« Lorsque nous étions réunis à table et que la soupière fumait, maman disait parfois : – Cessez un instant de boire et de parler. Nous obéissions. – Regardez-vous, disait-elle doucement. Nous nous regardions sans comprendre, amusés. – C’est pour vous faire penser au bonheur, ajoutait-elle. Nous n’avions plus envie de rire. – Une maison chaude, du pain sur la nappe, des coudes qui se touchent, voilà le bonheur, répétait-elle à table. Puis, le repas reprenait tranquillement. Nous pensions au bonheur qui sortait des plats fumants et qui nous attendait dehors au soleil et nous étions heureux. Papa tournait la tête comme nous, pour voir le bonheur jusque dans le fond du corridor. En riant, parce qu’il se sentait visé, il disait à ma mère : – Pourquoi est-ce que tu nous y fais penser à c’ bonheur ? Elle répondait : – Pour qu’il reste avec nous le plus longtemps possible »
Elle s’est enfin éveillée pour prendre son élan. Elle en a eu assez de vivre sa vie à travers les yeux des autres. Elle a fait tomber tous les masques, et a commencé, doucement, à retirer les couches de ce qu’elle croyait être. Et elle a abandonné toute résistance.
Elle s’est alors relevée, nue, face au monde et a crié : “C’est ma vie ! et je suis maintenant libre d’être la femme que j’aurais toujours dû être !”.
Elle a commencé à voir sa vraie beauté à travers ses propres yeux. Elle n’était pas parfaite aux yeux des autres, et elle n’avait pas à l’être.
Elle aimait la femme qu’elle devenait. Elle ne s’est jamais retournée …
Et a continué à avancer avec une telle détermination … que rien ne pouvait l’arrêter.
Elle s’est parée d’Amour, de pardon … Elle a trouvé son courage …
Elle se sentait enfin chez elle … dans son Cœur et dans son Âme …
Aimons toujours, aimons encore. L’amour, c’est le cri de l’aurore… Ce que le flot dit aux rivages ce que le vent dit aux vieux monts ce que l’astre dit aux nuages, c’est le mot ineffable: « Aimons »… L’amour fait songer, vivre et croire Il a, pour réchauffer le cœur un rayon de plus que la gloire et ce rayon, c’est le bonheur… Aimons-nous toujours davantage unissons-nous mieux chaque jour les arbres croissent en feuillage que notre âme croisse en amour… Toute ambition allumée dans notre esprit brasier subtile tombe en cendre ou vole en fumée et l’on se dit : « Qu’en reste-t-il? » L’amour seul reste… Si tu veux dans ce vil séjour garder ta foi, garder ton âme garder ton Dieu, garde l’amour… Conserve en ton cœur sans rien craindre Dusses-tu pleurer et souffrir la flamme qui ne peut s’éteindre et la fleur qui ne peut mourir… (Victor Hugo, Contemplations).
« Lorsque nous disons « Notre Père qui êtes aux Cieux », nous ne faisons pas allusion à un lieu. Les Hébreux utilisent cette expression pour signifier la transcendance : Notre Père qui êtes Dieu.
Quel est le séjour de Dieu ? Le cœur de ceux qu’Il aime !
Que dit Jésus à la Samaritaine qui lui demande où il convient d’adorer Dieu ? « Ni sur le mont Garizim ni à Jérusalem mais en esprit et en vérité. »
« Père, j’ai achevé la mission pour laquelle Tu m’avais envoyé : j’ai révélé Ton Nom ». Nous pourrions traduire : j’ai fait connaître Qui Tu es : un Dieu de tendresse.
Jésus n’est jamais si grand que sur la croix. La seule transcendance est celle de l’amour. L’amour n’a jamais été aussi loin. Son trône, c’est ton cœur » (Stan Rougier).
Je te souhaite sincèrement le meilleur, je te désire heureuse. Je t’encourage à te donner les espaces à toi, pour être pleinement toi. Je respecte la distance que tu prends et qui concourt à une relation saine, une présence non emmêlée, une connivence renouvelée. Je peux bien vivre seul, à distance, mais l’alliance entre nous deux reste un socle. Elle est comme une base fondamentale en moi. Lorsque je respire et me pose dans le Souffle, lorsque je prie le Père qui est aux cieux et la Mère qui engendre la Terre, lorsque le Ciel et la Terre se marient en moi, tu restes cette convive qui participe à titre essentiel avec moi à ce moment de Création et récréation dans l’amour…
À quoi je vois que je suis amoureux ?
Tu es unique pour moi, tu es la seule personne sur cette terre que je reçois à un certain niveau de moi. Seule toi peux pénétrer dans cet espace intérieur intime, dans ce sanctuaire consacré. Et quel cadeau précieux que tu m’offres la réciproque !
À quoi je vois que je suis amoureux ?
Quand tu me dis que tu ne m’aimes plus, plusieurs membres de mon équipe intérieure perdent leur élan spontané de vie, leur spitant. Le plus déboussolé est le créatif qui est en deuil de sa muse.
Quand tu me dis que tu m’aimes, aussitôt tous font la fête et retrouvent cet alignement essentiel à ma vie d’époux. L’instant d’avant, un élément essentiel ne tournait pas rond ; l’instant présent est une fête d’éternité sans nulle fin, un faîte d’Eternit & ondulant de mille gourmandes faims …
À quoi je vois que je suis amoureux ?
