« Il est beau de pouvoir aimer sur terre comme on aime au ciel, et d’apprendre à s’aimer en ce monde comme nous le ferons éternellement dans l’autre. Je ne parle pas ici du simple amour de charité, car nous devons avoir celui-ci pour tous les hommes ; je parle de l’amitié spirituelle, dans le cadre de laquelle, deux, trois ou plusieurs personnes s’échangent les dévotions, les affections spirituelles et deviennent réellement un seul esprit » (François de Sales, Introduction à la vie de dévotion, III, 19).
Tu es mon ange précieux. Soyons enfants pré-Cieux.
Renoncer, c’est quitter ce qui enferme et encombre, pour choisir ce qui libère et sauve…
Mieux encore que de chercher le soleil derrière les nuages de pluie, accueillir avec tendresse, l’une après l’autre, mes parts dépitées jusqu’à ce que, touchées d’être ainsi accueillies, elles fassent un pas de côté et laissent de l’espace au centre, là où brille la source de lumière en moi.
« L’amant perdu accompagna Madame d’Aiglemont partout avec la tyrannie d’une passion qui mêle son égoïsme au dévouement le plus absolu. L’amour a son instinct, il sait trouver le chemin du cœur, comme le plus faible insecte marche à sa fleur avec une irrésistible volonté qui ne s’épouvante de rien. Aussi, quand un sentiment est vrai, sa destinée n’est-elle pas douteuse » (Honoré de Balzac, La comédie humaine, p. 91).
L’amour fusionné d’un tel amant perdu ressemble à celui du bébé qui trouve le chemin du sein, par réflexe de survie. Adultes, nous sommes conviés à découvrir l’amour défusionné, lequel a sa source en Plus Grand que nous deux. Cet amour coule en l’âme qui donne et reçoit aussi simplement qu’un robinet donne l’eau qu’il reçoit, sans autre effort que d’être à la source. Cet Amour-là, au cœur de notre cœur, est inépuisable et surabondant.
« Par un temps où le soleil ne perçait les cieux, Matin de misère flouté de brume grise, Les notes douces et plaintives d’un chant d’adieu S’envolaient sur la mer, emportées par la brise. Larmes douloureuses du violon sous l’archet, Au rythme lancinant des vagues, elles s’égaraient Puis lentement se posaient sur l’eau pour mourir, Écume de tristesse d’un dernier soupir. Les yeux fermés, le musicien jouait sa peine, Il la jouait pour sa belle et pour l’océan, Il la jouait pour les marins et les sirènes, Pour les oiseaux du ciel et pour tous les amants. Et de son cœur-violon, les notes s’échappaient, Libres, mélancoliques, se mêlant aux embruns Que le vent soufflait vers des rivages lointains Tandis que sous la brume, l’infini ondulait » (Hélène de Vannoise, Le violoniste dans L’ange et le magicien).
« L’amour est le bras qui soutient celui qui trébuche, mais aussi la main qui s’ouvre pour laisser prendre son envol à celui qui a soif de liberté » (Elaine Hussey).
« Dans beaucoup de cultures, le nom propre est étroitement associé à la personne. La fonction d’un nom propre est l’identification : distinguer et individualiser une personne ou une chose à l’aide d’une étiquette spéciale » (Claudia Reeder, Nom-Identité ou à la recherche du nom perdu, dans Littérature, 1978, p. 23).
Je suis un état civil ? Un prénom, un nom de famille ? Une date, un lieu de naissance, une ville ? Une nationalité, un domicile ?
Je suis une personne Morale, physique, Grande ou petite, Qui ne ressemble à personne D’autre qu’à moi-même ?
Je suis le souvenir d’un passé, Sous les couvertures des années, Qui font partie de mon identité ?
Je suis le souvenir de mes maux. Ils sont à l’origine de mes cris Et de mes frustrations endolories ?
Je suis l’identité de mes mots. J’ai la nationalité d’une histoire, Je suis l’identité de ces phrases Qui me définissent par des mots ?
Je suis l’identité de mes rêves. Ils m’appartiennent et me définissent Tels que je suis et voudrais être ?
Je suis le souvenir et l’identité De tout l’amour Partagé ou non partagé Que je porte en moi tous les jours.
Nous sommes tous dans le même bateau. Notre enfance, sans bruit, dort Dans un rafiot, avant de trouver le bon port.
En aveugle, sous le brouillard des eaux, Sous le hâle d’une encre désir, Mon identité ne demande qu’à jouir