Merci à chaque passeur de Vie qui a ensemencé ma vie par une friandise éclatant en nuée de joies, par une pincée d’humour qui a aidé ma tête à ne pas se prendre trop au sérieux, par une poignée de rires ensemble jusqu’au bonheur de s’abandonner…
Joyeux Noël, ouvrons nos ailes !
Un grand éclair embrase les collines : Une musique d’ange aux bords du ciel, Un vent de Paradis ! Et les bergers, tirés de leur sommeil, Contemplent, éblouis ce qui était caché dès l’origine Le sourire de Dieu Dans les yeux d’un enfant.
Son premier cri étonne les ténèbres, Comme le cri du Père au premier jour, Disant : « Cela est bon ! » Nul n’était là pour écouter l’Amour Chanter sa création, Mais aujourd’hui le monde peut entendre L’allégresse de Dieu Dans la voix d’un enfant.
Prêtons l’oreille au signe des étoiles, Car leur silence appelle vers l’endroit Où l’homme s’accomplit ! Tout l’univers, en marche avec les rois, Tressaille sous l’Esprit Pour adorer, offerte et vulnérable, L’humanité de Dieu Dans le corps d’un enfant.
Extraits de l’homélie de François, cette nuit de Noël 2021 :
L’Évangile raconte la naissance de Jésus en commençant par César Auguste qui recense la terre entière : il montre le premier empereur dans sa grandeur. Mais, tout de suite après, il nous emmène à Bethléem, où il n’y a rien de grand : juste un pauvre enfant emmailloté, entouré de bergers. C’est là qu’est Dieu, dans la petitesse : la voie qu’il a choisie pour nous rejoindre, pour toucher notre cœur, pour nous sauver et nous ramener à ce qui compte. Dieu se fait petit aux yeux du monde et nous continuons à chercher la grandeur selon le monde, peut-être même parfois en son nom. Dieu s’abaisse et nous voulons monter sur un piédestal. Le Très-Haut indique l’humilité et nous voulons paraître. Dieu part à la recherche des bergers, des invisibles ; nous recherchons la visibilité. Jésus naît pour servir, et nous passons notre temps à courir après le succès. Dieu ne cherche pas la force et le pouvoir, il demande la tendresse et la petitesse intérieure. “Seigneur, apprends-nous à aimer la petitesse. Aidez-nous à comprendre que c’est la voie de la vraie grandeur”. Dieu veut venir dans les petites choses de nos vies, il veut habiter les réalités quotidiennes, les gestes simples que nous accomplissons à la maison, en famille, à l’école, au travail. C’est dans nos vies ordinaires qu’il veut réaliser des choses extraordinaires. Laissons derrière nous les regrets de cette grandeur que nous n’avons pas. Ce soir, il nous dit : “Je t’aime comme tu es. Ta petitesse ne m’effraie pas, tes fragilités ne m’inquiètent pas. Je me suis fait petit pour toi. Pour être ton Dieu, je suis devenu ton frère. Frère bien-aimé, sœur bien-aimée, n’aie pas peur de moi, mais retrouve en moi ta grandeur. Je suis proche de toi et je te demande seulement cela : fais-moi confiance et ouvre-moi ton cœur”. Une poétesse a écrit : « Celui qui n’a pas trouvé le Ciel ici-bas le manquera là-haut » (E. Dickinson, Poems, P96-17). Ne perdons pas de vue le Ciel, prenons soin de Jésus dès maintenant, en le choyant dans les personnes démunies, parce qu’il s’est identifié à elles.Jésus, à sa naissance, est entouré de petits, de pauvres. Ce sont les bergers. Ils étaient les plus simples, et ils ont été les plus proches du Seigneur. Ils l’ont trouvé parce qu’ils « vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux » (Lc 2,8). Ils étaient là pour travailler car ils étaient pauvres ; leur vie n’avait pas d’horaire mais dépendait du troupeau. Ils ne pouvaient pas vivre comme et où ils le voulaient, mais ils s’adaptaient aux besoins des brebis qu’ils gardaient. Et Jésus naît là, près d’eux, près des oubliés des périphéries. Il vient là où la dignité humaine est mise à l’épreuve. Il vient ennoblir les exclus et se révèle d’abord à eux : non pas à des personnages cultivés et importants, mais à des personnes pauvres qui travaillent. En tant qu’Église synodale, en chemin, allons à Bethléem, là où Dieu est en l’homme et l’homme en Dieu ; où le Seigneur est à la première place et adoré ; où les derniers occupent la place la plus proche de lui ; où bergers et mages se tiennent ensemble dans une fraternité plus forte que toutes les catégories. Frères et sœurs, mettons-nous en route, car la vie est un pèlerinage. Levons-nous, réveillons-nous car, cette nuit, une lumière s’est levée. C’est une lumière douce qui nous rappelle que, dans notre petitesse, nous sommes des enfants bien-aimés, des enfants de la lumière (cf. 1 Th 5, 5). Réjouissons-nous ensemble car personne n’éteindra jamais cette lumière, la lumière de Jésus qui depuis cette nuit brille dans le monde.