Un sourire de toi me fait danser de joie. Un simple et bref mot d’amour de toi allume en moi un feu près duquel il fait si bon vivre, avec cette bonne chaleur qui pénètre les recoins de mon cœur et s’y s’attarde… Un geste de tendresse de toi et c’est tout mon corps qui se relâche.
À quoi je vois que je suis amoureux ?
Quand je suis stressé, agité, guerrier alerté, dans sa phase retranchée ou à l’assaut au lasso, j’ai une profonde gratitude de pouvoir compter sur ta capacité d’ancrage, de prise de recul, de sagesse, de paix, de douceur. Je mesure le trésor sans prix d’être épousé dans mes failles, mes défaillances, mes errances.
Quand toi, tu es au fond de ton trou, emberlificotée dans tes failles, tes défaillances, tes errances, je suis capable de ne pas t’y enfermer, de ne pas t’y réduire. Je garde une connexion à ton Essentiel, à ta beauté magique, à ton axe de lumière. Je suis là, je reste là, je prends des coups et je tends l’autre joue, en prenant des initiatives, du mieux que je peux, pour que tu puisses sortir de ton trou et à nouveau danser la vie avec légèreté, comme tu en es capable lorsque tu es alignée à l’Amour, qui coule en nous comme une source inépuisable et surabondante…
Une seule personne sur cette terre compte essentiellement pour moi, l’adulte que je suis, et cette personne, c’est toi.
« Les vrais regards d’amour sont ceux qui nous espèrent », comme le clame si justement Paul Baudiquey dans Rembrandt, Le retour du prodigue (DVD de la CCN, Lyon, AME, 2014).
Je t’aime, Christine, telle que tu es, avec tous tes nœuds et tes passages de mort. Et je prie le Ciel et la Terre tout entiers de venir te remplir de cet Amour qui ne finit pas, pour que tu puisses m’aimer tel que je suis, avec toute ma fougue et mes gestes/paroles de mort.
Misericordias Domini in aeternum cantabo in generationem et generationem annuntiabo veritatem tuam in ore meo.
Le cheval est présent aux personnes fragiles et blessées d’une manière qui leur apporte paix et confiance. Il est un passeur qui sent la souffrance, il vibre au cœur des patients en fin de vie. Dans sa chambre d’hôpital, un patient ne s’était plus levé depuis des semaines et le voilà debout, comme si le cheval lui avait donné des ailes… Quel beau remède de cheval !
« Jette les armes et aime ton ombre ! Plutôt que d’être en conflit avec ton ombre, connais-toi toi-même : les Anciens nous ont ouvert la voie en nous invitant à aimer l’ennemi qui est en nous sans nous acharner à le combattre. Ils nous suggèrent d’examiner en vérité nos défauts, nos peurs, nos répugnances, nos antipathies, dans une véritable et profonde acceptation de nous-mêmes, dans une démarche d’humble courage.
Faisons le pari de la croissance personnelle (et de celle de notre couple), en allant puiser dans notre obscur trésor intérieur qui se compose d’éléments infantiles de notre être, d’attachements, de talents et de dons non développés… Reprenons contact avec la vie, avec notre vitalité, notre créativité. Collaborons avec notre ombre, en apprenant à l’aimer, et nous parviendrons à une authentique estime de nous-mêmes. Faute de nous y atteler, nous encourons le risque de la projeter sur l’autre. Chacun.e n’accepte ni ses défauts ni ses faiblesses et les projette sur son conjoint. Comment nous aimer alors ?
Reconnaître nos tendances désordonnées, en assumer la responsabilité, les réintégrer dans une vie cohérente, apporte un monde de possibilités pour nous et pour le couple. Regarder en vérité qui je suis, respecter mes aspirations profondes, revient à exploiter un potentiel enfoui. C’est le gage d’un épanouissement plus complet de nous-mêmes et donc d’une réelle croissance » (Maud Chabert d’Hières, 2018).
« Quand la personne qui danse met la conscience dans son geste, alors, le geste devient juste et parlant. Quand elle met tout son être dans le mouvement, alors ce mouvement va raconter quelque chose, dégager plein de sens, propager de la vie » (Marie-Claude Pietragalla).
« N’est-ce pas la sincérité de l’intention qui fait la grâce d’un corps en mouvement ? » (Bartabas, D’un cheval l’autre, 2021).
« Celui qui sait pourquoi il vit peut endurer n’importe quel comment. » Ce mot de Nietzsche est repris par Victor Frankl qui soutient : « Ce dont l’être humain a réellement besoin n’est nullement d’un état dépourvu de tension, mais plutôt d’un effort et d’une lutte pour atteindre un but qui en vaut la peine, d’une tâche librement choisie. Ce dont il a besoin, ce n’est pas d’une absence de tension à tout prix mais de l’appel d’une potentialité de sens qu’il lui incombera d’accomplir. Ce dont l’être humain a besoin ce n’est pas d’homéostasie mais de ce que j’appelle « noodynamique », c’est-à-dire, d’une dynamique existentielle située dans un champ de tension dont un pôle est représenté par le sens à accomplir et l’autre pôle par l’homme qui doit accomplir ce sens » (Victor Frankl, La LOGOTHÉRAPIE dans une coquille de noix (les concepts fondamentaux de la logothérapie), 1959). Voici le texte complet :
Je vous exhorte à lire cet article passionnant, qui fait jouer ses concepts-clé et nous invite à le faire dans notre propre vie : l’anticipation anxieuse, l’hyper-intention aussi bien que l’hyper-réflexion régulées par l’intention paradoxale, la déréflexion et surtout l’autotranscendance…