Il paraît que Dieu écrit droit avec des lignes courbes. Moi, j’écris courbes, avec bien des ressacs, alternant les systoles et diastoles de mon cœur ! Devant l’obstacle, chaque ressac m’invite à un retour sur Soi, où se trouvent les ressources pour trouver un chemin nouveau et avancer…
Photo offerte par une proche amie : le ciel de Sasseta en Toscane, ce 3/9/23. Gratitude pour ces délicates touches du peintre céleste…
« J’ai en moi toute la joie du Ciel. Oui, la pauvreté m’en ouvre la porte. J’ai en moi toute la joie du Ciel » (Claire d’Assises, soeur d’âme de François).
« Remplissez d’eau les cuves ». Et ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : « Maintenant, puisez ». Il est donné gratuitement et simplement ce bon vin des Noces de Cana…
Pas besoin d’autres stimulants pour s’éclater, poil aux dents !
Quelques morceaux choisis de cette prière d’Élisabeth de la Trinité : Ô Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en vous, comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée. Que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, toute livrée à votre Action créatrice. Ô mon Christ, je vous demande de me revêtir de vous-même, afin que ma vie soit un rayonnement de votre Vie. Ô mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement. Ô Feu consumant, Esprit d’amour, survenez en moi afin qu’il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe : que je Lui sois une humanité de surcroît en laquelle Il renouvelle tout son Mystère. Et vous, ô Père, couvrez votre créature de votre ombre. Ô mes Trois, ma Béatitude, Immensité où je me perds, ensevelissez-vous en moi pour que je m’ensevelisse en vous, en attendant d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs.
« L’espoir est un état d’esprit, une orientation de l’esprit et du cœur, non pas la conviction optimiste que cela va bien se passer, mais la certitude que cela a un sens, quelle que soit la façon dont cela se passe » (Vaclav Havel).
Quelle force cela donne de savoir que ce que je fais, indépendamment des résultats, a du sens ! Merci, Maria Biedrawa, ma sœur, de m’avoir transmis cette vérité que tu as reçue de Viktor Frankl.
« Il est beau de pouvoir aimer sur terre comme on aime au ciel, et d’apprendre à s’aimer en ce monde comme nous le ferons éternellement dans l’autre. Je ne parle pas ici du simple amour de charité, car nous devons avoir celui-ci pour tous les hommes ; je parle de l’amitié spirituelle, dans le cadre de laquelle, deux, trois ou plusieurs personnes s’échangent les dévotions, les affections spirituelles et deviennent réellement un seul esprit » (François de Sales, Introduction à la vie de dévotion, III, 19).
Tu es mon ange précieux. Soyons enfants pré-Cieux.
Renoncer, c’est quitter ce qui enferme et encombre, pour choisir ce qui libère et sauve…
Mieux encore que de chercher le soleil derrière les nuages de pluie, accueillir avec tendresse, l’une après l’autre, mes parts dépitées jusqu’à ce que, touchées d’être ainsi accueillies, elles fassent un pas de côté et laissent de l’espace au centre, là où brille la source de lumière en moi.
« L’amant perdu accompagna Madame d’Aiglemont partout avec la tyrannie d’une passion qui mêle son égoïsme au dévouement le plus absolu. L’amour a son instinct, il sait trouver le chemin du cœur, comme le plus faible insecte marche à sa fleur avec une irrésistible volonté qui ne s’épouvante de rien. Aussi, quand un sentiment est vrai, sa destinée n’est-elle pas douteuse » (Honoré de Balzac, La comédie humaine, p. 91).
L’amour fusionné d’un tel amant perdu ressemble à celui du bébé qui trouve le chemin du sein, par réflexe de survie. Adultes, nous sommes conviés à découvrir l’amour défusionné, lequel a sa source en Plus Grand que nous deux. Cet amour coule en l’âme qui donne et reçoit aussi simplement qu’un robinet donne l’eau qu’il reçoit, sans autre effort que d’être à la source. Cet Amour-là, au cœur de notre cœur, est inépuisable et surabondant.
« Par un temps où le soleil ne perçait les cieux, Matin de misère flouté de brume grise, Les notes douces et plaintives d’un chant d’adieu S’envolaient sur la mer, emportées par la brise. Larmes douloureuses du violon sous l’archet, Au rythme lancinant des vagues, elles s’égaraient Puis lentement se posaient sur l’eau pour mourir, Écume de tristesse d’un dernier soupir. Les yeux fermés, le musicien jouait sa peine, Il la jouait pour sa belle et pour l’océan, Il la jouait pour les marins et les sirènes, Pour les oiseaux du ciel et pour tous les amants. Et de son cœur-violon, les notes s’échappaient, Libres, mélancoliques, se mêlant aux embruns Que le vent soufflait vers des rivages lointains Tandis que sous la brume, l’infini ondulait » (Hélène de Vannoise, Le violoniste dans L’ange et le magicien).