« Les âmes perdues seront étoiles filantes. Les âmes aimantes, elles, seront étoiles aimantées et formeront constellations » (François Cheng).
Je marchais seul sur ce chemin Une âme s’éveillait au loin Une âme aussi belle, aussi belle Que le ciel Elle était si jeune et si frêle Mais ses mots chantaient sans pareil Tout l’amour et la grâce Et d’un Dieu Les merveilles Il est des vies sur nos chemins Qui nous révèlent ce destin Quand la terre et les cieux Semblent briller enfin De la plus belle voix d’enfant Et de son nom devenu grand Touchant toutes les vies Qui s’ouvrent à l’infini Comment chacun de ses poèmes Qu’elle écrivait comme un homme seul Un peu d’amour et une fleur Pour chaque jour Et dans les battements de son cœur Unis a ceux de son Sauveur Ses mots comme une braise Elle s’appelait Thérèse Silencieuse et si solitaire Quand elle écrivait sur la terre Au cœur de chaque larme C’est l’histoire de son âme Ces mots donnés comme l’amour Pour moi résonneront toujours Pour ces millions de cœur Qui cherchent le bonheur Et que sa vie résonne encore Et nous dévoile ses trésors Ses mots comme une braise Elle s’appelait Thérèse
« Un homme s’arrête devant un enfant mourant dans la rue. Il lève les yeux vers le ciel avec reproche et s’adresse à Dieu : « Tu ne fais rien ?! » Et la voix de Dieu se fait entendre : « Comment, je ne fais rien ! Je t’ai fait ! » C’est cela, chacun de nous est responsable de la qualité d’amour sur cette terre » (Christiane Singer).
« Lorsqu’un enfant dort dans le caniveau, nous blâmons aussitôt Dieu de ne pas surgir dans sa grande puissance pour le sauver de la misère. Mais ne voyons-nous pas que c’est Dieu qui est allongé dans ce caniveau ? Lorsqu’un enfant est violenté par son père alcoolique, nous blâmons Dieu ne pas arrêter le bras déchaîné du père indigne. Mais ne voyons-nous pas que c’est Dieu qui est frappé par cette brute ? Lorsqu’un enfant est abusé par un pervers, nous sommes scandalisés que Dieu n’empêche pas une si terrible ignominie. Mais ne vois-tu pas que c’est Dieu lui-même l’innocent profané ?
Dieu n’explique pas tout ce mal, cette souffrance. Il te montre le chemin de la réponse. Il est lui-même cette réponse. Et la réponse au mal, c’est Jésus lui-même, Jésus crucifié » (Matthieu Dauchez (prêtre à Manille), Tanael et le livre de Vie, p. 160).
« Pourquoi restez-vous en prison alors que la porte est si grande ouverte ? » (Rumi).
« Lorsque nous disons « Notre Père qui êtes aux Cieux », nous ne faisons pas allusion à un lieu. Les Hébreux utilisent cette expression pour signifier la transcendance : Notre Père qui êtes Dieu.
Quel est le séjour de Dieu ? Le cœur de ceux qu’Il aime !
Que dit Jésus à la Samaritaine qui lui demande où il convient d’adorer Dieu ? « Ni sur le mont Garizim ni à Jérusalem mais en esprit et en vérité. »
« Père, j’ai achevé la mission pour laquelle Tu m’avais envoyé : j’ai révélé Ton Nom ». Nous pourrions traduire : j’ai fait connaître Qui Tu es : un Dieu de tendresse.
