« Si vous ressentez de la douleur,
vous êtes vivant.
Si vous ressentez la douleur des autres,
vous êtes aussi humain »
(Tolstoï).

La bibliothèque d'Étienne Chomé
Jeux du "je" jusqu'au coeur du coeur
« Si vous ressentez de la douleur,
vous êtes vivant.
Si vous ressentez la douleur des autres,
vous êtes aussi humain »
(Tolstoï).
Ce 18 avril 2025
« Nous sommes une Pâque :
du tombeau de la mort,
nous passons à la lumière
de la vie » (Augustin).
« Ne pleure pas ce qui s’est éteint,
car il renaît sous une autre forme »
(Rumi).
La gazelle qui se mire et s’admire dans l’eau du lac
ne voit plus la lionne s’approcher !
Le selfie, emblème des « émois et moi ! »,
autoportrait sans recul,
soignant des apparences extérieures
qu’on capture et expose
en masquant des dimensions intérieures ?…
L’essentiel de la vérité
ne se transmet pas par des mots,
elle se découvre dans le silence
de l’expérience directe.
« L’expérience est la seule chose
qui confère un véritable savoir »
(Albert Einstein).
« Ne crois rien que tu n’aies toi-même
expérimenté et trouvé vrai » (Bouddha).
« Le chemin vers Dieu passe
par les portes de l’expérience,
pas par celles de la raison seule »
(William Blake).
« Celui qui regarde à l’extérieur rêve ;
celui qui regarde à l’intérieur s’éveille »
(Carl Gustav Jung).
« Il y a des secondes – et elles ne viennent que par cinq ou six à la fois – où vous sentez soudain, d’une façon absolue, la présence d’une éternelle harmonie. Ce n’est pas quelque chose de terrestre, je ne dis pas non plus que ce soit céleste, mais je dis que l’homme, sous sa forme terrestre, ne peut pas la supporter. Il faut se transformer physiquement ou mourir » (Dostoïevsky).
Entre ce 1er et ce 5 avril, j’ai eu la joie d’être dans l’équipe conduisant un « Intensif Qui suis-je ? » au magnifique Domaine de St-Roch : trésor des trésors vers l’Éveil ; cf. https://www.seminaireintensif.fr/.
L’ « effusion de l’Esprit », l’ « éveil de la conscience », l’effusion de l’Amour, ne serait-ce pas aussi simple qu’un rire d’enfant pleinement confiant ?
En pleine tempête sur le lac,
dans sa barque, Pierre dit :
— Qu’est-ce qui m’empêche de venir ?
— Rien, dit Jésus, viens vers moi !
« Tout est possible à celui qui croit »
(Mt 9,23).
« Le juste vivra par la foi »
(Romains 1,17).
Jésus invita Pierre à marcher sur les eaux.
Les Belges l’ont fait (voir photos) : piste cyclable en pierre qui traverse un lac à Bokrijk dans un magnifique espace-nature… Elle marche, pierre… qui roule même ! De quoi faire rouler nos pierres, à tombeau ouvert ?
« Je t’aime telle que tu es.
Je viens avec ma miséricorde,
avec mon désir de te guérir
par les bienfaits du par-don,
avec tout l’amour que j’ai pour toi ;
un amour au-delà de toute compréhension,
un amour où chaque battement du cœur
est celui que j’ai reçu du Père/Mère même.
Comme Père/Mère m’a aimé,
moi aussi, je vous ai aimés.
Je viens, assoiffé de te consoler,
de te donner ma force,
de te relever, de t’unir à moi,
dans toutes mes blessures »
(Mère Teresa recevant, en priant).
« Aimer, c’est avoir accordé tous ses organes, toutes ses cellules et toutes ses facultés pour qu’ils vibrent à l’unisson dans la lumière et dans la paix.
L’amour véritable est un état de conscience indépendant des êtres et des circonstances. Celui qui a atteint cet état de conscience sent que tout son être est imprégné de fluides divins et tout ce qu’il fait est une mélodie » (Omraam Mikhaël Aïvanhov).
Tiré de : « Vous comprendrez ce qu’est véritablement l’amour quand vous cesserez de le considérer comme un sentiment. Le sentiment est obligatoirement sujet à des variations selon qu’il s’adresse à telle ou telle personne, alors que l’amour véritable est un état de conscience indépendant des êtres et des circonstances.
Aimer, ce n’est pas avoir un sentiment pour quelqu’un, mais vivre dans l’amour et faire toute chose avec amour : parler, marcher, manger, respirer, étudier avec amour… Aimer, c’est avoir accordé tous ses organes, toutes ses cellules et toutes ses facultés pour qu’ils vibrent à l’unisson dans la lumière et dans la paix.
L’amour est donc un état de conscience permanent. Celui qui a atteint cet état de conscience sent que tout son être est imprégné de fluides divins et tout ce qu’il fait est une mélodie » (Omraam Mikhaël Aïvanhov).
