sciemment à terre par lui, cadeau parfumé pour notre mémoire, portant la marque de son propriétaire, dans un coin, bien visible, pour que nous demandions « À qui est-ce ? ».

Ou bien l’herbe, qui sait, est peut-être aussi une enfant, la toute dernière-née de la végétation ? Ou bien, pourquoi pas, une livrée hiéroglyphique, qui veut dire : « je pousse indifféremment partout, zones larges ou étroites, je pousse aussi bien chez les Noirs que chez les Blancs, Kamuck, Tuckahoe, Congressistes, Cuff, tout le monde aura la même chose, tout le monde y a droit sans distinction. »  

Et puis je me dis, tout à coup, que c’est peut-être la splendide et folle chevelure des tombes. En moi, un caresseur de vie où qu’elle bouge, où qu’elle vire, avant, arrière, attentif aux coins reculés, secondaires, ne faisant l’impasse sur personne, sur rien, absorbant tout, très au fond de moi, pour mon chant » (Walt Whitman).