Jésus n’est jamais si grand que sur la croix. La seule transcendance est celle de l’amour. L’amour n’a jamais été aussi loin. Son trône, c’est ton cœur » (Stan Rougier).
Je te souhaite sincèrement le meilleur, je te désire heureuse. Je t’encourage à te donner les espaces à toi, pour être pleinement toi. Je respecte la distance que tu prends et qui concourt à une relation saine, une présence non emmêlée, une connivence renouvelée. Je peux bien vivre seul, à distance, mais l’alliance entre nous deux reste un socle. Elle est comme une base fondamentale en moi. Lorsque je respire et me pose dans le Souffle, lorsque je prie le Père qui est aux cieux et la Mère qui engendre la Terre, lorsque le Ciel et la Terre se marient en moi, tu restes cette convive qui participe à titre essentiel avec moi à ce moment de Création et récréation dans l’amour…
À quoi je vois que je suis amoureux ?
Tu es unique pour moi, tu es la seule personne sur cette terre que je reçois à un certain niveau de moi. Seule toi peux pénétrer dans cet espace intérieur intime, dans ce sanctuaire consacré. Et quel cadeau précieux que tu m’offres la réciproque !
À quoi je vois que je suis amoureux ?
Quand tu me dis que tu ne m’aimes plus, plusieurs membres de mon équipe intérieure perdent leur élan spontané de vie, leur spitant. Le plus déboussolé est le créatif qui est en deuil de sa muse.
Quand tu me dis que tu m’aimes, aussitôt tous font la fête et retrouvent cet alignement essentiel à ma vie d’époux. L’instant d’avant, un élément essentiel ne tournait pas rond ; l’instant présent est une fête d’éternité sans nulle fin, un faîte d’Eternit & ondulant de mille gourmandes faims …
À quoi je vois que je suis amoureux ?
Un sourire de toi me fait danser de joie. Un simple et bref mot d’amour de toi allume en moi un feu près duquel il fait si bon vivre, avec cette bonne chaleur qui pénètre les recoins de mon cœur et s’y s’attarde… Un geste de tendresse de toi et c’est tout mon corps qui se relâche.
À quoi je vois que je suis amoureux ?
Quand je suis stressé, agité, guerrier alerté, dans sa phase retranchée ou à l’assaut au lasso, j’ai une profonde gratitude de pouvoir compter sur ta capacité d’ancrage, de prise de recul, de sagesse, de paix, de douceur. Je mesure le trésor sans prix d’être épousé dans mes failles, mes défaillances, mes errances.
Quand toi, tu es au fond de ton trou, emberlificotée dans tes failles, tes défaillances, tes errances, je suis capable de ne pas t’y enfermer, de ne pas t’y réduire. Je garde une connexion à ton Essentiel, à ta beauté magique, à ton axe de lumière. Je suis là, je reste là, je prends des coups et je tends l’autre joue, en prenant des initiatives, du mieux que je peux, pour que tu puisses sortir de ton trou et à nouveau danser la vie avec légèreté, comme tu en es capable lorsque tu es alignée à l’Amour, qui coule en nous comme une source inépuisable et surabondante…
Une seule personne sur cette terre compte essentiellement pour moi, l’adulte que je suis, et cette personne, c’est toi.
« Les vrais regards d’amour sont ceux qui nous espèrent », comme le clame si justement Paul Baudiquey dans Rembrandt, Le retour du prodigue (DVD de la CCN, Lyon, AME, 2014).
Je t’aime, Christine, telle que tu es, avec tous tes nœuds et tes passages de mort. Et je prie le Ciel et la Terre tout entiers de venir te remplir de cet Amour qui ne finit pas, pour que tu puisses m’aimer tel que je suis, avec toute ma fougue et mes gestes/paroles de mort.
Misericordias Domini in aeternum cantabo in generationem et generationem annuntiabo veritatem tuam in ore meo.