Ma part intelligente cherche à connaitre Dieu, assoiffée de savoirs sur lui. Elle construit ses images et ses concepts sur lui. Si elle opère seule, de manière isolée, elle s’embourbe dans ses fabrications d’idoles.
Ma part volontaire, à coups de résolutions déterminées, s’efforce de décider de rester fidèle aux formes de prière qu’elle se sent obligée d’honorer ! Et tant pis si c’est du bout des lèvres. Hélas, ses réserves d’énergie sont limitées et à force de trimer en étant coupée de la source, à la longue, sa batterie interne propre s’épuise peu à peu.
Mes parts intelligente et volontaire sont les seconds du navire, elles peuvent apprendre du capitaine, qui est alimenté par les sources inépuisables et surabondantes : déjà les tout simplement naturelles, l’aquatique et la terrienne qui montent du bas ; la lumineuse qui descend du haut ; l’oxygénante (dont l’inspire et l’expire combinent horizontal et vertical). Le capitaine du navire, lui, commence chaque aventure de prière par l’accueil interne de chaque membre de l’équipage tourmenté, activé d’une manière ou d’une autre. Il met toute son attention sur ce qui est présent, y compris le manque qui déstabilise et l’absence qui creuse le manque. Y compris ? À vrai dire, prioritairement. Car ce manque est l’eau fade de laquelle va jaillir le vin des Noces : ce manque est le verre à moitié vide du besoin qui s’y trouve en creux… En lui offrant toute mon attention, jusqu’à ma considération, je vais cheminer dans mes boyaux psychiques noués, jusqu’au moment – cadeau-surprise – d’une transformation intérieure : de hug en hug, avec chaque part en manque de quelque chose, viendra le moment béni où l’absence deviendra Présence inépuisable et surabondante…
Ainsi alimentées, mes parts intelligente et volontaire peuvent alors se déployer avec leur talent propre : la première me permet de rendre compte de l’expérience vivifiante, la deuxième est excellente pour demeurer fidèle au processus d’empathie envers chaque part tourmentée. Non pas décider d’aimer (à la force du poignet) tout qui ne va pas bien (avec le danger de me donner de bons points et de grimper sur un pied d’estale) mais décider de lui offrir ma curiosité bienveillante, jusqu’à ce que s’ouvre quelque chose, de l’ordre de la vie.
« En l’absence du Self déficient, chaque part joue sa partition seule. La cacophonie peut devenir symphonie en présence du Self, lorsqu’il joue son rôle de chef d’orchestre. Au fur et à mesure que nos parts sont comprises dans leurs besoins et qu’elles prennent ainsi leur juste place dans l’orchestre, le chemin qui mène au cœur de notre cœur se désencombre. Une part qui fait un pas de côté, correspond à une porte jusque-là fermée qui s’ouvre, donnant accès à des pièces plus intimes du château intérieur, ou bien elle est comme une roche qui roule, cessant d’obstruer la source et la laissant jaillir davantage. C’est le cercle vertueux de la bienveillance : au départ, les parts ont besoin de notre considération bienveillante pour se débloquer. En sens inverse, la capacité de bienveillance se renforce à mesure que l’accès à la source se dégage. Le premier mouvement d’authenticité humaine qui part des violences dont nous sommes capables quand nous sommes blessés, nous conduit de l’extérieur vers l’intérieur : le défi est d’honorer les clignotants qui s’allument en nous dans nos corps, cœur et entrailles, les trois portes d’entrée à l’âme. Ce long chemin intérieur nous conduit peu à peu au lieu naturel en nous de la bonté et de la générosité, là où coulent les sources d’eau vive. Le deuxième mouvement va, lui, de l’intérieur vers l’extérieur : la source inépuisable et surabondante de l’Amour qui coule en nous au cœur de notre cœur, peut alors authentiquement alimenter chacune de nos parts qui souffre d’un manque de reconnaissance. Ce double mouvement suppose deux points de départ :
1) celui de notre humanité, en prenant au sérieux, humblement, la boue de nos relations conflictuelles, elle qui contient nos pépites les plus précieuses ;
2) celui de notre âme, la fine pointe de notre être où Dieu demeure pleinement, laquelle choisit, en conscience libre et responsable, de plonger dans l’ombre de nous-mêmes, là même où nous pouvons faire les rencontres les plus lumineuses.
Ce cheminement par lequel nous apprivoisons notre humanité dans ses profondeurs produit des fruits à trois niveaux : liberté, unité intérieure, fraternité. La fausse vie est épuisante, la vraie vie est inépuisable » (Chomé Étienne, Construire la paix sociale à partir d’un dialogue intérieur non-violent, dans Ensemble, construire l’interculturel, CEAFRI – L’Harmattan, 2019, p. 113-122 ; téléchargeable sur http://etiennechome.site/publications-de-fond/sociopolitique/).