Quand quelqu’un est douloureusement visité par la maladie, il a le réflexe de se couper, de se fermer. Il en va de même avec un membre du corps qui se replie sur sa douleur. Quand un de mes membres se coupe ainsi pour se protéger, j’ai appris à le visiter, comme je fais une visite à une personne malade : au début de la rencontre, l’enjeu est de se faire doucement accepter dans l’aire du malade : se mettre à son niveau, accueillir ses douleurs et ses plaintes avec compassion ; s’il s’est renfermé sur lui depuis quelques temps, accepter que sa chambre est ténébreusement sombre et aussi qu’elle sent le renfermé. Une fois bien connectés, mis au diapason, il devient possible d’ouvrir peu à peu et très progressivement les rideaux de la chambre, puis d’ouvrir un peu la fenêtre : apporter l’air frais de dehors, c-à-d partager la vie qui circule en moi ici et maintenant, être moi, tel que moi je suis au cœur de mon cœur, vivant, aéré, lumineusement habité par la Vie… Le membre du corps malade a d’abord pu déposer sa souffrance, il peut ensuite à son rythme se rouvrir à la vie, finalement accueillir la Vie, les cadeaux de Plus grand que lui…
En devenant familier de cette hospitalité qui rebranche les membres de mon corps et ceux de mon cœur aux Sources de Vie, je ne suis plus tombé malade (mon dernier ‘congé maladie’ date d’avril 2001). Je sens les microbes autour de moi et, quand je voyage, quand je suis plus fatigué, ils viennent à moi, ils entrent en moi ; cela réagit dans le nez, la gorge… Il est vital alors de m’arrêter pour vivre un retour à Soi, accueillir chaque organe activé par le début de grippe dans un temps de qualité, lui offrir les relaxations, repos et divers chouchoutages qu’offrent aussi massage, sauna & hammam. Prendre un temps de qualité avec chaque membre, l’un après l’autre, comme un membre éminemment précieux de l’équipage à bord… jusqu’à ce qu’il circule à nouveau pleinement dans ses capacités à recevoir les dons de la Source et aussi à redonner (notamment en laissant aller les toxines, comme le fait chaque expire).
C’est toute une permaculture à l’intérieur de soi qui fait que le rhume / la grippe passe alors son chemin tranquillement, sans s’y installer. Quand le corps est pleinement soutenu par la conscience, en recevant le temps, l’attention et l’énergie de vie nécessaires, il accueille de façon appropriée chaque hôte : les agents pathogènes ne sont que des hôtes de passage, ils ne restent pas quand le système immunitaire est bon. Ils restent davantage là où c’est dégénérescent, sale et/ou désordonné. Tels des éboueurs qui viennent nettoyer et réordonner à la vie. Parfois, il est besoin du sécateur pour émonder ce qui meurt et permettre au vivant de traverser la mort pour mieux renouer avec la vie. Telle est mon expérience, qui m’amène à dire que la maladie qui abat un corps fonctionne assez similairement au péché qui coupe l’âme de la source. Et les remèdes se ressemblent aussi…
Ci-dessous une peinture d’Hélène Avot (http://atelierdubelvedere.fr) : « Marie qui défait les nœuds », que j’accueille en voyant les agents pathogènes à ses pieds… Merci, Hélène, pour ces souffles et-laines de douceur, à la douce heure !
Voir aussi
http://etiennechome.site/le-corps-sait-sans-corset/
Le processus naturel de guérison devant une attaque externe