« Que rien ne te trouble, que rien ne t’épouvante. Tout passe, Dieu ne change pas, la patience obtient tout. Celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit. Élève ta pensée, monte au ciel, ne t’angoisse de rien, que rien ne te trouble. Suis Jésus-Christ d’un grand cœur, et quoi qu’il arrive, que rien ne t’épouvante. Tu vois la gloire du monde ? C’est une vaine gloire ; il n’a rien de stable, tout passe. Aspire au céleste, qui dure toujours ; fidèle et riche en promesses, Dieu ne change pas. Aime-Le comme Il le mérite, Bonté immense ; mais il n’y a pas d’amour de qualité sans la patience. Que confiance et foi vive maintiennent l’âme : celui qui croit et espère obtient tout. Même si lui viennent abandons, croix, malheurs, si Dieu est son trésor, il ne manque de rien. Allez-vous-en donc, biens du monde ; allez-vous-en, vains bonheurs : même si l’on vient à tout perdre, Dieu seul suffit » (Sainte Thérèse d’Avila).
« Considère bien toutes les œuvres du Créateur, elles vont deux par deux, l’une révélant l’autre. Ainsi, la mort face à la vie » (Siracide 33,15 ; livre biblique de Ben Sira le sage).
« Nous n’irons pas au but un par un mais par deux. Nous connaissant par deux, nous nous connaîtrons tous. Nous nous aimerons tous et nos enfants riront de la légende noire où pleure un solitaire » (Paul Eluard, Le temps déborde, 1946).
Magnifique déclaration de Tristan à Yseult : « Mon visage dans tes yeux se reflète, comme se reflète le tien dans les miens et la pureté des cœurs, dans nos visages, reposent… J’ignore si la vie est plus grande que la mort mais l’amour l’est plus que les deux ! »
Effroyable illusion de Tristan et Yseult la Blonde qui croient échapper à la mort en s’aimant sans entraves, allant face contre Yseult aux blanches mains, l’épouse légitime de Tristan, jalouse et Tristàen mourir…
Il y a des présences et des paroles qui ouvrent, libèrent, rendent possible… C’est la présence d’Élisabeth qui a permis à Marie de chanter tout haut son Magnificat. Voici ce qu’en dit Christian de Chergé :
« Élisabeth visitée par Marie se demande : d’où me vient-il que l’enfant qui est en moi a tressailli ? Et vraisemblablement, l’enfant qui était en Marie a tressailli le premier. En fait, c’est entre les enfants que cela s’est passé, cette affaire-là… Et Élisabeth a libéré le Magnificat de Marie. Et finalement, si nous sommes attentifs et si nous situons à ce niveau-là notre rencontre avec l’autre, dans une attention et une volonté de le rejoindre, et aussi dans un besoin de ce qu’il est et de ce qu’il a à nous dire, vraisemblablement, il va nous dire quelque chose qui va rejoindre ce que nous portons, montrant qu’il est de connivence… et nous permettant d’élargir notre Eucharistie, car finalement, le Magnificat que nous pouvons, qu’il nous est donné, de chanter : c’est l’Eucharistie. La première Eucharistie de l’Église, c’était le Magnificat de Marie. Ce qui veut dire le besoin où nous sommes de l’autre pour faire Eucharistie : pour vous et pour la multitude » (https://www.moines-tibhirine.org/histoire/sens-d-une-presence/79-le-sens-d-une-visitation, où se trouve l’ensemble de sa méditation).
« Exaltabo te Deus meus rex et benedicam nomini tuo in saeculum et in saeculum saeculi » (Psaume 144,1). Je t’exalterai, ô mon Dieu, mon roi ! Et je bénirai ton nom toujours et à jamais.
Je t’exalterai exaltabo te En moi, ton doigté exhale ta beauté
Bonne fête, Ignace. Et merci pour tes paroles de Vie. Oui, le signe que nous sommes dans la bonne direction, que nous avons pris une bonne décision, c’est la joie durable qui demeure, elle est différente du plaisir éphémère. La joie est le signe de l’Esprit saint. La joie ne trompe pas (Galates 5,27).
Le colloque déploie ma conscience « que je ne suis pas seul dans cette présence à moi-même » (Adrien Demoustier sj, Qu’appelle-t-on Exercices Spirituels? La proposition ignatienne, p. 32).
« Dieu lui-même ne cesse de frapper à la porte de notre cœur. Pour savoir ce qu’il nous veut, il suffit d’être attentif aux « motions intérieures » qui se succèdent et se combattent en nous : attraits de plaisirs faux ou éphémères, mouvements de joie profonde et durable, alternance de trouble et de paix. Discerner les vessies et les lanternes. Construire sa vie avec Dieu, pas sans lui ni contre lui » (Dominique Salin sj, Saint Ignace de Loyola).